Je me souviens avoir commencé les premiers tomes de cette série en riant. La mangaka Akiko Higashimura, que j'apprécie beaucoup, nous raconte son parcours pendant ces 5 tomes, et certaines anecdotes étaient vraiment très drôle.

Puis, au fur et à mesure de la série, l'ambiance est devenue plus pesante, plus sombre... Fini l'insouciance de l'étudiante, place à l'adulte et ses regrets. L'exercice n'a vraiment pas dû être facile pour la mangaka. Non seulement, il y a le fait d'affronter ses regrets, mais surtout le fait de les montrer à son lectorat. J'avais la gorge serrée sur les deux derniers volumes, je savais qu'on en arriverait à cette finalité, mais je ne savais pas comment. Et c'était dur, c'était poignant. Voir Akiko Higashimura affronter son passé et ses regrets, ça m'a aussi fait penser à certains regrets que j'ai pu avoir... La voir se relever n'en est que réconfortant.

En tout cas, ce n'était pas juste un manga autobiographique, c'est une lettre pleine de regrets et de résilience ("Dessine"). C'est comme ça que je l'ai perçu sur la fin.

“Trait pour trait, dessine et tais toi !”, tome 1 de Akiko Higashimura est un shojo mature. Il s'agit d'une autobiographie parue en 2020 chez Akata Edition Large (pour les grands quoi), l’autrice y dévoile son parcours pour devenir mangaka. Le tome 1 décrit une jeune fille naïve, sûre de son génie et peu encline à l’effort. La rencontre avec un professeur de dessin abusif changera sa vie et lui apprendra à se dépasser.



Comme on l’aura compris je ne goûte pas trop pour l’instant les techniques pédagogiques de cet enseignant violent, insultant et dévalorisant et je goûte encore moins la justification de l’autrice qui n’a semble t il pas encore déconstruit sa relation d’emprise avec ce personnage. La phrase qui revient beaucoup c’est “Maintenant je le comprends mais c’est trop tard, pas vrai ?” Est-ce à dire qu’elle devient comme lui ? Est-ce à dire que la compétition extrême qui existe dans le monde du mangaka justifie des comportements inadaptés ? J’ai peur moi aussi de m’attacher à ce personnage affreux !



Ce n’est pas parce qu’il semble se soucier sincèrement de la réussite de ses élèves que son approche tyrannique lui donne raison. De plus les miettes de sensibilité et d’affection qu’il jette ça et là participent à la relation d’emprise. Qui aime bien châtie bien, il serait peut-être temps de déconstruire cette phrase à la con.



J’ai cependant trouvé pertinent le rapport à la vérité. Il y a peu de gens qui oseront vous dire ce qu’ils ressentent vraiment à la vue de vos œuvres et finalement si vous faites partie des gens satisfait de vous même vous courrez le risque de stagner, gonflé par les sympathiques commentaires pas sincères du tout.



J’ai beaucoup aimé lire ce manga, on s’attache vite au personnage principal, le chemin vers l’âge adulte avec son lot de désillusion, de déception est un parcours par lesquels on passe tous cependant l’humour et la capacité à se remettre en question de l’autrice est inspirant et galvanise ! Un pas après l’autre mais toujours droit devant !



J’ai hâte de lire le second tome même si le sensei m’angoisse un peu ! Hahaha