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3.17/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) le : 03/02/1896
Mort(e) le : 28/10/1942
Biographie :

Jean-Aubert Loranger (3 février 1896 - 28 octobre 1942) est un écrivain et un journaliste québécois. Il a travaillé pour les journaux La Presse, Montréal-Matin et La Patrie. Loranger est un des premiers poètes modernes au Québec avec Guy Delahaye et Marcel Dugas. Il est l'arrière-petit-fils de l'auteur des Anciens Canadiens, Philippe Aubert de Gaspé.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Jean-Aubert Loranger
L'aube éveille les coqs
Et tous les coqs, à leur tour,
Réveillent le bedeau.
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UN PORT
Pourtant, je me souviens encore
De ce petit port au couchant,
Où mon rêve a voulu se plaire.

Les filets tendus pour sécher,
Sur les quais et dans les mâtures,
Vieillissaient le fond de la crique
Comme des toiles d'araignées.

Des barques, arrivées du large,
Mouillaient, le long de la jetée,
Sans casser leur ligne de file,
Pareilles à un membre transi
Trop engourdi pour se détendre.

Tous les marins laissaient alors
Dormir, au plus profond des cales,
Les rapaces désirs du gain,
Que font surgir, dans tous les cœurs,
Les marées montantes à l'aube.

Et c'était le meilleur d'eux-mêmes
Que berçaient, lentement ce soir,
Les roulements doux des misaines.

Et dans le jour s'affaiblissant
Où s'allumaient les feux des phares,
J'entendis tomber, goutte à goutte,
Du campanile de la ville,
Le trop plein des sons alourdis
D'une heure lente et déjà vieille.
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Dans la cuisine où les deux hommes veillaient, la lampe faisait se tasser les ombres dans les encoignures, et l'œil ardent de la porte du poêle illuminait le dessous de la table d’une lueur d’incendie. La bouilloire bruissait, on aurait dit la rumeur lointaine d’une ruche.
Ce n’était pas le désir d’être ensemble pour causer qui avait réuni ces deux hommes. Si l'on s’assemble pour rire, la douleur, aussi, est un faîte où les malheureux se rencontre....
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Le père Lauzon réparait un harnais ce matin-là, accroupi dans l’entrée de sa grange, quand il arriva qu’il fit tout à coup un petit soleil allègre.
—Ça serait-il que le temps deviendrait bon pour le chevreuil? se demanda le père Lauzon en levant un oeil interrogateur vers le ciel.
Peu après, le vent s’éleva, bousculant les arbres sur le bord de la route, et toutes les girouettes du village se décidèrent avec ensemble pour l’ouest.
Le père Lauzon, exprimant alors par un profond soupir le regret de n’être pas au bois où ce qu’il y a toujours gros de gibier, le matin, quand personne pense d’y aller, constata, bien convaincu cette fois.
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Les Vieilles Rames
Quand il arriva que les bras du passeur furent désormais ballants, quand ils devinrent ces deux choses inutiles, telle la vieille paire de rames qui ne prend plus prise dans Peau, ou qui n'est pas assez forte pour résister à l'énergie qu'il faut pour atteindre à l'autre rive qui est la vie, qui est l'argent, on choisit la chaise la plus confortable au repos que lui assignait sa vieillesse.
De l'ombre du toit de sa maison, il regardait la grève où la route s'évasait, comme exténuée d'arriver de si loin; il regardait couler la rivière qui passait interminablement; il regardait la manœuvre du nouveau passeur, qui s'éloignait tout doucement sur l'eau, qui devenait tout petit, et puis imperceptible presque, et qui revenait en grossissant, et qui arrivait devant
lui en faisant sonner du nouvel argent dans sa poche.
Il fut le dos malade qui refuse aux bras le muscle dont il est la racine; il fut la fissure; il fut l'attente de la mort devant tout cela qui est la vie, qui est le surmenage pour arriver à la chaise qu'on place dans l'ombre, tout au bord du soleil, quand il y a deux bras qui ne travaillent plus, deux bras qui ne font plus rien.
Le mal refusa aux bras l'action des bras sur les épaules ; ils étaient pourris les vieux tolets.
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Une rivière.
Sur la rive gauche qui est basse, il y a un village. Une seule rue le traverse par où entre sa vie, et les petites maisons, qui se font vis-à-vis, y sont comme attablées. Tout au bout, à la place d'honneur, l'Église qui préside à la confrérie des petites maisons.
Sur la rive droite qui est escarpée, c'est une grande plaine avec des moissons, une plaine qui remue; et derrière un grand bois barre l'horizon, d'où vient une route vicinale jusqu'à la grève où est la cabane du passeur.
La route est flanquée de poteaux télégraphiques qui ont l'air de grands râteaux debout sur leur manche.
Enfin, le bac du passeur qui est un morceau de la route qui flotte sur l'eau.
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Donc, à partir de ce jour de plus aux autres qui faisait sa quatre-vingtième année, en plus des bras qu'il avait, le passeur se découvrit une idée, quelque chose de blotti dans sa tête qui le faisait souffrir. L'homme commença de se connaître ; en plus des bras, il avait une tête ; et pour des heures de sieste il en prit contact, et on le vit se tenir péniblement la tête dans ses deux mains.
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Il reconnut une inappétence au travail et assez de bras pour repousser la mort.
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