Heloïse Outtier

Cela faisait un moment que Kali allait où ses pieds voulaient bien la mener. Le silence de mort et la chaleur assommante du désert avaient été remplacés par la cime bienveillante des arbres, murmurant un doux récit à son oreille. La mousse épaisse en camaïeu de vert étouffait le bruit de ses pas, donnant plus de relief encore au chant des oiseaux. La vie était partout autour d’elle, et la puissance créatrice de la Nature lui sautait aux yeux.
Tout était plus merveilleux encore que dans les livres et ses sens n’avaient jamais été autant stimulés : les couleurs étaient plus vives, les sons plus agréables, les odeurs plus enivrantes. Lorsqu’elle touchait un arbre, elle pouvait sentir la force vitale qui l’habitait, prenant sa source dans le sol et remontant sous l’écorce, jusqu’au feuillage frissonnant. Kali n’arrivait pas à croire, à comprendre, comment ses ancêtres avaient pu perdre le lien avec la Nature, au point de la mettre en danger.

La mer, bouillonnante, reflétait un ciel étouffant sous le poids de nuages aussi noirs que le sable. Le vent, implacable, venait de ses bourrasques perturber la sieste des immenses cocotiers. Une averse déversait rageusement ses gouttes chaudes sur le paysage. Le paradis, en somme.
Étendu au bord de l’eau, le doux grondement des vagues l’enveloppait tel un cocon de soie. Cela faisait si longtemps qu’il avait rêvé de ce moment, qu’il l’avait espéré. Et, enfin, il était là. Libre. Libre d’aller où bon lui chantait. Libre de faire ce qu’il voulait, sans avoir à prétendre être quelqu’un d’autre, ou bien à supporter qui que ce soit. Débarrassé de tous ces humains, de leurs jérémiades incessantes, et de leurs ridicules préoccupations. Il emplit ses poumons d’air iodé. Ici, sur cette plage désolée, personne ne le trouverait hideux ou effrayant. Personne n’essaierait de lui faire de mal. Personne, à perte de vue.

Azi la serra contre lui.
— Tu ne me perdras pas, murmura-t-il à son oreille. Tu ne me perdras pas, répéta-t-il en prenant son visage dans ses mains.
Alors, sur la pointe des pieds, Eeva déposa un baiser sur ses lèvres. Azi le lui rendit avec fougue, et perdus dans leur étreinte, ils oublièrent les morts et les cris de douleur des blessés, à quelques mètres de là. Eux étaient bien vivants, et à ce moment-là, le monde se résumait à ces deux êtres enlacés, le sang brûlant dans leurs veines.

Notre histoire se déroule au sein du peuple d'Uruk. Une ville souterraine que les habitants ont rejoint après plusieurs attaques de démons, il y a de ça des décennies. Ils ont espoir un jour de retourner vivre à la surface, rester sous terre devient difficile et ils sont prêts à absolument tout pour s’en sortir. La solution serait de trouver un magicien.

Nous suivons plusieurs personnages : Kali, Eeva, Moïta ainsi que Azi et Luan.
Nos trois héroïnes, Kali, Eeva, Moïta vont essayer de protéger les derniers humains en tentant de leur offrir une nouvelle vie à l’extérieur.

J’ai beaucoup aimé ce roman, la plume de l’auteur est super fluide et les chapitres courts mais addictif. J’ai beaucoup aimé, les nombreux rebondissements et les combats qui sont assez présents tout le long du livre. Le développement de l’univers est super détaillé et terrifiant. De plus, on s’attache rapidement aux personnages du roman, c’est assez riche en émotions.

Si vous aimez la fantasy, je ne peux que vous le recommander ! 🫶🏻

『 Note : 5/5 ⭐️ 』

La mer, bouillonnante, reflétait un ciel étouffant sous le poids de nuages aussi noirs que le sable. Le vent, implacable, venait de ses bourrasques perturber la sieste des immenses cocotiers. Une averse déversait rageusement ses gouttes chaudes sur le paysage. Le paradis, en somme.
Étendu au bord de l’eau, le doux grondement des vagues l’enveloppait tel un cocon de soie. Cela faisait si longtemps qu’il avait rêvé de ce moment, qu’il l’avait espéré. Et, enfin, il était là. Libre. Libre d’aller où bon lui chantait. Libre de faire ce qu’il voulait, sans avoir à prétendre être quelqu’un d’autre, ou bien à supporter qui que ce soit. Débarrassé de tous ces humains, de leurs jérémiades incessantes, et de leurs ridicules préoccupations. Il emplit ses poumons d’air iodé. Ici, sur cette plage désolée, personne ne le trouverait hideux ou effrayant. Personne n’essaierait de lui faire de mal. Personne, à perte de vue.

ᴇᴜx ᴇ́ᴛᴀɪᴇɴᴛ ʙɪᴇɴ ᴠɪᴠᴀɴᴛs, ᴇᴛ ᴀ̀ ᴄᴇ ᴍᴏᴍᴇɴᴛ-ʟᴀ̀, ʟᴇ ᴍᴏɴᴅᴇ sᴇ ʀᴇ́sᴜᴍᴀɪᴛ ᴀ̀ ᴄᴇs ᴅᴇᴜx ᴇ̂ᴛʀᴇ ᴇɴʟᴀᴄᴇ́s, ʟᴇ sᴀɴɢ ʙʀᴜ̂ʟᴀɴᴛ ᴅᴀɴs ʟᴇᴜʀs ᴠᴇɪɴᴇs.

Cela faisait un moment que Kali allait où ses pieds voulaient bien la mener. Le silence de mort et la chaleur assommante du désert avaient été remplacés par la cime bienveillante des arbres, murmurant un doux récit à son oreille. La mousse épaisse en camaïeu de vert étouffait le bruit de ses pas, donnant plus de relief encore au chant des oiseaux. La vie était partout autour d’elle, et la puissance créatrice de la Nature lui sautait aux yeux.
Tout était plus merveilleux encore que dans les livres et ses sens n’avaient jamais été autant stimulés : les couleurs étaient plus vives, les sons plus agréables, les odeurs plus enivrantes. Lorsqu’elle touchait un arbre, elle pouvait sentir la force vitale qui l’habitait, prenant sa source dans le sol et remontant sous l’écorce, jusqu’au feuillage frissonnant. Kali n’arrivait pas à croire, à comprendre, comment ses ancêtres avaient pu perdre le lien avec la Nature, au point de la mettre en danger.

Kali n’avait encore jamais affronté la mort. Elle n’avait jamais combattu ces créatures redoutées par tous, qui avaient envahi leur territoire et les avaient forcés à se retrancher dans l’ancienne cité minière. À vivre terrés comme des rats. Elle n’avait jamais goûté au sang de l’ennemi, ni vu ses proches tomber sous leurs lames courbées. Elle n’avait pas connu l’ancien monde ; seulement les interminables couloirs d’Uruk. Pourtant, depuis une semaine, ses nuits étaient hantées par les images d’une sanglante bataille. Encore et toujours le même rêve, comme le disque rayé d’un mauvais présage.

Azi la serra contre lui.
— Tu ne me perdras pas, murmura-t-il à son oreille. Tu ne me perdras pas, répéta-t-il en prenant son visage dans ses mains.
Alors, sur la pointe des pieds, Eeva déposa un baiser sur ses lèvres. Azi le lui rendit avec fougue, et perdus dans leur étreinte, ils oublièrent les morts et les cris de douleur des blessés, à quelques mètres de là. Eux étaient bien vivants, et à ce moment-là, le monde se résumait à ces deux êtres enlacés, le sang brûlant dans leurs veines.