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Citation de Denis_76


 Anonyme

10. MON PREMIER DISCOURS ROYAL ( suite )


Je poursuis :
« Gens de cour, tous les nobles et gens d’Église qui repartez donc :
je vous demande expressément de suivre mon exemple, arrêter les dépenses somptueuses, tout en étant dignes de gouverner le duché, le comté,ou l'évêché qui vous est attribué !
Pour ce faire, vous devrez revoir vos habitudes et vivre simplement, comme moi... ; 
Monsieur Bouthiller, surintendant des finances, sera informé de vos efforts.. Ou de votre refus de changement !»

(murmures offusqués des personnes concernées )

«  … , Je sais que ce sera difficile au début mais je ne saurais tolérer une France injuste !
Il faut donc aussi, cela va de paire, arrêter d'assommer vos paysans de taxes, d'impôts !
. Chacun d'entre vous sera surveillé, et si j'apprends que vous ne respectez pas mes conditions, si vous n'êtes pas dignes de votre tâche, je vous relèverais de vos fonctions et titres !
J'ai dit ! »


... Je laisse passer un chuchotement général, scandalisé chez les nobles et gens d’Église, de satisfaction étonnée chez les gens du peuple.


« Troisièmement, et dès aujourd'hui,
la femme est maintenant un homme comme un autre !

Je trouve scandaleux le comportement des Français vis-à-vis des Françaises, et du statut enfantin qui leur est attribué, surtout chez les gens du peuple !
Il n'est pas juste que les femmes soient ainsi rabaissées !
pourquoi suis-je l'égale d'un roi, et les femmes du peuple ne sont pas les égales de leurs maris ?
D'abord,
la femme est un homme comme un autre !
Et j'insiste là-dessus !
Elle a un cerveau comme les hommes, et sait s'en servir aussi bien qu'eux.
Partant de là, quel est la situation actuelle de la femme ?
Elle n'est libre que veuve !
En effet, jeune, elle est sous le contrôle juridique d'un père ou d'un frère ;
puis adulte, elle dépend d'un mari .
Où est sa liberté, alors qu'un homme n'est plus « contrôlé » à partir de quinze ans ?
Il n'y a pas de raison qu'une femme, moi, dirige, et que mes sœurs soient pénalisées, et cantonnées dans des tâches secondaires, pratiquement d'esclaves et de « pondeuses » !

En accord avec le président du tribunal de Paris, nous avons déjà édité des lois, applicables dès aujourd'hui, pour que les filles étudient dans les écoles populaires que je crée comme les garçons, soient majeures à 15 ans, héritent au même titre que les garçons, n'aient pas obligation de se marier, que la dot soit supprimée, qu'elles n'aient pas obligation de procréer, qu'elles puissent être indépendantes et libres sans la tutelle d'un père, grand frère ou mari dès leur quinzième année, comme les garçons, qu'elles puissent faire des études en Sorbonne, devenir gens de robe et même d'épée, puissent devenir capitaines ou générales, ou faire de la politique !

Femmes, vous pouvez faire tout cela dès aujourd'hui !
Justement, nous avons un besoin urgent de soldates et soldats pour défendre notre beau pays face aux Habsbourg. J'espère qu'il y en a pour deux ou trois ans, et après nous être imposés, il suffira de protéger.
Monsieur de l'Hospital et ses sergents recruteurs attendent ici et dès maintenant les jeunes femmes et jeunes hommes qui veulent s'engager.
Allez les voir maintenant ! »


Je fais une pose et observe.
Des hommes s'avancent.
Les jeunes femmes hésitent.
Certaines se lancent, alors beaucoup se précipitent.
Malgré les huées, cris, contestations des maris ou des pères et des mères, elles vont faire la queue devant les sergents recruteurs, et affirment leur nouvelle liberté.

Avec un sourire aux lèvres, je reprends :

« Le but de la femme n'est pas de se marier et de faire des enfants, mais bien de s'épanouir,
c'est-à-dire d'abord d'être éduquée, puis de s'instruire afin de choisir un travail,
Je conseille aux jeunes filles dès à présent, puisqu'elle deviennent indépendantes, à se former pour trouver un travail, avoir une maison et un cheval dès que possible, la France, l'état vous prêtera de l'argent, puis, une fois installées, envisager peut être un ou deux enfants, fonder éventuellement une famille.
Les femmes ne sont pas obligées de fournir plus d'habitants à l'état !
D'ailleurs, je ne conseille à personne, ni aux hommes, ni aux femmes, de faire des enfants avant l'âge de 30 ans :
vivez votre vie,
« cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie »,
formez-vous, ayez un métier, voyagez si vous pouvez,
car après, avec un enfant, ce sera plus difficile.
D'ailleurs, je vais moi-même appliquer ce conseil, et ne vous procurerais pas un héritier avant une quinzaine d'années !


Et je conseille aux riches de suivre mon exemple de générosité :
comme la mortalité infantile est élevée,
je vais donner tous les biens de la reine à « l'état français » , sauf Beaugency, pour établir des hôpitaux pour enfants et pour créer des écoles populaires !
Je donne ici un exemple de générosité que je demande aux nobles et ecclésiastiques aisés de suivre.

