Peintre maudit, martyr sublime de son art, Paul Gauguin (1848-1903) entra dans la légende de son vivant. Par la vie que mena « ce malgré moi de sauvage ». Par le scandale de sa peinture. Flamboyante égérie socialiste, sa grand-mère Flora Tristan était la fille naturelle d’un noble de Lima, et le peintre était fier de ce sang péruvien, jouant volontiers « le sauvage du Pérou ». Dans sa jeunesse, il avait parcouru les mers du monde, dans la marine marchande puis dans la marine militaire. Plus tard, pour se consacrer à son art, il avait quitté une carrière d’agent de change, abandonné femme et enfants. Miné par la syphilis et par ‘alcool, il connut une fin misérable aux îles Marquises, où son goût pour les vahinés pré pubères et sa détestation de l’ordre colonial lui avaient valu des démêlés avec l’archevêché et la maréchaussée réunis.