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4.24/5 (sur 39 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 28/01/1980
Biographie :

Charles Senard est essayiste et romancier.

Diplômé de l’ESSEC Business School (Paris), il est aussi docteur en études latines de l’École Pratique des Hautes Études (Paris) et de l’Université de Florence.

Amateur de culture et la littérature gréco-latines, depuis l'Antiquité jusqu'à la Renaissance, il cherche dans ses livres à faire bon usage de ces textes anciens pour éclairer d'un jour nouveau des réalités et des interrogations contemporaines.

Il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels "Imperator. Diriger en Grèce et à Rome" (2017) et "Convaincre ! Grâce aux secrets des grands maîtres" (2017).

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Nantilde ? Un prénom franc ? demanda Geneviève, surprise.
Nantilde se jeta aux pieds de Geneviève.
- Ik ben je nichtje, de dochter van Marcia.*
De nouveau, le visage de Geneviève s’éclaira d’un sourire qui avait quelque chose d’inattendu sur ses traits grossiers. Elle la releva et lui serra fort les mains en la regardant avec une étrange intensité.
- Lieve Nantilde. Wat een verrassing. Ik ben zo blij om eindelijk de dochter van Marcia te ontmoeten.** »

*Je suis ta nièce, la fille de Marcia.
**Nantilde chérie. Quelle surprise. Je suis si heureuse de rencontrer enfin la fille de Marci
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La mélopée s'élevait, glissait le long des hautes colonnes, emplissait de ses accents graves le portique encore frais du forum d'Arles, en cette chaude matinée d'un été finissant. L'auditoire attentif du chanteur, un homme robuste à la barbe poivre et sel, se composait d'une quinzaine de personnes : des marchands, des petits commerçants, originaires sans doute, à en juger par leurs vêtements, de la lointaine Syrie. Un jeune homme de taille moyenne, mince, le nez busqué, une fine barbe noire coupée aussi court que ses cheveux, vêtu d'une tunique ocre un peu usée et de sandales de cuir brun, venait de se joindre au groupe. Il avait en effet aperçu dans l'assistance, absorbée par le chant, une grande fille à la peau très blanche, dont les traits réguliers et les longs cheveux d'un noir d'ébène se discernaient sans peine sous un fin voile de lin ; il s'était ensuite rapproché discrètement et méthodiquement de cet astre de chair, tout en se demandant comment l'aborder.
- Que dit-il ? lui demanda-t-il, profitant d'un instant où le chanteur reprenait son souffle.
- Il chante en syriaque ; c'est un hymne du grand saint Ephrem ! lui souffla la belle avec un accent léger (qu'il jugea charmant), après avoir lancé un regard un peu surpris. Il dit que la croix du Christ est la clé du paradis, qu'il a cueilli au jardin d'Éden des fleurs disertes, ruisselant sur les hommes dans les chants... Il parle de la source du Seigneur, dans laquelle il faut puiser...
Encouragé par ce premier échange, le jeune homme après quelques instants de réflexion, se pencha en avant et dit avec un petit sourire : « Ça donne soif, non ? » La jeune femme se retourna vers lui, interloquée : il n'avait sans doute pas parlé assez fort, ou articulé assez distinctement. Il se pencha de nouveau en avant et répéta, cette fois en haussant la voix : « Ça donne soif, non ? Tu veux boire quelque chose ? » Et il ajouta, avenant : « Je m'appelle Vercel. » Deux auditeurs devant eux se retournèrent ; la jeune femme fronça les sourcils et détourné la tête.
Un peu gêné, le jeune homme prit l'air concentré, se croisa les bras derrière le dos et resta là quelques minutes, parfaitement immobile, attendant patiemment la fin de l'hymne. L'assemblée se dispersa bientôt, chacun retournant à ses occupations, tandis que le chanteur s'éloignait, accompagné de plusieurs des auditeurs, parmi lesquels la jeune femme ; celle-ci n'avait plus jeté un seul regard à Vercel. Dépité, celui-ci sortit à son tour de la pénombre et descendit les trois marches qui séparaient le portique du terre-plein central ; il fut ébloui par le soleil et dut baisser les yeux. » (p. 21-22)
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Plutarque (45-125 apr. J.-C.)
