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3.89/5 (sur 18 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : San Biagio della Cima , le 03/03/1928
Mort(e) à : San Biagio della Cima , le 17/10/2001
Biographie :

Francesco Biamonti est né le 3 mars 1928 en Ligurie, dans le petit village de San Biagio della Cima près de Vintimille. Il fut longtemps bibliothécaire avant de se consacrer à la culture des mimosas dans son village natal. Il y est mort le 17 octobre 2001.


Source : verdier
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Sur mer on se sent orphelin, le navigateur pense à tout ce qu’il a laissé, et les conflits qui, à terre, séparaient le mal du bien prennent une autre tournure. On descend dans une sorte de grande vallée, on entre en contact avec l’univers, et les messages qui arrivent du continent semblent ceux d’une cathédrale évanouie. On jette sur la mer un regard qui a toujours quelque chose de perdu. L’homme de terre ferme croit que le marin est heureux de naviguer, il ne sait pas qu’il est tissé d’angoisses et de rêves et qu’il a l’impression d’aller sur une voie qui ne conduit en aucun lieu. C’est pour cela qu’il se prend d’amitié pour les instruments qui lui font tenir la route et le mèneront quelque part. Le marin n’arrive jamais dans un lieu à lui, il ne possède rien en propre, son regard le plus attentif est toujours muet. Il parle pour se tenir compagnie, ou il se tait, et quand il parle, souvent il délire, il n’a personne à convaincre.
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En passant les frontières,
Seuls les fugitifs peuvent sentir sur leur peau
La douceur des oliviers et des mimosas qui se balancent dans le vent
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Au café, il se souvint de son enfance, de son adolescence.
Il repensait à la mer, au temps où il partait pêcher pour payer ses études ; il dirigeait les bancs de sardines et de bogues sur les sèches ; dans le faisceau lumineux, un grouillement frémissant. Ou affolé.
Il tombait une pluie fine, puis venait le soleil. Sur les à-pics, les lentisques étaient plus brillants, les genêts cristallins ; les calices jaune d’or tremblaient sur les branches fines comme des joncs.
On eût dit que la terre à la différence du village, envoyait des messages éclatants à chaque retour du beau temps.
Il repensa à ses oliviers et se proposa de les visiter avant son départ. Il aurait voulu avoir avec eux une conversation, se faire, face à eux, homme de prière. Il les avait si souvent emportés sur la mer, comme un opium, un rêve.
Combien étaient-ils, comme lui, dormeurs éveillés, perdus dans des monologues, silencieux, séparés des autres hommes. Pensifs et sages, avec des joies marines imprévues. Maniaques, dialoguant avec leur ombre.
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Le car le laissa en bas de Pietrabruna. Ses deux compagnons de voyage disparus derrière le tournant, il posa la valise sur le parapet et s’arrêta pour regarder. On voyait des éboulements accrochés à la colline et des oliveraies dans des courbes lumineuses. C’était un temps de lumière marine. Soudéé aux sommets, aux crêtes, jusqu’à Pietrabruna.
« Comment savoir si elle est calme, nerveuse ou malheureuse, comment savoir dans quel état est Clara… » Quand il l’avait quittée, une ombre de mélancolie parcourait son front, ses yeux pailletés de soleil.
Il prit la valise et commença de monter tristement. Maintenant, la lumière faisait voile vers les montagnes. Un coup de vent, certainement.
Il était enfin sur le chemin de chez lui. Il reconnaissait le murmure de la terre escarpée, pareil à celui qui revenait dans sa mémoire, quand il était de l’autre côté des mers.
– Tu débarques ? lui demanda Luca, assis sur le bord, entre des genêts qui répandaient une odeur douceâtre.
– Ça ne te fait pas plaisir de me voir ?
– Je suis bien content. Les gens qui s’en vont sont plus nombreux que ceux qui reviennent. Je t’aide à porter ta valise ?
– Tu es plus âgé que moi, je ne veux pas abuser.
– J’ai l’habitude de porter des poids.
– Ce n’est pas une raison. Je ne sais pas pourquoi le car m’a laissé en bas.
– La route est étroite et, plus haut, il y a un éboulement.
