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Bibliographie de Sabrina Paladino   (2)Voir plus

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Il a fallu que je me lève pour entendre ce qu'il essayait de me dire, cela m'a énervée. J'étais prise par ma lecture et l'entendre m'a éloignée des mots. L'appartement est froid. Nous sommes au mois de mai. A cette période le temps se fait brouillon. Je suis frileuse. L'austérité du ciel me rend anxieuse. Je me lève et me dirige vers la salle de bain. Au passage, je lorgne mon reflet dans le miroir. Je porte une robe de chambre noire, la ceinture accentue ma taille et marque mes fesses, cela me dérange. Je passe du parquet au carrelage, une vague sensation de froid se hisse jusqu'à mes joues.
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Cela me pousse à réfléchir aux insultes à l'encontre des hommes? Qu'en est-il? Pourquoi un homme torse nu n'est pas associé à la sexualité mais à la virilité? Où se trouve l'indécence vestimentaire chez les hommes? Qu'en est-il de sa limite? Pourquoi un homme couchant librement avec différentes partenaires est perçu comme un Don Juan, un homme valorisé par ses conquêtes? Pourquoi un homme qui se comporte exactement de la même manière qu'une femme devrait-il, lui, en recevoir les éloges?
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Certains hommes m'ont fait part de leurs avis. Pour eux, aller aux bordels n'est pas une trahison, c'est pour ça qu'ils y vont régulièrement. Pourquoi? Pourquoi un acte sexuel avec un échange monétaire n'est pas une trahison? Pourquoi coucher avec une travailleuse du sexe est-il différent de coucher avec une femme rencontrée lors d'une soirée? Pourquoi une travailleuse du sexe n'est-elle pas considérée comme toutes les autres femmes?
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J'ai lu que la loi sur l'exercice de la prostitution, celle qui règle de manière exhaustive le travail du sexe, est entrée en vigueur le 1e avril 2013. Désormais, dans le canton de Berne, la prostitution n'est plus considérée comme immorale.
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Coucher dans le but de faire plaisir, j'imagine que chacune d'entre nous s'y est frottée sans même devoir aller dans un bordel. La majorité des femmes vous confirmeront certainement ce fait. Un compromis que nous faisons afin de faire plaisir à l'autre, en couchant sans passion, sans envie, juste parce que c'est comme ça, inscrit dans notre condition de femme. C'est pour cette raison que le compromis de recevoir un salaire, n'est pas à mes yeux, pas un compromis sur lequel il soit obligatoire de jeter des pierres, mais au contraire, il est une conciliation intelligente sur laquelle il est intéressant de se pencher sans avoir peur de la discrimination que cela engendrerait. C'est la peur d'être associé à ce statut qui effraie, parce que sa seule appellation est synonyme de dévalorisation.
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Je regarde par la fenêtre, mes pieds nus touchent le sol. Je gratte mon crâne à l’intérieur de mes cheveux. Je palpe mon bras pour estimer sa masse. Je fixe le cadre de porte qui me sépare de l’atelier, mon bureau y est placé au centre, il est le point d’honneur dans l’espace. Je jette un œil sur l’heure, il est seize heures vingt-deux, j’ai encore deux heures devant moi avant que Giacomo ne rentre. Je me lève, je sens le bas de mon dos. Je me dirige dans l’atelier. Je me munis d’une chaise pour accéder à l’étagère où mon carton intitulé "matériel" est placé. Je l’empoigne et le dépose sur le sol. Je l’ouvre et pioche un carnet à dessin. Je choisis soigneusement la texture du papier, j’ai envie qu’elle soit granuleuse. J’opte pour un crayon gras où alors un fusain, une matière qu’il m’est possible de travailler au doigt. Je vais dans la chambre. Je réfléchis quelques secondes s’il m’est plus agréable d’avoir un grand où un petit miroir, je m’oriente vers les deux possibilités. Je m’empare du grand miroir du couloir et du petit miroir de la salle de bain. Je place le grand miroir contre l’armoire et je coince une couverture sous son cadre. Le petit miroir est à côté de moi, à portée de main. Je déboutonne mon pantalon et le laisse glisser sur mes jambes, sa descente sur ma peau nue m’ébranle. Je sors un pied après l’autre, je commence par le droit. Le cadavre de ce tissu, comme une peau abandonnée. Après un temps d’hésitation, j’attrape l’élastique de ma culotte avec le bout de mes doigts, hésitante, je l’enlève à son tour. Elle tombe, elle aussi, à même le sol, laissant entrevoir quelques gouttes de mes pertes. Mon sexe est en perpétuel travail, sans relâche, il est vivant même quand j’oublie son existence.
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Elles savent occuper la nuit, elles, les travailleuses du sexe. Elles ôtent les barrières, elles élargissent les plaisirs. Elles sont parfois des parties de jambes en l'air et des parties intégrantes d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Elles sont fondamentales.
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La société les remet en question et elles questionnent la société. Elles questionnent les tabous, les droits humains. Pourtant, hommes et femmes, elles vous donnent le droit de l’être. Humain. En toute humanité, elles vous accueillent et vous bercent. Elles vous touchent, elles vous font plaisir et, ne le cachons pas, elles vous en donnent tout autant. Pour les clients, c’est du sexe, pour elles, c’est un métier. Il faut faire preuve d’une certaine capacité pour arriver à les différencier, ceci devient une compétence, une habilité de la pratique.
Elles sont dérangeantes, troublantes mais notre malaise ne leur appartient pas, ce n’est pas elles qui vous gênent, c’est notre peur d’être démasqué, nous et nos fantasmes. Elles vous demandent de dévoiler ce que le quotidien peut cacher. En allant chez elles, la demande n’est pas suggérée, car c’est vous qui le décidez.
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Ce lundi matin, dans l'atelier de mon appartement, j'ai tracé une ligne. Je suis en face d'une page marquée par un début. Droit.

La ligne que j'esquisse est la preuve d'un geste manuel, une prise de position sur une page blanche. Ecrire est une prise de position. Je me questionne. Je suis une femme qui se questionne, je suis donc une écrivaine qui se questionne. Il m'est difficile de commencer la rédaction de ce livre, le sujet que j'ai choisi, la prostitution, m'effraie autant qu'elle me fascine.

Et s'il me venait l'envie de déborder?
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Est-ce la solitude et l'ennui qui poussent les hommes au bordel? Le besoin de partager, de se distraire?
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