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Les camarades tome 0 sur 3
EAN : 9782070454679
560 pages
Gallimard (02/02/2014)
4.38/5   67 notes
Résumé :
Erich-Maria Remarque, l'auteur de A l'ouest rien de nouveau, conte l'aventure de trois camarades de guerre, en proie aux difficultés de l'existence, dans l'Allemagne où le nazisme est en train de croître. Une âpre poésie chargée de détresse et de fatalité imprègne le livre tout entier. Il s'en détache une héroïne attachante et tendre, et un roman d'amour dont la brève flambée illumine de façon inoubliable un monde désolé et menaçant.

Source : Folio, G... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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« Vous êtes donc bizarres, vous tous, jeunes gens d'aujourd'hui ! Vous haïssez le passé, vous méprisez le présent, et l'avenir vous est indifférent. Cela ne peut mener à une bonne fin ! » (p. 213). Cette phrase du roman Les camarades, lancée par Mme Zalewski à son chambreur donne le ton. le jeune Robby a des bonnes raisons de haïr le passé : il a survécu aux tranchées de la Première guerre mondiale. Il est chanceux, à la différence de la plupart de ses camarades du front. Donc, ce passé, il l'emmerde. Malheureusement, le présent n'est guère mieux. Dans l'Allemagne de l'après-guerre, il est difficile de survivre. Pas d'emploi, peu d'argent, à peine de la nourriture pour satisfaire un estomac creux. Alors vous imaginez que, dans cette perspective, il ne croit pas trop à l'avenir. le jeune Robby passe donc son temps entre des cabarets miteux et une affaire de voitures lancée avec deux autres anciens camarades, Gottfried Lenz et Köster.

C'est une prémisse intéressante que celle de voir les ravages de l'après-guerre du côté allemand, du côté des vaincus. Ce quotidien des laissés-pour-compte, je le connaissais peu. Malgré tout, Robby (je dois arrêter de le surnommer ''jeune'', il doit avoir le milieu de la vingtaine) est suffisaemment débrouillard pour essayer de tirer son épingle du jeu. Juste assez. Malheureusement (ou heureusement, c'est selon), il tournoyait dans deux univers qui me laissent plutôt indifférent en temps normal. Les voitures me servent uniquement à me déplacer, je serais incapable d'y faire la moindre réparation et je n'aurai jamais l'intérêt pour en vendre. Quand aux cabarets miteux, j'ai passé l'âge… Mais bon, j'ai poursuivi ma lecture. Après tout, Robby y a trouvé l'amour de sa vie, Patrice Hollmann, une jeune femme au passé compliqué.

Autour de cette bande, le monde continue de tourner. Je vous épargne tous les personnages secondaires et leurs intrigues. Il suffit de dire que certains sont à l'aise financièrement, d'autres dans des conditions pires. Ceux-là sont prêts à tout pour survivre. Il y en a même quelques uns qui commencent è se tourner vers le nazisme. Ils sont de plus en plus nombreux d'ailleurs… Mais pas Robby, il est amoureux. Malheureusement, Patrice est malade et doit se retirer pour espérer guérir et les différentes magouilles des trois camarades ne peuvent qu'amener des complications tragiques. Je dois admettre que, par moment, je trouvais ce roman un peu long (il fait 551 pages dans l'édition de poche) mais ça passait toujours. Jamais je n'ai eu envie d'en arrêter la lecture. D'ailleurs, j'ai beaucoup apprécié Les camarades. La plume d'Erich Maria Remarque parfaite. Il a décrit avec beaucoup de réalisme la situation du pays et des trois jeunes hommes, surtout celle de Robby, et parfois avec quelques accents romantiques. À lire.
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Comme tout jeune lycéen, j'avais adoré à l'époque le roman d'Erich Maria Remarque "à l'ouest rien de nouveau" et son message humaniste contre la guerre et pour l'espoir.
"les camarades" écrit en 1938 est en quelque sorte une suite, trois camarades démobilisés essayent de survivre dans une Allemagne ruinée par la guerre et rongée par le doute.
Ils se retrouvent dans leur atelier automobile, passionnés de mécanique et d'alcool, furieux de vivre ce que la guerre leur a pris.
Hélas la réalité est tout autre et leur séparation pour cause de convictions divergentes s'avérera inéluctable.
L'écriture est brève hachée sans fard. L'ambiance de la ville déchirée entre la lumière des décors des bars et des salles de spectacle, et l'obscurité propice aux arnaques de tout genre, est omniprésente et poisseuse.
Le malheur rôde partout et on peut se demander si Ingmar Bergman ne s'est pas inspiré de ce roman pour son film l'oeuf du serpent, on y trouve la même désespérance et le même fatalisme, la même pente vers le cataclysme et la mort.
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Une lecture passionnante. Une écriture brillante.
On connaît "A l'Ouest rien de nouveau" , publié en 1928,de E.M. Remarque, peut-être davantage pour les adaptations cinématographiques, celle de Lewis Milestone dès 1931, au succès phénoménal, et celle de 2022.
E.M. Remarque a écrit ensuite "Après", consacré au retour en Allemagne des soldats survivants de la Grande Guerre, vaincus, retour cruel, douloureux, impossible : même vivant, on ne revient pas.
"Les Camarades" est le troisième roman dédié aux combattants allemands de la Grande Guerre. Dix ans après leur retour, que sont-ils devenus les survivants des survivants ? Ils sont trois "les camarades", trois jeunes hommes, trois revenants, anciens combattants. Associés dans un garage automobile, ls tiennent debout, debout grâce à leur fraternité, leur courage, leur travail. Ces valeurs chancellent puis implosent lorsque l'Allemagne glisse dans la crise économique puis politique.
Les trois personnages sont attachants, émouvants, tantôt agaçants, tantôt admirables, tantôt pitoyables. Jamais ils ne laissent indifférents. E.M. Remarque, à la plume précise, incisive, livre avec lucidité une réflexion sur la destinée de l'être humain.

