Diane :
Qu’est ce qui pousserait alors un homme à se révolter contre le gouvernement qui lui a donné un toit, un avenir ?
Aliobe :
L’amour des choses simples, Diane, l’amour des choses simples. Pouvoir sortir dehors, savourer le plaisir d’une soirée d’été, admirer le ciel la nuit, pourchasser sa propre ombre à travers la ville, nourrir ses rêves. Mais le soleil ne se lève pas pour ceux qui n’ont jamais vu les étoiles. Nous les survivants de la Vallée du charbon, sommes épiés, surveillés, catalogués.
Diane : Ta langue déverse plus de mensonges que de mots.
Aliobe :
Evidemment cela ne te concerne pas. Le marbre des palais et les dorures des plafonds imitent la lumière. Et l’ambition de ton regard suffit largement à compenser le ciel sans étoile de H. Qui a besoin de soleil quand le pouvoir renvoie la même lumière.
Oldor :
Oh tu sais, des mots, des mots ! La seule vérité à H est celle du silence. Le verbe, lui, endort et joue de l’illusion. Ne te fies pas aux beaux parleurs mais à ceux qui écoutent ! Ne regarde pas la lumière, trop sujette au camouflage, mais concentre-toi vers l’ombre qui reflète les vrais aspects ! Un assassin cachera sa dague dans son dos et son ombre le trahira comme un voleur commettra son destin quand tu auras le dos tourné !
Oldor :
Quand on dirige, les sentiments disparaissent et la manipulation s’enracine.
On y peut rien, je n’y peux rien.