Décourager, infantiliser, moquer les personnes qui demandent une stérilisation, en particulier si ces personnes sont des femmes, est monnaie courante dans les cabinets médicaux. Ces violences verbales sont non seulement la preuve d’une domination patriarcale de la société sur nos corps, mais aussi celle d’un paternalisme médical persistant. Elles sont le témoin d’une infantilisation des femmes, du peu de crédit que l’on accorde généralement à leurs choix ou à leurs positions.
Un argument sur lequel s'articule facilement celui des convictions féministes. Car dans un couple hétérosexuel, le parent qui se retrouve le plus privé de ses libertés à l'arrivée d'un enfant est dans la grande majorité des cas...La mère. C'est elle qui part plus tôt du travail pour récupérer l'enfant à la crèche, elle qui aménage un temps partiel pour faciliter la garde, elle qui le nourrit, le soigne, lui fait faire ses devoirs, gère ses activités périscolaires et ses rendez-vous médicaux. La parentalité et en particulier la maternité cristallise les inégalités entre hommes et femmes et la répartition inégalitaire des tâches. Refuser la maternité c'est aussi refuser de s'enfermer dans ce rôle genré de femme mère.