J’ai été la muse des plus grands. Vous savez, je leur ai tout donné. Ils m’ont tous aimée éperdument ; parfois jusqu’à en mourir. Ne vous fiez pas à l’état de ma robe noire, je n’ai jamais permis qu’on la retouche. Je sais que vous êtes déjà séduit par le timbre de ma voix, par ma silhouette et ma peau mordorée. Je ressens votre intimidation, c’est tout naturel. Nous avons tout le temps de nous connaître et nous aurons l’occasion de nous reparler très prochainement. Je n’en doute pas une seule seconde…
"La stupeur de voir un article annonçant le décès de son père le sort de sa tirade intérieure. Ces quelques lignes honorent la mémoire de ce grand professionnel reconnu dans le milieu musical et indique le jour des funérailles, sans pour autant en donner le lieu et l'heure"
Le malaise disparaît à la fin de la ballade. Soulagé, il fait mine de rien et applaudit à s’en rompre les articulations. Plongée à nouveau dans l’obscurité, la foule scande leur nom pour lancer le plus vite possible le classique rappel : la chanson qui les a propulsés au rang de dieux du rock à travers le globe : Dark Solstice. Thomas Bold joue de toute sa maestria les premières notes sur une magnifique guitare antique noire aux touches étincelantes, ses accords chantés à l’unisson par le public résonnent certainement dans tout Paris.
"Sur des clichés sépia, il arrive toutefois à reconnaître un jeune et frêle Aaron Levis sur scène, une guitare en bandoulière, en train de faire son déhanché qui le rendra célèbre et qui transformera les jeunes filles en fleur en plantes carnivores"