– Il a plu tant que ça ?
– Tu parles : pas une goutte ! Mais ça s’éboule quand même. Tout le pays est sur un éboulis. Tu ne t’assieds pas ?
Edoardo regarda en haut : le village semblait endormi. Il recevait le soleil de biais. Le vent avait dû tomber depuis peu. Les papillons montaient de la poussière avec délicatesse.
– Comment était ton bateau ? Il était beau ?
– Tu ne me croiras pas, mais il était couleur de boue.
– Non, je ne te crois pas, dit Luca.
Il rit.
– Un bateau couleur de boue, je n’ai jamais vu ça. Des pays de boue, oui.
– De loin, il pouvait prendre d’autres couleurs, toutes les nuances de l’or.
– Tu vois, tu changes d’idée. Depuis ma jeunesse, j’ai toujours rêvé de naviguer. Aujourd’hui encore, je voyagerais bien. Je pourrais être utile ?
– Bien sûr que tu pourrais. Mais c’est un métier de peu, dit Edoardo.
Et il regarda les terrasses, sur lesquelles planaient d’amples cirrus.
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– Quand es-tu arrivé ?
– Hier, dit Edoardo.
Il avait pensé à elle toute la soirée dans un tourbillon de souvenirs.
– Pourquoi ne m’as-tu pas fait signe ? Je n’en pouvais plus de ne pas te voir. Depuis quelque temps, t’attendre est une vraie souffrance.
– Je dois probablement repartir.
Il vit ses yeux se durcir.
– Accorde-moi encore un peu de temps. Après, j’arrêterai.
Elle se donna sans un mot. Les paupières encore fermées, elle lui demanda s’il voulait qu’elle en cherche un autre. Des taches de lumière pleuvaient sur elle, doraient une jambe pliée et un bras posé sur le sein. « Regarde-la, se dit-il, regarde-la bien dans cette lumière qui la cherche, dans son abandon. Et souviens-toi d’elle. » Puis elle se leva. Le flamboiement descendait de ses cheveux le long de son échine. Elle alla se rhabiller dans un coin, dans une mosaïque d’ombre.
– Au revoir, dit-elle. Si tu ne veux pas me perdre, tu sais ce qu’il faut faire.
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Il tombait une pluie fine, puis venait le soleil. Sur les à-pics, les lentisques
étaient plus brillants, les genêts cristallins : les calices jaune d'or tremblaient sur les branches fines comme des joncs. On eût dit que la terre, à la différence du village, envoyait des messages éclatants à chaque retour du beau temps.
Il repensa à ses oliviers et se proposa d'aller les visiter avant son départ. Il aurait voulu avoir avec eux une conversation,se faire, face à eux, homme de prière. Il les avait si souvent emportés sur la mer, comme un opium, un rêve. Combien étaient-ils, comme lui, dormeurs éveillés, perdus dans des monologues silencieux, séparés des autres hommes. Pensifs et sages, avec des joies marines pleines et imprévues. Maniaques dialoguant avec leur ombre.
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Il montait de nouveau à Aùrno. La raison pour laquelle il était descendu (voir Virgin pour convenir d’autres passages), il l’avait comme oubliée. Pour ça, il avait le temps. Il regardait les sentiers lointains qui l’avaient fait trembler. Les rochers pâlissaient encore sous l’air marin. Les montagnes semblaient rongées, entamées par des éclairs. Comme quand il rentrait à l’aube et que lui venaient à l’esprit les chansons qu’elle chantait :
Où sont tous mes amants
tous ceux qui m’aiment tant ?
Ils sont à d’autres rendez-vous.
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La chercher ainsi, dans le vague, était une folie ; mais il aurait eu des remords s’il ne l’avait fait : trop grande était sa dette à son égard. Maintenant le ciel bleu ne dépassait pas le clocher. Une étoile était apparue dans les ouvertures, l’étoile immobile du berger, avec une autre, presque invisible, qui palpitait à ses côtés. (…)
Il marchait courbé dans le bruissement de l’air, dans un chœur de grillons sans écho. « Que lui dirais-je si je la trouvais : qu’elle me fait tant de peine ? »

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L’obscurité montait ; déjà, des décharges, revenaient les mouettes, qui survolaient des rochers. Enduites d’air, elles allaient à la mer encore marmoréenne comme à un lit de paix.
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