Et j'insiste : il n'y a pas que l'homme qui doive travailler, la femme aussi, et pas seulement derrière des fourneaux !
D'ailleurs, les mères doivent apprendre dès maintenant à leur conjoint à pouponner, cuisiner et repriser. Les maris doivent apprendre à leur femme, les pères à leur fille, à labourer, ou la ferronnerie.

Cependant, la liberté nouvelle ne doit pas permettre n'importe quoi :
regardez-moi :
indépendante aujourd'hui, j'ai regroupé ma famille à Beaugency. Mes parents ont quitté leur château de Saint Germain pour venir habiter avec moi. Nous nous entendons très bien. Ce n'était pas le cas avec ma grand-mère Marie et mon oncle Gaston. Cependant, nous nous sommes mutuellement pardonné nos désaccords. J'ai levé l'éloignement de ma grand-mère, chacun a repris sa place, ma grand-mère et mon oncle sont mes conseillers au même titre que mes autres proches, et se sont rapprochés de nous, à Beaugency.
Nous formons une grande famille !
Je vous conseille, peuple de France, d'en faire autant, et, tout en profitant de votre liberté, de ne pas oublier vos racines : pardonnez et rapprochez vos « proches », ne vous perdez pas à des centaines de lieues, et formez, vous aussi, des grandes familles, réunies autour de la poule au pot de mon cher grand-père Henri, autour d'une grande tablée le dimanche ! »

Applaudissements et vivats.


« D'autre part, les femmes doivent être respectées par les hommes !
Toute femme harcelée, ou pire violée, a le devoir de dénoncer l'homme fautif.
Si un viol est avéré, le violeur choisira entre le bannissement et... la castration !
Pas de prison !
Les prisons seront dissoutes, et les hommes au front ou bannis.

J'encourage par ailleurs toutes les femmes à apprendre à lire, et à faire des exercices physiques. Et pour celles qui en ont les moyens financiers à avoir un cheval, et à chevaucher pour affirmer leur indépendance de déplacement.
J'ai dit !  »



Applaudissements vifs des femmes qui écoutent. ...Je constate que ce discours séduit Marie de Rohan, c'est une bonne nouvelle ! A 40 ans, elle est encore dans toute sa splendeur ….
... En moi-même, je me doute que cela va être, là aussi, une lourde bataille contre les préjugés, une guerre impitoyable contre les jésuites et les tenants de la religion catholique en général.

« Nous allons maintenant vous prouver qu'une femme entraînée peut résister à un homme qui a des intentions vicieuses ! »

Mes quatre mousquetaires et moi-même sommes grands et entraînés, même si nous n'avons que quinze ans !
Alors, en accord avec eux et d'Artagnan, nous nous mettons en tenue de lutte, c'est-à-dire très peu vêtus, je confie un instant ma couronne à mon père, et nous provoquons les spectateurs. Quelques hommes du peuple enlèvent quelques vêtements et viennent nous affronter. Quelle n'est pas la surprise, pour le peuple, de voir des filles entraînées, Charlotte, Éloïse et moi-même, mettre par des balayages, des hommes à terre !
Du coup, nous encourageons les femmes à venir apprendre à lutter.
Cet épisode remporte un franc succès, et le peuple doit même être contenu par les gardes.
. Ce succès compte pour moi, non seulement pour la confiance des femmes, mais aussi pour avoir brisé la distance que la noblesse prend avec le peuple.

Je demande aux nobles s'ils veulent s'essayer à la lutte, et à ma grande surprise, quelques hommes et une femme ou deux, dont ma duchesse favorite, dont enlèvent quelques vêtements et pénètrent dans le cercle formé !

Puis, sans prévenir, je cours me jeter dans la Vesle, toute proche. Les Marmousets me suivent. Les lutteurs et lutteuses, d'abord ébahis, viennent sur la rive. Nous les invitons à venir prudemment dans l'eau, et leur expliquons cet élément et la natation.

Nous revenons à nos places, mouillés mais dignes, je reprends ma couronne, et conclus mon discours au peuple et aux nobles :


«Vous pouvez constater que l’apparat est un artifice. Je vous parle, trempée comme un poisson, et je constate avec plaisir que vous me prêtez attention !
A quoi servent les dépenses luxueuses de vêtements ou autres, sinon à créer un certain gaspillage ?

 Une « École du peuple » va être créée à Reims, car Mazarin et d'Artagnan connaissent deux personnes qui feront l'affaire pour la diriger.
Aux quatre coins de la France, je vais envoyer des messagers pour créer des écoles, faire appliquer ces mesures, et vérifier leur application. Vous savez que nous avons déjà ouvert des Écoles Populaires. Cela sera généralisé !
Dans les Écoles Populaires que je crée en nombre, tous les élèves filles et garçons de 6 à 15 ans commenceront leur journée en trayant les vaches des paysans alentour en campagne, ou en enfournant le pain du boulanger, ou en aidant un artisan en ville.
La matinée est consacrée à l'éducation, puis à l'instruction.
L'après-midi est libre pour aider les parents.

Et maintenant, une petite surprise pour accentuer ce que j'ai dit :
je veux que, sauf pour mes parents et me
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