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Les camarades

Série de 3 livres (Terminée). Écrite par Erich Maria Remarque (3),


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Les camarades

Un pour tous, et tous pour un !

Otto, Gottfried et Robert (le narrateur), se sont connus dans les tranchées. Ce sont désormais des vétérans de 30 ans, dans cette Allemagne de 1928 où les chômeurs se suicident, où les nationalistes tabassent les communistes, et où le champagne coule à flots dans les cabarets. Partenaires dans un atelier de réparation automobile, les trois amis restent solidaires, même quand Robert tombe amoureux de Pat, jeune femme fantasque et étrange, qui s'habille en lamé argent et sent la pêche. Mais quel terrible secret cache-t'elle ?



"Les camarades" ("Drei Kameraden" en VO) fait suite à "A l'Ouest, rien de nouveau" et "Après", et même si les personnages ont changé de nom, leur désespoir est le même. Ce roman s'inscrit dans la thématique de la première guerre mondiale et de ses répercussions sur l'Allemagne vaincue. La crise économique et la montée du nazisme sont bien présentes, mais je m'attendais à ce qu'Erich Maria Remarque les développe davantage ; elles ne sont ici que l'arrière-fond de l'histoire, davantage consacrée à l'amour et l'amitié. Cela m'a laissée sur ma faim, alors que j'avais tant aimé la virulence politique de ses deux romans précédents. Néanmoins, ces deux livres ayant été brûlés par les nazis, je conçois que l'auteur ait préféré se concentrer sur la romance entre Robert et Pat. Ce qui ne l'a pas empêché, toutefois, d'exprimer sa colère d'ancien combattant qui a vu et vécu toute l'horreur de la Grande Guerre, en émaillant son récit de réflexions désolées sur la vie : "Les détails sont merveilleux, mais l'ensemble n'a aucun sens. Comme si c'était fait par un fou, auquel la merveilleuse diversité de la vie n'aurait donné qu'une idée : tout détruire."

Sans cet aspect politique, j'admets avec regret m'être parfois (souvent) ennuyée, entre les parties de poker, les courses de voitures, les verres de rhum et les déclarations d'amour, même si l'hommage rendu à la fraternité des tranchées m'a touchée.

Par contre, j'ai beaucoup apprécié les ambiances brumeuses et humides, le faible éclairage de lune ou des lampadaires, les étranges ciels verts ou jaunes, et les personnages secondaires réduits à leur misère ou leur monstruosité : on est clairement en plein expressionnisme allemand, de Fritz Lang à Emil Nolde ! En ce sens, ce roman s'inscrit totalement dans son époque.



C'est donc un excellent témoignage sur les années sombres de l'Allemagne ; trop sentimental à mon goût, mais vraiment instructif. "Si on ne riait pas du vingtième siècle, on n'avait plus qu'à se tuer. Mais on ne pouvait pas en rire longtemps. C'était vraiment à pleurer."

Bon, ce n'est pas follement gai, mais c'est vraiment enrichissant.
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