Le petit traité des Préceptes politiques est un manuel pratique adressé aux membres de l’élite de son temps. Plutarque y oppose deux voies pour parvenir aux sommets de l’administration : la première, de débuter par une action d’éclat, et la seconde, plus sûre mais plus lente, de s’attacher à un mentor, tel le lierre autour de l’arbre – mentor qu’il convient d’ailleurs de choisir avec précaution.

LES DEUX VOIES DU POUVOIR
Il y a deux voies d’entrée dans la politique, l’une rapide, brillante et glorieuse, mais qui n’est pas sans risque, l’autre plus prosaïque et plus lente, mais plus sûre. Les uns s’élancent dans la politique en partant tout de suite, comme d’une pointe qui avance dans la mer, d’une action éclatante, remarquable, mais audacieuse, estimant que Pindare a raison de dire : « À toute œuvre qui débute il faut donner un front qui resplendisse au loin », car le peuple accueille avec enthousiasme celui qui débute, par une sorte de lassitude et de dégout pour les têtes habituelles, comme font les spectateurs pour un nouveau concurrent ; et l’autorité ou la puissance qui s’accroît brillamment et rapidement terrasse l’envie. Comme dit Ariston, le feu ne fait pas de fumée, la gloire n’excite pas d’envie, lorsqu’ils brillent d’un éclat vif et immédiat ; mais ceux dont l’autorité s’accroît peu à peu, lentement, sont attaqués de différents côtés. Aussi beaucoup voient-ils leur autorité se flétrir avant même qu’elle se soit épanouie à la tribune. Mais quand on peut dire d’un homme, comme on le dit de Ladas, « le claquement de la barrière était encore dans ses oreilles », que déjà « il était couronné », déjà il conduisait avec éclat une ambassade, obtenait le triomphe, menait une campagne, alors, après de tels succès, l’envie et le dédain n’ont pas la même force. […]
Mais c’est l’entrée sûre et lente qu’ont choisie bien des hommes illustres, Aristide, Phocion, Pamménès de Thèbes, Lucullus à Rome, Caton, Agésilas de Sparte. Car, de même que le lierre s’entortille autour des arbres pleins de force et s’élève en même temps qu’eux, chacun de ces personnages s’est attaché, quand il était encore jeune et inconnju, à un homme plus âgé et illustre, et peu à peu, s’élevant grâce à sa puissance et croissant avec elle, il s’est implanté et enraciné dans la vie politique. Aristide dut son ascension à Clisthène, Phocion à Chabrias, Lucullus à Sylla, Caton à Fabius Maximus, Pamménès à Épaminondas et Agésilas à Lysandre. Mais Agésilas, parce qu’il croyait Lysandre animé d’une ambition déplacée et de jalousie, ne tarda pas à rejeter d’une manière outrageante celui qui le guidait dans ses actions. Par contre, tous les autres ont, conformément à l’honneur et à la sagesse politique, respecté jusqu’à la fin leur protecteur et contribué à l’honorer, rehaussant à leur tour de leur lumière, comme les corps célestes qui sont tournés vers le soleil, la source de lumière qui les faisait briller, et joignant leur éclat au sien. Par exemple, les détracteurs de Scipion déclaraient qu’il n’était que l’acteur de ses exploits, et que son ami Lélius en était le véritable auteur ; mais Lélius ne s’enorgueillit jamais de ces propos et continua toujours avec zèle à seconder la valeur de Scipion et à servir sa gloire. L’ami de Pompée, Afranius, qui, malgré son humble origine, s’attendait à être élu consul, renonça à cette ambition parce que Polpée favorisait d’autres candidats, en disant qu’il y aurait moins de gloire pour lui à obtenir le consulat que de peine et d’amertume à l’obtenir contre la volonté de Pompée et sans son appui. En attendant seulement un an, il ne manqua pas d’obtenir la charge, et il conserva l’amitié de Pompée. Ceux qui sont ainsi conduits jusqu’à la gloire par la main d’autrui y gagnent d’obtenir la faveur de beaucoup de gens, et s’il se produit un événement fâcheux, d’être moins détestés. C’est pourquoi Philippe recommandait à Alexandre de se faire des amis tant que cela lui était possible, sous le règne d’un autre, en étant aimable et serviable.
