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Critique de bdelhausse


Le colosse, c'est la terre. Anarchique car il n'y a plus de gouvernement. C'est la définition première de l'anarchie. Mais ce gouvernement est remplacé par des ordinateurs à chaque coin de rue, avec des algorithmes clairs qui doivent empêcher toute tentative d'agression, de manipulation, d'extorsion... en réagissant de manière graduelle aux comportements humains empiétant sur autrui.

On n'est pas loin de 1984, en fait. Déterminisme et société hyper policée, sous le couvert du libre-arbitre et de l'auto-détermination. Bien sûr, il est possible de tromper l'ordinateur Kirlian, et on en aura quelques exemples, en disant calmement et avec le sourire des choses horribles qui vont passer sous le radar des algorithmes.

Dès lors, pour un observateur extérieur, la terre semble une proie facile. Un terrain de jeu idéal pour un Slua-Ig, un noble Ig, dont le rôle (de caste) est de jouer à détruire d'autres planètes. En suivant un humain de retour sur terre, le Slua-Ig va mener à bien son plan, qu'il pense imparable...

La 4è de couverture nous dit que l'anarchie sauvera la terre, en se retournant contre l'envahisseur. C'est inexact et on peut se demander (comme souvent) si la personne qui rédige une 4è de couverture a bien lu (et compris) le roman. Au contact des humains, les subordonnées Ig trouvent les ordinateurs Kirlian très à leur goût pour pouvoir se débarrasser de l'autoritarisme des nobles Ig. Et c'est en se dotant d'ordinateurs Kirlian que la planète Ig renoncera à l'invasion terrestre.

Baser un roman de 260 pages sur une seule demi-trouvaille technologique, c'est léger. Cela se faisait dans les années 50 ou 60, mais ce roman date des années 70... de plus, Van Vogt a un style assez rébarbatif. Il nous fait suivre Chip (l'humain qui sert de taupe) et le Slua-Ig pendant 220 pages. Cela ne rime à rien. Et ce n'est que dans les 40 dernières pages que le lecteur apprend le mécanisme réel des ordinateurs Kirlian et le pot-aux-roses. Cela n'a pas de sens. Je faisais référence à 1984 plus haut. Dans ce roman, le héros est confronté au système. Ici, le système anarchique est au centre de tout et n'est jamais réellement mis en scène, alors qu'il est clairement le personnage central du roman.

Par ailleurs, je ne suis pas assez calé en philo, mais il y a un abus de langage à parler d'anarchie. On a plutôt une société hyper-rigide, où le libre-arbitre est un leurre. D'ailleurs, au moment fatidique, ce n'est pas Chip qui sauve la terre par ses propres décisions.

Décevant.

Van Vogt est un grand de la SF, mais là il se prend le doigt dans le transmuteur de particules...
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