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4.68/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Mag Lévêque est artiste multiple : issue des arts vivants et co-fondatrice du collectif offense, il est également plasticien et auteur. Elle considère la création plastique et littéraire comme des espaces pour laisser exploser nos imaginaires profondément mutilés par les dominations. En cela, son travail parle de la violence mais la défend comme un territoire à habiter en tant que personne minorisée, envisageant l’intime comme une langue et une arme politiques. tant qu’il reste quelque chose à détruire est son premier livre, un recueil de poèmes écrits pour survivre après un viol.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"je suis pierre parmi les pierres.
(...)
pourquoi je brûle ?
(...)
mon corps est une jarre vidée et remplie d'essence, j'écris pour exploser.
j'écris pour forcer chaque petit cadenas installé dans ma tête et mes membres.

je n'écrirai pas de fiction si je ne suis pas libre j'écris pour me cambrioler.
(...)
elle aurait pu nous dévorer crues mais nous ne sommes plus innocentes,
notre enfance dans la bouche d'autres monstres.
(...)
je laisse le vent m'écorcher.
c'est déjà beaucoup d'être assis sur une branche d'amandier quand les pierres ressemblent à des os.
(...)
dire que je suis énervée c'est peu

je veux jeter des allumettes dans des flaques d'essence pour me réparer.

constater l'injustice me provoque du stress post-traumatique

l'incendie monte en moi et je vomis le feu qui m'empêche de me taire

c'est pas du courage c'est mon instinct
aveugle,
un état après
la rage qui m'assomme

c'est pas du courage c'est que je perds
beaucoup plus par prudence que par intégrité.
(...)
une nuit
je hurle dans mon sommeil cauchemar
panique alors
tu dors contre moi
au matin tu me tiens
comme si j'étais la chose la plus petite au monde.

quand on me parle de réparation c'est à ça que je pense.
(...)
si j'aime marcher seule c'est que
la forêt
connaît mon visage brut la forêt sait
que je suis plus chienne que femme que si
vous ne m'aviez pas dressée
vous m'auriez mise au chenil

attachée par le coup à ma niche j'aurais pu aboyer
(...)
personne n'entend le cri des chiens comme les pleurs.

mais vous m'avez dressée,
et maintenant si j'aboie
je fais un coup d'état.

M' APPRIVOISER N'EST PAS ME METTRE EN CAGE
(...)
je descends d'une lignée de femme que
l'on cache dans les tiroirs des commodes aujourd'hui je décide : avec mon héritage je construirai à un empire
l'empire des folles violées
l'empire des folles déçues dans le silence
captives de la fiction selon laquelle
nous devrions être propres et sages
(...)
je suis la conséquence
de ce qu'on a tu.
(...)
puisse leur honte me protéger
puisse leur plaies être une armure.
(...)
je peux écrire des poèmes
ou faire de mon corps une décharge
(...)
la famille, c'est ce que nous portons comme lourd fardeau, qu'il faudra bien déposer quelque part. mais seules comptent avec qui je porte, avec qui je remplirai mes poches des restes, avec qui me reposer après l'effort.
qui de ma race, sang et salive, endurance et silence, désespoir, confiance, éternité.
qui pour embaumer mon corps, qui pour donner ses organes, qui pour protéger qui, qui pour rugir quand viendra l'heure, qui sauver sans péril.
qui pour me battre aux côtés de, qui pour passer le dernier jour, qui pourrait être auprès de qui, qui donner sa vie pour, qui pour passer le temps, qui consoler, qui pour pleurer, qui chérir, qui les complices, qui les guerrières, qui les fragiles.
(...)
je vous emporte cousues dans mon cœur
tissées dans mes cheveux
nouées à ma langue
diluées dans mon encre
tatouées dans ma peau.
(...)
la folie de maman a démoli notre fiction.
il ne restait plus rien de vrai à rajouter sur qui nous étions, d'où nous venions : je me promenais sur les ruines de nos récits. j’ai su qu'on m'avait menti et que, jusqu'à ce que je rétablisse une nouvelle histoire, je n'hériterais de rien. je serai orpheline à moi-même
(...)
l'histoire de la folie c'est l'histoire de la gorge coupée.