Celui qui débute dans la vie politique doit choisir comme guide non pas simplement un homme renommé et puissant, mais un homme qui le soit à cause de sa valeur. Car, de même que les arbres ne consentent pas tous à accepter et à supporter la vigne qui s’enroule sur leur tronc, et que certains l’étouffent et arrêtent sa croissance, de même, dans les États, les hommes qui ne recherchent pas le bien, mais uniquement les honneurs et le pouvoir, ne laissent pas aux jeunes gens l’occasion d’agir, mais, comme si ces jeunes gens leur ôtaient de la bouche la gloire dont ils se nourrissent, ils les accablent de leur jalousie et les font s’étioler. Ainsi Marius, après avoir obtenu grâce à Sylla de nombreux succès en Lybie puis en Gaule, cessa de se servir de lui parce qu’il supportait mal son ascension […] Sylla passa alors aux côtés de Catulus et de Metellus, qui étaient des hommes de valeur et des adversaires de Marius, et il ne tarda pas à chasser et à abattre Marius, qui, par la guerre civile, avait été bien près de causer la ruine de Rome. Sylla, au contraire, donna à Pompée de la grandeur dès sa jeunesse, se levant et se découvrant à son approche, et aux autres jeunes gens aussi il donnait l’occasion de se distinguer à la tête des troupes, il en poussait mêmes quelques-uns malgré eux, remplissant les armées d’émulation et d’ardeur. Il assura ainsi son pouvoir sur tous, en voulant être non pas le seul mais le premier et le plus grand au milieu de beaucoup d’autres, grands eux-mêmes. Voilà donc les hommes auxquels il faut s’attacher et s’unir, non pas pour leur dérober leur gloire, à la manière du roitelet d’Ésope, qui se fit porter sur le dos de l’aigle et qui soudain prit son vol et le devança, mais pour la recevoir d’eux, en toute bienveillance et en toute amitié, sachant qu’il n’est pas possible de bien commander, selon le mot de Platon, si on n’a pas commencé par servir correctement.
Œuvres morales. Tome XI. Préceptes politiques, 12, 10-12
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Plutarque (45-125 apr. J.-C.)
Le petit traité des Préceptes politiques est un manuel pratique adressé aux membres de l’élite de son temps. Plutarque y oppose deux voies pour parvenir aux sommets de l’administration : la première, de débuter par une action d’éclat, et la seconde, plus sûre mais plus lente, de s’attacher à un mentor, tel le lierre autour de l’arbre – mentor qu’il convient d’ailleurs de choisir avec précaution.

