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Bibliographie de Jean-François Dedieu   (2)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
S’il est de chacun de penser ou non à ses morts, à ses aïeux, à tous nos colocataires villageois d’un même taillon de vie et ce, en qualité comme en quantité, reconnaissons que le choix d’une fête commune permet au moins une chose, celle de fleurir, d’apporter de la couleur à nos cimetières si sages, discrets et paisibles d’ordinaire. Non pas que ce soit la cohue mais l’affluence est marquante, les vivants peuvent se saluer, se voir de loin, se reconnaître : les morts rapprochent les vivants... Dommage, cette hypocrisie laissant croire qu’on pense à nos disparus, au moins pour la Toussaint, à l’aune de l’argent préposé à l’achat du pot... le monde jactant du paraître prend le pas sur les émotions secrètes, indicibles des chagrins muets...
A Fleury, la profusion de couleurs, surtout des chrysanthèmes, sous les cyprès aide à la méditation.
Étonné de n’avoir aucun écho de mon pauvre père, lui qui marquait très souvent le 1er novembre par l’envoi d’une lettre avant les courriels, je trouve :
« ...nous approchons de la Toussaint, et j’ai sous les yeux ma leçon de morale de novembre 1933 (j’avais onze ans, c’était avec monsieur Teisseire : pas de « y » disait-il).
« Pensons aux morts. A l’occasion de la Toussaint, souvenons-nous que notre société doit tout au long travail des générations successives qui nous ont précédés. Le souvenir des morts est un culte sacré. » (FD, lundi 27 oct. 1997)

« Fleury-d’Aude, mercredi 1er novembre 2006 / 15,0 degrés / beau temps, soleil, léger Cers.
.../... nous pensons à ceux qui nous ont précédés sur cette terre. Aimé L. vient de les rejoindre. Sa maman était morte en couches : il ne l’a jamais connue. Entré dans sa quatre-vingt-dixième année, en quittant ce monde, il a voulu penser à elle, en demandant qu’on lui mette sa photographie sur la poitrine... » FD.
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En bas, dans la cuisinette, sur l’étagère qui prolonge la tablette de la cheminée, un vieux réveil, une chope au verre terni, des boîtes de fer blanc aux carreaux blancs et bleus pour le sucre, la farine et la gamelle des vendanges. Le père a bricolé l’anse en insérant un bouchon pour garder fermé l’étage hors-d’œuvre sur le repas au fond, l’élasticité du liège est idéale afin que tout ne soit pas versé et perdu pour manger à la vigne. 

Tandis que dans les rues on estanque (étancher en français) les comportes empilées, au fond appuyé contre un mur, la fièvre des vendanges monte par degrés. Déjà, au 15 août, les familles ont mis fin à la saison à la mer pour regagner le village et se préparer. 

Avec les jours qui passent, aux repas, on évalue ce qui se dit au village, on soupèse les infos, on balance entre attendre et y aller. Attendre le degré supplémentaire qui rapportera davantage ? Y aller au cas où le temps se gâterait ? Faire Perrette ou un tiens plutôt que deux tu l’auras ? 
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La platitude d'une carte de l'atlas ne saurait donner ce galbe prononcé qui inscrit le Golfe du Lion dans une projection courbe, qui tendrait à se fermer presque, aux confins de la Costa Brava... Les hommes, vraiment, déforment tout à leur image : les Pyrénées rétrécies, la courbe du Golfe redressée, tout est resserré comme si on voulait nier l'arrondi de la côte et de l'horizon qui, à vue d’œil donnent tant, attachent fort et entretiennent à jamais des évasions de gamin d'autant plus que la montagne et la frontière entretiennent les mystères de l'Espagne voisine…
Comment ne pas s'exalter à le voir en vrai, le Golfe, lapis lazuli serti dans le littoral ? Sauf que ce bonheur contemplatif est désormais plombé de remords, de mauvaise conscience, de l'angoisse de tout perdre, de ne laisser à la postérité qu'une Terre à l'agonie. C'est que les griffes de joaillerie vont, de notre fait, par notre faute, lâcher la pierre précieuse. Comme la nature en général on la croyait éternelle.
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Avec quelle émotion, Hugo (1802-1885) (1), le grand homme, a su admirablement saisir ce moment ! Le semeur est seulement devenu vigneron et, élargi jusqu’aux étoiles, le retour du chariot va bien vers « … L’ombre, où se mêle une rumeur… », vers le village qui découpe sa tour et son clocher au-dessus des toits qui se serrent, la chaleur des siens et de ses semblables, le souper qui chauffe, l’harmonie du soir avant la nuit...
Les fers du cheval marquent la mesure sur la route « cloc cloc, cloc cloc » comme pour appeler les cloches à répondre. Un clair-obscur déjà mauve commence à monter et le rattrape depuis la plaine.
Oui, Hugo, Millet aussi avec ses tableaux de paysans collés à leur glèbe, « Retour des champs », par exemple, qui nous rapproche du chariot qui rentre, me restent plus proches et poignants que ce productivisme effréné complètement déshumanisé, potentiellement capable de programmer à terme l’extinction de notre espèce…
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Même la religion affirme que ce qui tombe du ciel ne peut être que de l’ordre des nourritures célestes.
Yves le pêcheur s’accommode de cette vérité première : mieux vaut s’en accommoder que réaliser qu’on y est soumis. Au petit matin, il a souqué ferme et traversé le fleuve avant de récupérer son vélo à peine caché au pied de la bâtisse du Chichoulet, un petit mas sur l’autre rive. Et le voilà parti sur son bicycle grinçant, sans frein, rouillé plus encore par les bruines salées de la mer que par les pluies, sans antivol ; fixé au cadre et sur le porte-bagages, l’engin de pêche et les sacs de jute pour rapporter le produit de ses efforts.
Mais qui a été le premier à trouver la ressource ? A qui cette découverte a-t-elle été dévoilée ? Qui a vendu la mèche ? Encore faut-il être courageux pour la récolter cette manne ;
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Alors on se réfugie dans les vendanges du temps jadis. Nostalgie négative, passéisme diriez-vous ? Ou retour aux sources pour mieux rebondir quand un présent trop moche et un futur trop compromis provoquent déprime, dégoût, détresse ? 
  
