Si seulement je parvenais à quitter le village -quitter ce qui avait été autrefois mon foyer mais était à présent devenu mon enfer personnel, laisser derrière moi les quelque soixante-dix gardes qui assiégeaient la maison en bloquant toutes les issues possibles. "Chez toi, ce sera à peine mieux que la prison", m'avait averti un gardien peu avant ma libération du pénitencier où j'avais été détenu pendant plus de quatre ans. Il avait raison : une fois rentré à Dongshigu, j'avais été soumis à une résidence surveillée sévère, comme si ma maison était un épicentre de la vaste prison qu'était devenue la Chine tout entière.