La mer...il l'aimait comme on aime son pays, son village, sa maison. Il l'aimait criblée d'or quand il ne savait plus si c'était l'eau ou le soleil qu'il égrappait au vent. Il l'aimait gonflée d'orage. Elle était son pays, son village, sa maison où il devenait dauphin, superbement dénudé de son enfance coincée, de ces nuits pleines d'interrogations, de ces jours vides de réponses pour ne plus savoir que glisser, bondir, plonger, rouler et s'enrouler de vagues jusqu'au vertige et s'abandonner face au ciel renversé pour boire de l'immensité infiniment.
Des trous, j'en avais aussi dans ma mémoire. Certaines nuits je ne retrouvais plus les visages vivants des miens. Leurs masques de morts s'imposaient à moi et ne me quittaient plus.