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Citations sur Le temps de Franco (8)

Pour les uns, Franco a sauvé l'Espagne du péril bolchévique ; pour les autres, il reste à jamais ce nabot sanguinaire, ce pourfendeur des libertés, cet inquisiteur glacial. Impossible de trancher, moins encore de trouver un juste milieu. Ce n'est pas une affaire de raison, mais de passions furieuses. Tout ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que les nationaux eussent-ils perdu la guerre, l'Espagne n'aurait pas vécu sous une république pluraliste et démocratique, mais - sauf marchandage ultime la concernant à Yalta - serait probablement devenue une démocratie populaire à l'instar de la Pologne ou de la Tchécoslovaquie.
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Républicain, je vois dans l’État le régulateur et l'arbitre entre les différents groupes sociaux, le rempart contre les injustices et les violences, le bouclier des plus faibles et des plus démunis. Seul l’État peut garantir une certaine forme de justice sociale, seuls les citoyens, par leur vote, infléchissent la politique sociale en élisant leurs représentants. Abolir ou piétiner la loi produit non la liberté, mais la pire violence.
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Qu'il y eût, derrière ces conscrits pitoyables, tout un peuple de paysans misérables, illettrés, abrutis depuis des siècles, il y a peu de chances que le jeune alfiere y ait arrêté sa pensée malgré toute la peine que ses hagiographes se donnent pour lui prêter une "fibre sociale". Son uniforme lui tenait lieu de cerveau.
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L'antipathie que Franco inspire aux intellectuels s'explique par le simplisme brutal de sa personnalité. Hostiles à l'esprit militaire, le culte de l'obéissance et le respect de la hiérarchie leur apparaissent comme des aberrations. (...) Avec Franco, rien. Refus de la pensée critique, méfiance vis-à-vis des idées générales: sur cette rudesse primaire ils n'ont pas la moindre prise. Mais, à dédaigner cette institution, l'armée, basée sur des valeurs rudimentaires, c'est un tout un plan de la réalité sociale qu'ils écartent. Des millions d'hommes veulent se fondre dans un corps qui leur procure l'identité qu'ils n'ont pas. Franco ne fait pas exception à cette aspiration obscure.(...)
"Ses hommes ne s'y trompent pas qui, tout en le craignant, éprouvent pour lui un attachement proche de l'affection. est-ce parce qu'il marche toujours à leur tête, indifférent au danger, donnant l'impression de ne pas redouter la mort ? parce que, malgré sa terrible sévérité, il s'efforce d'être juste, écartant la moindre trace de favoritisme ? Ils admirent sa probité, sa frugalité spartiate. Ce n'est pas Franco qui s'enrichirait aux dépens des ses hommes ou se livrerait à des trafics louches. Il mange, dort avec eux, partage leurs fatigues. Doté d'un magnétisme étrange, il parvient à galvaniser sa troupe, à réveiller son ardeur quand la situation est désespérée.p.42-43,
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"Franco avait assez de défauts, c'est un euphémisme, pour qu'on acharne à lui contester ses qualités les plus évidentes: le courage, l'esprit d'initiative, la persévérance, le sens minutieux de l'organisation, la prudence, une finesse sournoise, une intelligence très supérieure à la moyenne des officiers de l'armée espagnole. Ce sont ces qualités, Prieto l'a bien vu, qui faisaient de lui quelqu'un de redoutable. Cachant ses pensées profondes, dissimulant ses intentions, toujours sur la réserve, vanter de le connaître. Il jouait la modestie, acceptait de passer pour médiocre, observait, écoutait, n'oubliant rien. Animal à sang froid, toujours impassible, enfermé dans un mutisme énigmatique, le général Francisco Franco, tel un saurien, se tenait immobile, apparemment inerte.p.110-111
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Mort de Franco et noblesse de Felipe Gonzalez:
Le lendemain, la queue s'étirait, interminable, devant le palais d'Orient. des vieilles femmes se traînaient à genoux, bras en croix, un chapelet à la main. A Séville, des adversaires politiques sabraient le champagne; quelqu'un tendit une coupe Felipe Gonzalez qui l'écarta d'un geste:"Je ne bois pas à la mort d'un Espagnol." La plus noble peut-être des oraisons funèbres.p.369,
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Franco et la franc-maçonnerie:
Là où une forme de délire se manifeste chez le futur Caudillo, c'est dans la rationalisation de l'inconduite paternelle. Pour Francisco, l'appartenance à la franc-maçonnerie explique les infidélités conjugales, l'ironie subversive, l'ivrognerie. A-t-il entendu cette fable dans la bouche de dona Pilar ou de son entourage ? A-t-il lui-même échafaudé cette théorie de la corruption par la franc-maçonnerie de toutes les valeurs ?Il en fera la cause unique de tous les maux qui accablent la patrie depuis des siècles. Ce que la race était pour Hitler, la franc-maçonnerie le fut pour le Caudillo, jusqu'à la monomanie. Tard dans sa vie, il continuait d'établir des fiches, de réclamer des enquêtes, de compulser des listes, débusquant partout des francs-maçons."p.16
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En ce qui concerne le franquisme, on peut oser cette lapalissade: qu'on le veuille ou non, que cela plaise ou déplaise, il fut une réalité qui a duré plus de trente-cinq ans. Il ne peut pas avoir marquer les esprits. S'en débarrasser en le traitant par le mépris ne me semble pas une attitude pertinente. On se méprise soi-même en méprisant ses adversaires. Aucun oubli ne peut se fonder sur la haine. Or l'Espagne n'a pas encore oublié, puisqu'elle n'arrive pas à pardonner- pardon ne signifiant pas ici oubli et compréhension de crimes passés, mais don d'un avenir pacifié.
Ce que les Espagnols doivent finir par accorder à leur propre histoire, c'est la lucidité et l'équanimité."p.391
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