car sous notre fiction défaite j'ai trouvé les traces de ce que ni papi ni personne ne m'avait raconté. j'ai trouvé les corps qu'on cache honteusement, ceux qui sentent le chenil et la pisse, ceux dont on prend la langue avant de s'enfuir pour pouvoir continuer.
(...)
donc je dois
coudre
ou recoudre ensemble les morceaux qui pendouillent.
(...)
est-ce qu'on s'habitue à tout
même à la fin?
est-ce qu'on fait feu de tout bois même de la guerre?
(...)
ici on vend
les terres et les murs,
dessous les morts remuent
dessus les vivants brûlent.
(...)
mes familles
se regardent sous mes pieds
et j'hérite de choses qui me sont inconnues
(...)
quand je pense à ma fin c'est la ruine
brûlante
le bain d'acide
la torture sous les ongles les seins arrachés
et vous l'ignorez comme vous ignorez que
j'existe
(...)
bientôt
on aura terminé les vrais hommes.
il me restera que nous les demi nous les faux nous les femmes
(...)
on gardera les enfants pour les réparer
on gardera ce que nous a appris la violence
sauvé soigner guérir défendre
apprendre détruire construire comprendre
aimer savoir pleurer tenir
(...)
je peux parler sans comprendre
sourire sans joie
être ici sans être

mon sang et mes larmes sont les morceaux d'un vase qu'il me faut recoller
à 4 ans j'apprends à courir sur le verre
à 10 ans j'apprends à nager dans la lave
à 15 à boire du plomb
à 20 je me dévore
aujourd'hui je creuse ma place entre les racines et demain vivre en paix
avec les larves des doryphores.
(...)
Le sommeil cautérise l'hémorragie, il répare nos fractures, suture nos tendons, apaise ce qui tremble; il réorganise notre dévastation. À notre réveil des roses trémières ont poussé entre les carreaux de nos chambres : les fleurs parlent, nous racontent des rêves ou nos ami.es nous secourent, nos amours nous honorent, nos chiennes survivent à tout.
(...)
nous avons assez
de rage et d'espoir pour soigner ce qu'il reste."
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"ton fantôme me grignote à reculons
il grandit dans ma peau
me creuse à la cuillère à glace

autant m'arracher les organes
faire place net
DÉCOUPEZ EN SUIVANT LES POINTILLÉS

je suis
vidée de ma substance
-je ne savais pas que j'avais une substance-

volée du dedans
(...)
des années sur un lit d'hôpital
des pierres dans ma bouche
(...)
j'ai peur de trouver ton fantôme dans mon lit

il vient quand je suis seule à veiller sur moi-même

il ne m'étrangle pas,
sinon ça serait supportable.
(...)
Je suis zone occupée.
(...)
ici, tout est radioactif.
(...)
Tu ne t'appartiendras plus.
(...)
stress post-traumatique
(...)
je retrouve mon cri avec ma rage,
ma peau, mes nerfs, le bout de mes doigts, mes épaules
_j'avais oublié_

je ne mourrai pas avant de me venger et de venger le peuple de celles et ceux qui ne s'appartiennent pas
(...)
je règne sur les faibles
(...)
VAINQUEUR EST UN MOT QUI N'A PAS DE FEMME
(...)
quand je jette la pierre je pense à d'autres
quand je jette la pierre je pense à d'autres

je hurle le nom des disparu.es
(...)
J'ai un désir fou de brûler la forêt :
l'Amazonie brûle et tu restes,
Je me cache et tu te promènes.
(...)
Une forêt de toi a poussé et il n'y a pas de clairière
(...)
une ombre et un fantôme face à face.
(...)
Il n'y a pas de justice dans ce qui brûle
tu tiens le couteau (...)
tu es partout
et le reste du monde dira :
une violée de plus(...)
nous prions pour la victime
et la famille de la victime.
et la forêt ne brûlera pas.
(...)
ce matin j' ai regardé des photos de toi(...)
pour voir si tu regrettes
(...)
Nous méritons de dormir en paix
sans fusil pour nous veiller
nous méritons de veiller sur nous-mêmes
(...)
tu ne regrettes pas
(...)
Je ne sais plus comment être en colère
(...)
Tu vis toujours aux mêmes endroits,
tu fais toujours les mêmes choses,
les gens autour de toi pense toujours que tu es exceptionnel,
MA MÈRE PENSE TOUJOURS QUE TU ES EXCEPTIONNEL.
(...)
les hommes tuent les femmes, les femmes meurent.
(...)
je parle en écrivant
pour détruire ceux qui nous détruisent
(...)
cette douleur n'est pas la mienne.
c'est la nôtre.
(...)
j'exige le soleil, les pieds nus
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L'ESPOIR EST UNE BOMBE
PLUS PUISSANTE QUE L'IMPACT
(59)
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