LES DEUX VOIES DU POUVOIR
Il y a deux voies d’entrée dans la politique, l’une rapide, brillante et glorieuse, mais qui n’est pas sans risque, l’autre plus prosaïque et plus lente, mais plus sûre. Les uns s’élancent dans la politique en partant tout de suite, comme d’une pointe qui avance dans la mer, d’une action éclatante, remarquable, mais audacieuse, estimant que Pindare a raison de dire : « À toute œuvre qui débute il faut donner un front qui resplendisse au loin », car le peuple accueille avec enthousiasme celui qui débute, par une sorte de lassitude et de dégout pour les têtes habituelles, comme font les spectateurs pour un nouveau concurrent ; et l’autorité ou la puissance qui s’accroît brillamment et rapidement terrasse l’envie. Comme dit Ariston, le feu ne fait pas de fumée, la gloire n’excite pas d’envie, lorsqu’ils brillent d’un éclat vif et immédiat ; mais ceux dont l’autorité s’accroît peu à peu, lentement, sont attaqués de différents côtés. Aussi beaucoup voient-ils leur autorité se flétrir avant même qu’elle se soit épanouie à la tribune. Mais quand on peut dire d’un homme, comme on le dit de Ladas, « le claquement de la barrière était encore dans ses oreilles », que déjà « il était couronné », déjà il conduisait avec éclat une ambassade, obtenait le triomphe, menait une campagne, alors, après de tels succès, l’envie et le dédain n’ont pas la même force. […]
Mais c’est l’entrée sûre et lente qu’ont choisie bien des hommes illustres, Aristide, Phocion, Pamménès de Thèbes, Lucullus à Rome, Caton, Agésilas de Sparte. Car, de même que le lierre s’entortille autour des arbres pleins de force et s’élève en même temps qu’eux, chacun de ces personnages s’est attaché, quand il était encore jeune et inconnju, à un homme plus âgé et illustre, et peu à peu, s’élevant grâce à sa puissance et croissant avec elle, il s’est implanté et enraciné dans la vie politique. Aristide dut son ascension à Clisthène, Phocion à Chabrias, Lucullus à Sylla, Caton à Fabius Maximus, Pamménès à Épaminondas et Agésilas à Lysandre. Mais Agésilas, parce qu’il croyait Lysandre animé d’une ambition déplacée et de jalousie, ne tarda pas à rejeter d’une manière outrageante celui qui le guidait dans ses actions. Par contre, tous les autres ont, conformément à l’honneur et à la sagesse politique, respecté jusqu’à la fin leur protecteur et contribué à l’honorer, rehaussant à leur tour de leur lumière, comme les corps célestes qui sont tournés vers le soleil, la source de lumière qui les faisait briller, et joignant leur éclat au sien. Par exemple, les détracteurs de Scipion déclaraient qu’il n’était que l’acteur de ses exploits, et que son ami Lélius en était le véritable auteur ; mais Lélius ne s’enorgueillit jamais de ces propos et continua toujours avec zèle à seconder la valeur de Scipion et à servir sa gloire. L’ami de Pompée, Afranius, qui, malgré son humble origine, s’attendait à être élu consul, renonça à cette ambition parce que Polpée favorisait d’autres candidats, en disant qu’il y aurait moins de gloire pour lui à obtenir le consulat que de peine et d’amertume à l’obtenir contre la volonté de Pompée et sans son appui. En attendant seulement un an, il ne manqua pas d’obtenir la charge, et il conserva l’amitié de Pompée. Ceux qui sont ainsi conduits jusqu’à la gloire par la main d’autrui y gagnent d’obtenir la faveur de beaucoup de gens, et s’il se produit un événement fâcheux, d’être moins détestés. C’est pourquoi Philippe recommandait à Alexandre de se faire des amis tant que cela lui était possible, sous le règne d’un autre, en étant aimable et serviable.
Celui qui débute dans la vie politique doit choisir comme guide non pas simplement un homme renommé et puissant, mais un homme qui le soit à cause de sa valeur. Car, de même que les arbres ne consentent pas tous à accepter et à supporter la vigne qui s’enroule sur leur tronc, et que certains l’étouffent et arrêtent sa croissance, de même, dans les États, les hommes qui ne recherchent pas le bien, mais uniquement les honneurs et le pouvoir, ne laissent pas aux jeunes gens l’occasion d’agir, mais, comme si ces jeunes gens leur ôtaient de la bouche la gloire dont ils se nourrissent, ils les accablent de leur jalousie et les font s’étioler. Ainsi Marius, après avoir obtenu grâce à Sylla de nombreux succès en Lybie puis en Gaule, cessa de se servir de lui parce qu’il supportait mal son ascension […] Sylla passa alors aux côtés de Catulus et de Metellus, qui étaient des hommes de valeur et des adversaires de Marius, et il ne tarda pas à chasser et à abattre Marius, qui, par la guerre civile, avait été bien près de causer la ruine de Rome. Sylla, au contraire, donna à Pompée de la grandeur dès sa jeunesse, se levant et se découvrant à son approche, et aux autres jeunes gens aussi il donnait l’occasion de se distinguer à la tête des troupes, il en poussait mêmes quelques-uns malgré eux, remplissant les armées d’émulation et d’ardeur. Il assura ainsi son pouvoir sur tous, en voulant être non pas le seul mais le premier et le plus grand au milieu de beaucoup d’autres, grands eux-mêmes. Voilà donc les hommes auxquels il faut s’attacher et s’unir, non pas pour leur dérober leur gloire, à la manière du roitelet d’Ésope, qui se fit porter sur le dos de l’aigle et qui soudain prit son vol et le devança, mais pour la recevoir d’eux, en toute bienveillance et en toute amitié, sachant qu’il n’est pas possible de bien commander, selon le mot de Platon, si on n’a pas commencé par servir correctement.
