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3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Deurne , 1906
Mort(e) à : Tizzano (Corse) , 1989
Biographie :

Pierre della Faille de Leverghem est un poète belge.
Il naît dans une famille noble d'origine italienne établie en Belgique au XVIIe siècle, et mène d'abord une existence conforme aux exigences de son milieu familial, carcan qu'il juge étouffant et qu'il ressent comme une hypocrisie. En 1948, il rencontre Isabelle Vital, d'origine hongroise. Et tout éclate. Il rompt les amarres, avec son milieu, avec le «monde». Exilé volontaire, il s'ouvre à la fois à l'amour de Belle et à une longue et haute quête poétique.
Uniquement poète, à une époque d'impérialisme romanesque, Della Faille sera l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont L'Homme inhabitable (1961), Mise à feu (1970, prix triennal du gouvernement), Requiem pour un ordinateur (1970), Folie robot (1974).
Après des pérégrinations à travers le monde, il choisit, en 1963, la Corse, Tizzano, «l'arpent épargné où le myrte repousse».
Dans cette solitude élue, il médite sur l'essence humaine, sur les rapports de la poésie et de la science, et surtout il compose ses oeuvres majeures: Cobalt John (1977), Le Mythe de Gold Archibald (1979), Le Royaume d'eau très vaste (1979).
Sa poésie est incisive, son style a été décrit comme anarchique, vif, acerbe et dévastateur.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
            PRÉMICES


 J'ai regardé mon enfant. Elle était bleue et transpa-
rente comme une méduse échouée. Je l'ai touchée. Elle
était froide et flasque. Ainsi mes doigts gardent son
souvenir.

 Le cercueil avait cinquante-huit centimètres, et, sans
savoir pourquoi, j'ai vissé dessus un crucifix en bronze,
très lourd.

 Après vingt ans, j'ai compris. Ils faisaient eux deux le
poids du désespoir.
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Pierre della Faille
Sirmione



Il faisait un soleil du tonnerre et je pensais croiser Catulle avec des filles.
Je n'ai trouvé personne, hors mon ombre courte dans les ruines.

Alors, je suis descendu contre le lac, pour y faire mon poème, et j'ai jeté
dans l'eau des pierres qui ont fait des ronds. Mais je ne sais pas s'ils ont
atteint, ces ronds, le pied de la montagne, en face.

Alleluia. Quand même.
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Pierre della Faille
Sur l'autre rive de l'étang,
Belle en robe rouge
voltige sur son reflet
sans savoir que je l'adore,
ainsi, la tête en bas,
plus belle qu'elle-même
sur le vertige de l'eau.
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Pierre della Faille
Le hibou

Le hibou n’est qu’une horloge à plumes, avec deux cadrans à secondes et une seule aiguille, la petite. Il marque toujours six heures.

Il se moque, je le sais. Pourtant il est minuit moins le quart et demain, peut-être, on aura crevé le soleil !
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PLAINTE DU ROBOT



     Ma tête est un écrou, ma main une clé anglaise.
Elsa vient d’accoucher d’un transistor. Son cerveau
est un écran, son œil un commutateur. Elle m’offre
au dîner un steak de mazout surgelé.

Où sont nos piscines d’antan ?

Le soleil nous est vendu dans un suaire en cello-
phane. Quand reviendra le temps des avions pour
le confort des oiseaux migrateurs ? Le transistor
vagit. Elsa sort du congélateur, fait l’amour à la
motocyclette.

Qui a volé le feu de nos reins de jadis ?
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BABEL 

 
 Sur le chemin de la ville, que mes électriciens avaient
envahi pour lui donner les yeux de la prochaine nuit, je
vis un homme assis qui jouait avec un bœuf d'ébène,
plus petit que mon rêve et plus grand qu'un château.

 Je lui dis : " Père, as-tu froid ? ", car il était nu. Il
me regarda sans réponse. Je criai : " Père, es-tu
sourd ? ". Mais il ne dit rien non plus.

  Quand je fus à l'auberge où je voulais passer la nuit
l'hôte me conduisit à l'écurie. Dans cet étrange pays, les
gens prétendent que je suis un cheval. C'est vrai, sans
doute, et l'homme ne peut m'avoir compris si je hennis.

 Dans mon pays, pourtant, je suis ingénieur nucléaire.
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DEUIL DE MON PÈRE


Il me cria : Tire ce cheval noir de ma poitrine, puis
il cracha le sang et mourut.

À treize ans, porter un cheval noir passait mes for-
ces.

Pourtant, ce cheval noir, je le porte aujourd'hui,
cabré sur ma vie, qui saigne par la bouche.
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