Ce qui est certain, c'est qu'auprès des bêtes j'entrais en communication avec ma vraie nature. Je sortais de ce flou, de cette brume où ma pensée aimait à s'engluer. Je me concentrais, je devenais extraordinairement attentif. Je me faisais chien, cheval ou bœuf. C'est dans ma chair que je sentais leur chair. Je les déchiffrais à travers moi et je me guérissais à travers eux. Il me semble que les musiciens, les vrais, doivent éprouver quelque chose de semblable, et c'est bouleversant. Il y a là une joie dont on n'est jamais rassasié.