Cette ombre qui danse devant moi
Comme un blasphème
Ce radeau qui tangue au loin
Comme une sirène
Cette vie qui se prolonge sans fin
Qui ne sert à rien
Cet aveu que fait la nuit
Quand elle descend de son lit
A minuit
Pour aller se promener dans la nuit
Contempler les étoiles
Vérifier si elles sont bien toujours
Dans le ciel étoilé
Ce doute posé sur mon chapeau
Comme un couteau au bord de l’eau
Ce petit chat qui me regarde
Sans savoir qu’il va mourir
Cet Océan là-bas qui monte
Puis redescend dans l’Océan
Cette solitude de l’absence
Qui n’a de rime que la démence
Cet âtre dans lequel brûle
Un conte de fée soudain jeté
Ces géraniums tôt déterrés rempotés
Dans la cave à l’abri de l’hiver
Cette voix perdue dont l’écho fuit
A la vitesse de l’oubli
Ce train qui part et quitte le quai
Emmenant le cercueil de la mère
C’est l’histoire de l’Eternité