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Citation de Mimimelie


Les fleurs de la discorde
... J’ai la conviction qu’une œuvre installée sur la place publique doit être l’expression du désir d’un collectif, quel qu’il soit, et peu importe l’adversité. Je suis attaché au principe des « Nouveaux commanditaires », inventé par le regretté Xavier Douroux à Dijon, qui défend le « portage » d’un tel projet par un groupe ou une collectivité militante. Certes, l’art ne doit en aucun cas faire l’objet d’un plébiscite, et croire que le vote démocratique s’appliquerait au goût relève de la démagogie : l’art relève davantage de la force du désir, mais le cadeau de Koons n’a guère déclenché que de la gêne, de l’embarras. Parce qu’on nous offre un diamant hors de prix, devrions-nous forcément accepter le rendez-vous à l’hôtel ?

Enfin, la localisation : cette sculpture monumentale se voit destinée à l’esplanade, loin d’être immense, qui sépare le Palais de Tokyo et le musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Autant dire que ce gigantesque code-barres fleuri viendrait poinçonner esthétiquement toutes les expositions des deux institutions, en une spectaculaire, et très habile, prise d’otages artistique. Une fois installée, l’œuvre de Koons se montrerait pour ce qu’elle est : un geste d’autorité. Cette tentative, maline, de la part de l’artiste pour s’imposer comme la figure tutélaire de notre époque, dans le lieu le plus stratégique qui soit, m’incite à penser que le cadeau de Koons est un cheval de Troie. Joli coup, mais il y a encore des joueurs en face.
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