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Citations sur L'erotisme et l'amour (7)

Un seul livre d'amour sans doute serait parfait; celui qu'une femme ou un homme parfaitement païen et pur aurait composé, dans son langage secret, pour le ou la partenaire qu'il désire et qu'il aime. Cet ouvrage n'aurait évidemment qu'un lecteur accompli. (p. 55)
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Cette infortunée, esseulée, qui pleure sur un terrain vague du Caire, que nous dit-elle donc sans un mot ? Que, sans amour, l'érotisme le plus intense, le plus réussi en apparence, n'est que leurre, et finalement: désespoir, déréliction. (p. 119)
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Dans nos civilisations, il arrive donc que la littérature "érotique" collabore à l'émancipation politique des hommes et des femmes, prouvant ainsi son sérieux, sa vertu. (p. 47)
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L’érotique a pour principe le jeu, et s’accomplit avec l’art de ne pas procréer. Quand l’espèce humaine grouille autant que celle des rats, c’est vrai plus que jamais.
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Cochon, croustilleux, cru, curieux, égrillard, émoustillant, galant, gaulois, graveleux, grivois, lascif, leste, libertin, libidineux, libre, licencieux, lubrique, luxurieux, obscène, paillard, polisson, pornographique, rare, salace, satyrique, scatologique, voilà quelques uns des adjectifs que notre siècle habile à tout confondre langagièrement, à tout réduire au plus commun dénominateur, choisit d'appeler d'un seul mot : érotique.
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Dans nos civilisations, il arrive donc que la littérature « érotique » collabore à l’émancipation politique des hommes et des femmes, prouvant ainsi son sérieux, sa vertu. Par malheur, toute révolution triomphante, et fût-elle obtenue par les efforts conjoints de ceux qui réclament la liberté d’aimer et celle de penser, n’a pour premier souci que de brimer l’une, de briser l’autre. Mao proscrit le Jeou p’out’ouan, ou La Chair comme tapis de prière et le King p’ing mei, plus sévèrement même que les plus puritains des empereurs confucéens.

De sorte que seuls les pays capitalistes concèdent aujourd’hui à la littérature érotique, et même pornographique, des libertés qui s’expliquent sans doute par le profit qu’ils en tirent, mais aussi par des raisons moins mesquines : libertine ou obscène, cette littérature défoulerait des instincts qui, faute de cet exutoire, s’assouviraient dans la brutalité, le viol, le meurtre.

Après d’autres, Albert Caraco, dans La Luxure et la mort, soutient âprement cette proposition. Soyez luxurieux, sinon il vous faudra tuer. (p. 47)
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Et dans Amers, de Saint-John Perse, sans que le mot soit prononcé, voici le con : « Semence et sève de douceur, l’acide avec le lait mêlé, le sel avec le sang très vif, et l’or et l’iode, et la saveur aussi du cuivre et son principe d’amertume – toute la mer en moi portée comme dans l’urne maternelle. »
Le revoici chez Aragon : « C’est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutilisable, revenant à l’enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voilure du désespoir. Entre les poils frisés, comme la chair est belle : sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée » ; et voici, transfigurée par l’imagier, les grandes lèvres. Six pages durant, l’exaltation lyrique permet tout, jusqu’à l’emploi du mot con.
En vérité, au poète il n’est rien d’indicible, la technique la plus précise peut prendre cent formes belles, à tous égards irréprochables.

Qu’en ce beau livre trop peu connu : Le Lieu commun, Suzanne Allen voie en « violettes » les grandes lèvres, alors qu’Audiberti en déduit plutôt des « pétales », peu importe ; il importe en revanche qu’on ne se borne pas à l’énoncé anatomique, ni non plus aux « escalopes »… comme le dit en sa langue Pieyre de Mandiargues, « la rose et l’huître qui sont les deux points extrêmes de la substance naturelle de la femme ; » Que ceux qui doutent lisent Le Sexe de la femme, par le Dr Gérard Zwang, ou ses deux volumes sur La Fonction érotique. Ils y découvriront le vrai langage et que l’imagination ne manque ni d’oiseaux ni de fleurs, ni de coquillages pour exprimer l’amour en prose aussi bellement que Breton dans son poème sur sa femme. Ou ceci : « Toisons de feu, prairies, étendards, ruissellements d’or, ébènes incalculables, vers vous, multiples, claquent les voiles des Argonautes. » (Obaldia)
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