Œuvres morales. Tome XI. Préceptes politiques, 12, 10-12
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Beaucoup aimé ce roman historique ! L intrigue est menée avec entrain et délicatesse. Les personnages sont attachants. Cette lecture m'a fait découvrir une période foisonnante, parfois cruelle, Merci à l auteur pour ce beau voyage dans le temps.
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Vercel était très déçu. Ce n’était pas du tout ainsi qu’il se représentait cette sainte femme. Sans aucun bijou ni ornement, elle était loin d’être belle et une ride épaisse au milieu du front lui donnait l’air d’être perpétuellement en colère. Elle devait avoir une cinquantaine d’années. Des mèches grisonnantes s’échappaient négligemment de son voile. Ses gestes étaient brutaux, dénués de toute grâce. Elle sentait le savon.
Quant à Nantilde, elle était subjuguée. Elle était frappée par l’intensité du regard de Geneviève et par sa présence. Il lui semblait qu’une force surnaturelle émanait d’elle. Elle était bouche bée et fut même prise d’un léger tremblement ; elle eut du mal à articuler son nom et, quand il sortit de sa bouche, elle ne reconnut pas le ton de sa voix tant elle était étranglée.
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Geneviève habitait une maison très simple dont le toit était fait de planches et les murs de torchis. De l’autre côté de la rue se dressaient les murs irréguliers (certaines des pierres provenaient sans doute des monuments de la vieille ville) d’une haute basilique rectangulaire, longue d’une cinquantaine de pas. Lupicin, Vercel et Nantilde descendirent de la voiture, et Lupicin frappa à la porte. Une petite femme ronde, au nez retroussé, vêtue d’une tunique ocre en mauvais état, le visage encadré d’un voile vert sombre passablement usé - une servante sans doute, se dit Vercel -, vint leur ouvrir.
- Qui êtes-vous leur demanda-t-elle d’un air impérieux.
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À Fannia
Je t’en prie, ma chère petite Fannia,
Œil de Vénus, gloire de l’Amour,
Ordonne-moi d’embrasser ces lèvres délicates,
Pleines de suc, toutes tendres, toutes douces,
Je t’en prie, ma vie, mon amour,
Accorde-moi cette faveur que je réclame.
Ah, pourquoi hésites-tu ? As-tu peur de ton mari ?
N’aie pas peur, je t’embrasserai tout doucement.
Comme l’abeille, avide du tendre liquide,
Effleure la pointe du thym ou le safran rougissant,
Je te sucerai à peine le bout des lèvres
– Ces lèvres-ci, toutes douces,
Qui me rendront aussi vite heureux
Que malheureux, si tu refusais.
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Lupicin frappa à la porte. Une petite femme ronde, au nez retroussé, vêtue d’une tunique ocre en mauvais état, le visage encadré d’un voile vert sombre passablement usé - une servante sans doute, se dit Vercel -, vint leur ouvrir.
- Qui êtes-vous leur demanda-t-elle d’un air impérieux.
- Je suis Lupicin, l’abbé de Condat. J’arrive d’Arles avec ces deux jeunes gens. Nous venons voir Geneviève.
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Le visage peu amène de la femme s’illumina d’un grand sourire empreint de douceur. Sa voix devint chaude et musicale.
- Ah ! Lupicin. Ravie de te rencontrer enfin ! Je suis Geneviève. Entre donc. Je t’attendais ces jours-ci. Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle à Nantilde et Vercel.
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