D'une voix mal assurée, Louis Braille déclare :
- Des points, c'est tout à fait ce qu'il nous faut, mais il y en a trop...
- Trop, fait Barbier, vexé d'être discuté par un gamin de cet âge.
- Oui, il y en a beaucoup, fait la voix qui s'affermit, huit à douze pour une lettre, plus de vingt pour un mot, c'est trop à retenir... C'est trop à sentir avec un doigt... In faudrait en diminuer le nombre.
Le capitaine est suffoqué d'indignation.
- Alors, vous voulez transformer ma méthode ?
- On pourrait peut-être y apporter de petits changements, risque l'interlocuteur qui ajoute : Et oui, il y a l'orthographe !
- Qu'avez-vous à faire de l'orthographe ? Pourvu que vous puissiez lire et écrire, c'est tout ce que vous pouvez espérer.
- Mais, monsieur, affirme Louis, nous avons autant besoin de l'orthographe que les voyants pour écrire correctement !
Il chantonne généralement en marchant ; à Mme Boury, la voisine, qui lui en demandait la raison, il a répondu :
- C'est pour ne pas me cogner.
- Pour ne pas te cogner ... Je ne comprends pas !
- Si ! Quand il y a quelque chose devant, le chant n'est plus pareil.
L'obstacle change le son et se signale ainsi à son oreille attentive.
Evidemment, il faut faire attention et Louis est devenu un garçon très réfléchi.
J’ai lu ce livre lorsque j’étais enfant, j’en ai raffolé et me souviens encore à ce jour des émotions que j’ai ressenti à l’époque en lisant la série: j’en raffolais et ai dévoré les livres les uns après les autres.