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Quelle belle histoire d'amour ! Décrite dans l'entre deux-guerres avec, en arrière-plan, la crise et la montée du chômage. Le nazisme annoncé en quatrième de couverture n'apparaît qu'en filigrane vers la fin de l'ouvrage.

C'est bien écrit, c'est plaisant et cela tient la route tout du long, et ce n'est pas peu dire puisque les trois amis, les camarades, sont fous de voiture et tiennent un garage.

Une belle découverte.
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-Du bist kein gelernter Chauffeur, was?
-Nein
-Ich auch nicht. Ich bin Schauspieler.
-Und?
-Man lebt -Theater ist auch so genug.

Avec Drei Kameraden, Erich Maria Remarque écrivait une merveille de la littérature allemande alliant histoire, débrouille, monde populaire et amour fou dans un court roman criant de vérité qui sort de ses pages pour plonger le lecteur dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres.

À mi-chemin entre le roman social à la Zola et l'histoire d'amour moderne, Drei Kameraden séduit tout d'abord par la véritable tridimensionnalité du récit, émaillé de rencontres aussi brèves que réalistes qui dépeignent le quotidien morne, parfois sombre et toujours mouvementé des Allemands qui sortirent vaincus et écrasés de la Grande Guerre. L'atmosphère est poussiéreuse, alcoolisée, sale, mais il subsiste envers et contre tout un coeur de beauté et de douceur dans la camaraderie qu'entretient le héros Robert avec ses amis et dans l'amour que Pat et lui se vouent.

Et d'ailleurs, l'histoire d'amour est un autre point fort de cette histoire. D'une sobre puissance, elle est rendue presque palpable par leur pudeur réciproque et la profondeur des petites attentions du quotidien qu'ils s'offrent l'un à l'autre.

En bref: une romance vibrante de réalisme et de tendresse, pudique sans devenir puritaine et, tout simplement, vivante.


