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4.25/5 (sur 2 notes)

Né(e) à : Macon , le 12/07/1815
Mort(e) à : Paris , le 16/06/1867
Biographie :

"M. Félix Mornand était digne à tous égards des sympathies et des regrets qui ont entouré son cercueil.
On l'estimait pour ses convictions fermes, sa vie laborieuse et son réel talent, on l'aimait pour son commerce affable et son coeur excellent.
Il a collaboré à divers journaux ; il n'a jamais soutenu qu'une seule cause, la cause libérale, qui n'avait pas de partisan plus dévoué, plus honnête, plus désintéressé. Il a écrit aussi quelques livres, esquisses de moeurs, impressions de voyages, d'une plume aisée et spirituelle."

(Journal des débats politiques et littéraires, 19 juin 1867)

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En parlant de l’armée russe, de son organisation, de sa force réelle, de ses qualités et de ses défauts, nous avons à passer entre deux écueils.
Des hommes qui abordent journellement cette importante et difficile question, peu savent se préserver de l’exagération dans un sens ou dans un autre.

Les uns sont avant tout frappés de l’agrandissement rapide de l’empire moscovite, de ses victoires sur les Polonais, les Turcs, les Persans ; ils se rappellent que seul il a arrêté la marche triomphale de Napoléon ; qu’il a déterminé le mouvement qui deux fois a précipité l’Europe sur la France.
Les faits passés leur donnent l’idée d’une puissance irrésistible.

Si, dejà prévenus, ils cherchent dans le présent la confirmation de leur opinion, ils la trouvent facilement dans cette pompeuse énumération des forces russes destinée à épouvanter le monde, dans la vue des corps nombreux et superbes qui entourent le souverain et paradent à Saint-Pétersbourg.

Le géant grandit encore à leurs yeux éblouis, ils se persuadent que rien ne saurait arrêter la marche de cette immense et intrépide armée : ils voient l’Europe réduite à s’incliner devant la puissance du tzar (…)

D’autres au contraire, ayant accepté un peu légèrement toutes les accusations dirigées contre la corruption et les dilapidations de l’administration militaire, ayant pris au pied de la lettre les récits qu’une haine trop justifiée aurait dû faire soupçonner d’exagération, s’appuient sur les déceptions éprouvées dans les deux campagnes de 1828-29 contre les Turcs, 1830-31 contre les Polonais, pour nier la puissance russe.

Cette exagération est peut-être tout aussi fausse, tout aussi dangereuse que l’autre : nier le péril n’est pas le conjurer.

Au moment où s’engage une guerre qui nécessitera probablement le développement de toutes les forces de la France et de l’Angleterre, se faire illusion sur la puissance de son ennemi, sur les moyens réels dont il dispose ne sont pas le moyen de préparer l’opinion publique à la gravité des évènements dont elle doit être le témoin et l’auxiliaire.

Sans accepter tous les chiffres de la Russie et de ses partisans, il faut bien se convaincre que sa puissance militaire, loin d’être purement idéale, est aussi considérable par le nombre que par la nature des éléments qui la composent ; enfin qu’elle repose sur des bases bien difficiles à ébranler : ce sont l’omnipotence du tsar, qui lui permet de disposer des biens comme de la vie de ses sujets, le dévouement profond des classes inférieures, qui voit dans la lutte engagée l’accomplissement de la mission à laquelle la sainte Russie est appelée.
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Et, en effet, jamais le faste, depuis Louis XIV peut-être, n'a été poussé si loin. Sous l'ancienne monarchie, la cour seule abondait dans ces somptuosités : c'étaient cinq ou six cents personnes.
Aujourd'hui, la cour qui entraîne la ville, et la ville qui aspire à être de la cour, se confondent dans un même déploiement de magnificences inouïes.

Ne parlons pas des broderies, on sait qu'on en a mis partout ; des diamants, il faut qu'ils ruissellent ; des robes à deux cents francs le mètre, il faut qu'elles aient une queue ; des équipages, il faut qu'ils soient dorés, blasonnés, et sans cesse renouvelés ; des repas, il les faut à la Trimalcion doublé de Balthazar et de Lucullus.

Tout le reste est à l'avenant, et ceux-là même qui profitent de cette plus-value de toutes choses en sont légèrement effrayés.
Les fourrures ont atteint cet hiver à des prix réellement extraordinaires, il est vrai qu'il a été froid, et six mille francs de martre sur le dos d'une femme n'étaient point chose remarquée.
On a mis les peaux précieuses d'animaux jusque sous les pieds, dans l'intérieur des carrosses.

Par un juste retour, on n'achète point de livres, on ne va point au concert, on abandonne le Théâtre-Italien, et tout ce qui a fait jadis la renommée d'un Paris moins magnifique.
On ne peut pourvoir à tout.
Les aliments de l'esprit n'étant point à la mode, et les ornements du dehors ainsi que la sustentation du dedans étant l'affaire principale, les salons, ce terrain antique consacré à la vivacité française, périclitent, et on les compte.

Les plus famés, les plus charmants ne sont pas ceux où les pierreries étincellent.
Il en est une demi-douzaine où se conserve le feu sacré de la causerie, de la verve.
Les autres sont des drawing-rooms assez muets et qui, malgré d'énormes dépenses, ne peuvent que difficilement rivaliser d'éclat avec le quatrième acte du Prophète (opéra de Meyerbeer, célèbre pour sa musique puissante et ses scènes spectaculaires) ou le deuxième de la Juive (opéra de Fromental Halévy).

----- Mais qui pourrait compter le nombre de flacons,
----- figurines, émaux, potiches, céladons,
----- bibelots demandés à toute la nature,
----- qui de ce lieu charmant composent la parure !

On nomme bibelots, en style d'amateur, et aussi en style de marbre, cet inimaginable amas de bronzes, chinoiseries, filigranes, ivoires, Saxe, Sèvres, bonbonnières, médaillons, éventails, cassolettes, écaille, laque, nacre, cristal, jade, lapis, onyx, malachite, marcassite, poignards, kangiars, bijoux, joujoux, qui doivent nécessairement orner, j'ai voulu dire encombrer, les étagères en bois précieux et ciselé d'une femme posée dans le monde par sa célébrité ou sa beauté.

Être sans bibelot, c'est le dernier degré du discrédit et de la honte.
Aussi chacun, petit ou grand, et ici encore il serait plus exact de dire : chacune, travaille-t-il d'un cœur déterminé à s'en procurer la plus grande somme possible.

Toutes ces dames du quartier Breda ont du bibelot ; les danseuses en ont, cela va sans dire.
Ma portière en possède aussi.

C'est qu'il y a bibelot et bibelot : celui qu'on gagne à la fête de Saint-Cloud et celui que cent capitaines de navires ont à grands frais, - ou grand fret, - rapportés de toutes les mers, de toutes les rives, de toutes les îles connues ou non connues.

Il en peut tenir de celui-là au fond d'une coupe pour un nombre indéterminé de billets de mille francs.
Les bibelots de notre grande tragédienne, - Félix Rachel - sont aussi au-dessus de tout le bric-à-brac des Parisiennes hétaïres que la perle d'Ophir l'est de l'écaille d'huître, ou la pourpre de la garance.
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