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Citation de PATissot


La Soie et la Chanson.
[ Dans certains avenirs possibles, l'homme a perdu. Il est devenu, au moins sur quelques mondes, l'esclave d'extraterrestres. Ce sont là les hasards de l'exploration et de la colonisation. Mais le folklore peut porter au travers des générations et au-delà des mémoires individuelles, le souvenir d'un passé meilleur et la promesse d'une libération. ]
( . . . )
Il était sorti du domaine de Wiln. Il foulait la poussière de la route de Falklyn.
Que faire maintenant ? S'il allait à Falklyn, il serait capturé et ramené au château de Wiln. S'il allait dans l'autre direction, le même sort l'attendait. Les humains isolés étaient facilement repérés. Fallait-il rebrousser chemin maintenant ? Il lui eût été facile de regagner le champ des hommes en faisant à rebours le même trajet, et il aurait eu la perspective d'innombrables nuits à passer dans le camp des femmes, lequel lui eût été facilement accessible après cet essai concluant.
Mais il y avait Snuk à considérer.
Pour la première depuis qu'il s'était échappé du champ des hommes, le zizo parla : " Viens avec moi vers la liberté, humain ", dit-il.
Il s'envola en suivant la route, dans la direction opposée à Falklyn, et se posa dans la poussière pour attendre Alan. Après un court instant d'hésitation, Alan le suivit.
Les lumières du château de Wiln brillaient faiblement sur sa gauche, au bout de l'allée bornée de ttornots. Elles s'éloignèrent et disparurent derrière une colline. Le zizo voletait devant lui, réglant son allure sur son trot léger.
La résolution d'Alan commençait à faiblir lorsqu'une silhouette se matérialisa à côté de lui dans l'obscurité. Une main humaine se posa sur son bras et une voix féminine dit : " Je commençais à désespérer d'en voir venir d'autres du château de Wiln. Active un peu petit. Nous avons un long chemin à faire avant l'aube. "
Ils soutinrent toute la nuit un trot rapide, le zizo montrant le chemin comme une luciole géante. Lorsque, vers l'est, l'aube teinta le ciel de gris, ils avaient atteint les montagnes à l'ouest de Falklyn et commençaient leur ascension.
Quand Alan put voir distinctement celle qui l'avait guidé dans la nuit, il pensa un instant avoir affaire à une Hussir d'une taille exceptionnelle. Elle portait, à la manière des Hussirs, la tunique vague ouverte sur le devant et le pantalon bouffant. Mais il ne lui voyait pas d'oreilles pointues ni de queue. C'était une fille de son âge.
C'était la première humaine qu'il voyait entièrement habillée. Alan la trouva plutôt ridicule et éprouva en même temps un léger dégoût, comme devant un sacrilège.
Ils passèrent un col étroit et débouchèrent dans une profonde vallée. Ils ralentirent l'allure et se mirent au pas. Pour la première fois depuis qu'ils avaient quittés les environs du château de Wiln, ils pouvaient parler autrement que par phrases courtes et décousues.
" Qui êtes-vous et pourquoi m'emmenez-vous ? " demanda Alan. Dans la froide lumière de l'aube, il commençait à se demander s'il avait été bien inspiré de fuir précipitamment le château.
" Je m'appelle Mara, dit la jeune fille. Tu as entendu parler des humains sauvages ? J'en fais partie et nous vivons dans ces montagnes. "
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