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3.67/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 16/03/1961
Biographie :

Anne Sauvagnargues est une philosophe française. Elle est Maître de conférences en philosophie de l'art à l'École normale supérieure de Lyon et elle co-dirige avec Fabienne Brugère la collection « Lignes d'art » aux Presses universitaires de France.

Spécialiste de l'œuvre de Gilles Deleuze, ses recherches portent également sur le cinéma et l'art en général. En 2008, elle publie une étude sur l'empirisme transcendantal développé par Deleuze notamment dans Différence et répétition (1968).

Source : Wikipédia
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Communication d'Anne Sauvagnargues à un colloque sur Bergson


Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le sujet remplit traditionnellement deux fonctions, une fonction noétique ou gnoséologique d'universalisation, lorsque l'universel se trouve représenté par des actes et non plus par des essences, et une fonction psychologique, lorsque l'individu se définit comme une personne, non plus comme une chose ou une âme. Deleuze donne ainsi du sujet une définition kantienne, et associe a l'acte noétique universel du Je pense une fonction d'individuation, qui correspond au Moi psychologique, personnel et empirique.

Mais Deleuze exacerbe la tension entre ces deux moments constitutifs, le Je universel de la fonction épistémologique, et le Moi individuel. Il s'empare ainsi de la question du sujet a un moment précis de son histoire, celui ou Kant, opérant la critique du cogito cartésien, reproche a Descartes d'avoir dit : « je » suis une substance pensante. Le point de départ que choisit Deleuze est donc la Critique de la raison pure, lorsque Kant présente le cogito cartésien comme un paralogisme, où Descartes prétend passer immédiatement de la forme pure de l'aperception, Je pense, à l'affirmation de l'existence de cette chose qui pense, c'est-à-dire a un Moi. Le cogito identifie trop vite ces deux valeurs logiques distinctes, la détermination du « Je » qui pense et l'indéterminé de l'existence « être une substance pensante ». En réalité, objecte Kant, mon existence indéterminée ne se trouve déterminée comme un Moi que dans l'existence phénoménale et temporelle. Autrement dit, le Je pense universel devient la condition transcendantale du Moi, et le Moi empirique, la manière dont le sujet s'aperçoit ou s'affecte lui-même à travers l'espace et le temps, comme un phénomène variable, passif et dérivé.

En suivant de très près l'analyse kantienne, Deleuze en tire donc ce résultat hétérodoxe et stimulant. Kant introduit la fêlure du temps entre la synthèse a prion du Je pense, et le Moi empirique psychologique. Les deux fonctions du sujet se trouvent ainsi déconnectées l'une de l'autre, tandis que la fonction universelle du Je pense bascule sous le Moi empirique qu'elle produit comme son résultat. En s'emparant du cogito cartésien, Kant le dédouble et glisse le Je pense sous le Moi empirique comme sa condition transcendantale, de sorte que Je pense s'oppose maintenant au Moi empirique qu'il détermine. L'unité psychique du cogito est brisée, tandis que le Je pense transcendantal se sépare de son existence phénoménale. Le clivage kantien du transcendantal et de l'empirique se traduit ainsi par ce profond divorce schizophrénique qui clive le sujet, empêchant désormais toute unité subjective du Moi : Je est un autre. (pp. 22-23)
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C'est bien Kant, et non Nietzsche, qui renverse une première fois le platonisme, en substituant le phénomène et l'apparition à la vieille dualité des essences et des apparences. L'apparence chez Kant est une apparition, une Erscheinung : elle n'est plus du tout prise dans le couple binaire de l'essence intelligible et de son apparence sensible, eue ne renvoie plus a l'essence comme à un modèle ou à une cause, mais seulement, strictement, aux conditions transcendantales de son apparition. Cela fait de Kant et non de Hegel le fondateur de la phénoménologie. C'est Kant qui substitue au couple disjonctif de l'apparence et de l'essence le couple conjonctif de l'apparition et de ses conditions de l'apparition : bouleversement fondamental, qui lance les philosophies modernes.

La critique nietzschéenne conserve ainsi de Kant le motif déterminant que l'apparition ne suppose plus une essence derrière l'apparence, mais seulement les conditions immanentes de la production du sens de ce qui apparait. Toute la théorie du signe chez Nietzsche, que Deleuze reprend, se greffe sur cette ouverture kantienne. Le sens phénoménal de l'apparition en surface se substitue à l'essence, sa profondeur ou son surplomb. Avec la philosophie transcendantale, le sens prend la place de l'essence métaphysique.

« Il est exact que le sens est la découverte propre de la philosophie transcendantale kantienne, et vient remplacer les vieilles Essences métaphysiques. » (p. 215)
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