« ... L'agitation joyeuse des vendanges laisse place à une activité aussi feutrée que nocturne mais chaleureuse, comme si l'alchimie mystérieuse du vin le commandait : 
"Dieu n'avait fait que l'eau, mais l'homme a fait le vin !" Victor Hugo.

Après souper, les rues sont désertées. Pourtant une présence magique habite le vide. Une odeur de vin nouveau flotte dans la fraîcheur. On entend le cliquetis régulier d'un pressoir, proche et lointain à la fois, clair, résolu, dans l’air plus léger... 
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Alors, (…) je vais vous le raconter en premier, mon village, puisqu’il symbolise l’ouverture aux autres, aux horizons proches, parce qu’il cristallise bien des sensations de l’enfance (n’est-ce pas, à lire le dernier vers chiffonné d’Antonio Machado, le thème qui rend le poète immortel ?) et parce qu’il faut rester positif, réceptif, radioactif pour ceux qu’on aime de près, de loin, dans une empathie outrepassant l’orbe familiale, le cercle familier, le coin de vie ou du souvenir, dans une dimension planétaire et mieux encore, universelle : « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? » une célèbre toile de Paul Gauguin...
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2013. Par un beau matin de mer, du Mont Saint-Clair à la Côte Vermeille, le Golfe du Lion éparpille ses voiles et ses bateaux : pêcheurs de bleu, marins du dimanche, hauturiers de passage. J'en compte jusqu'à cinquante-cinq, plus ou moins gros fétus de paille dansant sur LE Golfe clair quelque part au sud-est. J'en perds le compte quand je rêve de ces flottilles de voiles latines partant ou rentrant de la pêche de mes vacances d’enfant et parce qu'un éclair lumineux semble envoyer un message en morse. C'est un hublot qui doit ainsi renvoyer l'éclat dansant du soleil, plus intense que le miroir de la mer.
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Depuis la Clape et Gruissan, ne vous privez pas, en effet, du plaisir de suivre, au Sud cette fois, la courbure du Golfe, l'inflexion magique qu'aucune carte ne saurait rendre et qui finit avec les Pyrénées plongeant dans les eaux à Cerbère pour la frontière, non pas des enfers, gardée par le chien féroce, mais celle, avec notre sœur latine, catalane, espagnole. Un peu avant, dans les gris-bleus nimbés de mauve qu'offre l'horizon, Collioure. 
 
Collioure sur la Côte Vermeille, comme symétrique à Sète par rapport à la Clape, à l'Allée des Naufragés et Notre-dame-des-Auzils.
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Cherche-le, cherche-le ! Il viendra à toi l'horizon ! Les cônes d'Agde et de Sète d'un côté, la ligne de crête des Albères de l'autre, comme le dit le poème. Et va voir si ce « bras des Pyrénées » n'arrive pas au Cap de Creus, surplombant Cadaquès, le village de Dali, de près de 700 mètres... Vois aussi un peu à l'intérieur la masse pyramidale du Canigou, le mont sacré des Catalans, magnifique à en donner des frissons, même sans ses échardes de neige !
Le Canigou, quand on le voit, annonce le vent marin, le temps de mer idéal dans les deux ou trois jours à venir.
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