Ses grands points forts? Des descriptions fluides, imagées et correctement dosées et des dialogues frappants, rythmés, qui mettent à profit tout le potentiel expressif et poétique de la langue orale populaire allemande.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
C'était pendant l'été 1917. Notre compagnie se trouvait dans les Flandres et nous avions eu quelques jours de permission inespérés pour Ostende... Meyer, Holthoff, Breyer, Lütgens, moi et encore quelques autres. La plupart d'entre nous ne connaissaient pas la mer, et ces quelques jours, cette pause presque inconcevable entre la mort et la mort, cela avait été un sauvage don de soi au soleil, au sable et à la mer. Nous demeurions tout le jour sur la plage, offrant nos corps nus au soleil... car être nus, ne pas être chargé des armes et de l'uniforme, cela représentait déjà la paix. Nous nous déchaînions à travers la plage et retournions toujours à la mer, nous sentions nos membres, notre respiration, nos mouvements avec toute l'intensité que les choses de la vie avaient en ce temps-là. Nous oubliâmes tout durant ces heures - nous voulions tout oublier. Mais le soir, dans le crépuscule, lorsque le soleil était couché, lorsque les ombres grises venaient de l'horizon en courant sur la mer livide, alors un autre son se mêlait lentement au bruit du ressac... il augmentait et finissait par le couvrir comme une sourde menace : le tonnerre des canons du front. Il arrivait alors qu'un blême silence interrompît les entretiens, les têtes se dressaient pour écouter, et sur les visages des adolescents fatigués par le jeu surgissait brusquement le masque dur du soldat, encore animé pour un instant par un étonnement, une mélancolie dans lesquels il y avait tout ce qui ne s'exprimait jamais : le courage et l'amertume, et le désir de vivre, la volonté de faire son devoir, le désespoir, l'espérance et l'angoisse mystérieuse de ceux qui sont marqués pour mourir jeunes. Quelques jours plus tard, ce fut la grande offensive, et dès le 3 juin la compagnie ne comptait plus que trente-deux hommes, et Meyer, Holthoff et Lütgens étaient morts.
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Au milieu de la route, Jupp faisait des signes. Mais nous comprenions déjà ce qui se passait. Une vieille Mercedes de haut bord stationnait sur le côté de la route, et quatre hommes étaient sur le point de prendre la voiture en remorque.
- Nous arrivons juste à temps ! dit Köster.
- Ce sont les frères Vogt ! répondit le forgeron. Des types dangereux. Ils habitent là-bas. Ce qu'ils tiennent, ils ne le lâchent pas. [...]
Köster alla parler au plus grand des quatre hommes. Il lui expliqua que la voiture nous appartenait.
- As-tu sur toi quelque chose de dur ? demandai-je à Lenz.
- Rien qu'un trousseau de clés, et j'en ai besoin pour moi. Prends une petite clé anglaise.
- J'aime mieux pas ! dis-je. Cela pourrait occasionner des blessures graves. Dommage que j'aie des souliers si légers. Les coups de pied, c'est encore ce qu'il y a de mieux.
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Mais ils venaient ici [au musée] pour échapper quelques heures à leurs pensées... et ils erraient, de leur démarche trainante, avec les épaules penchées en avant de ceux qui n'ont pas de but, parmi les claires têtes romaines et l'impérissable élégance des blanches statues grecques... contraste affligeant, désolante image de ce que l'humanité peut atteindre en des milliers d'années et de ce qu'elle ne peut pas atteindre : le sommet de l'art éternel, mais pas assez de pain pour chaque être humain.
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Le ciel était jaune comme du laiton et pas encore encrassé par la fumée des cheminées. Il brillait très fort derrière les toits de la fabrique. Le soleil allait se lever. Je regardai l'heure. Pas encore huit heures. Un quart d'heure en avance.
......
Avec des ailes de chauve-souris, le crépuscule flottait sur le cimetière. Derrière la Maison des Syndicats, le ciel était vert comme une pomme pas mûre. Dehors les réverbères étaient déjà allumés. Mais il ne faisait pas encore assez nuit...on aurait dit qu'ils étaient gelés.
.....
Elle était mince et pale dans la rue grise et vide. C'est ainsi que je l'avais rencontrée, des années auparavant, quand je vivais apathique et solitaire, sans pensée, sans espoir.
.........
Il y avait beaucoup de monde à notre table...Le Russe, Rita, la violoniste, une vieille femme, une tête de mort maquillée, un gigolo qui était avec elle, Antonio et quelques autres.
.........
J'ai essuyé son sang. J'étais en bois. J'ai coiffé ses cheveux. Elle se refroidissait. Je l'ai couchée dans mon lit, et je l'ai couverte. Je suis resté assis près d'elle. Je l'ai regardée fixement. Le chien est entré et s'est assis à côté de moi.
........

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Je rapportai les fleurs à la maison, puis je ramenai la voiture à l'atelier, et je revins à pied. Une odeur de café frais venait maintenant de la cuisine, et j'entendis Frida faire une bruit de vaisselle. Je ne sais pourquoi, l'odeur du café me mit de meilleure humeur. J'avais remarqué cela pendant la guerre...Ce n'étaient jamais les grandes choses qui vous consolaient... C'étaient toujours les petites choses sans importance.
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Vidéo de Erich Maria Remarque
Extrait du livre audio "À l'Ouest, rien de nouveau" d'Erich Maria Remarque lu par Julien Frison. Parution CD et numérique le 11 août 2021.
https://www.audiolib.fr/livre/louest-rien-de-nouveau-9791035405885/
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