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Critiques de Dwa (116)
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Grand frère

Tout sonne terriblement juste dans ce premier roman percutant qui dresse le portrait de la société française depuis la banquette d'un uber.



A commencer par les deux personnages principaux, Grand frère et Petit frère, mère bretonne partie trop tôt, père syrien. Etre enfin quelqu'un, trouver sa place dans la société alors que l'ascenseur social est cassé et que du coup faut l'escalader en étant souple et en s'adaptant. Tel est leur leitmotiv.



Chacun se livre, se raconte dans une alternance de chapitres. Mais chacun prend une voie différente pour se trouver un avenir. Grand frère est allé de magouille en magouille, à éviter de justesse la case prison et le voilà trainant son amertume dans son uber. Petit frère, le plus doué, a misé sur les études, infirmier, mais c'est un cérébral qui rêve d'idéal et croit le trouver dans la religion et la compassion.



Lorsque le roman commence, on sait qu'il est parti au Cham, en Syrie, des étoiles plein les yeux au sein d'une association humanitaire proche de Daech. Et voilà qu'il revient après avoir disparu des radars familiaux, trois ans après.



Magnifiques personnages ( sans parler de celui du père ou de la grand-mère syrienne ) qui nous ouvre à un monde qu'on s'évertue à ignorer. Ce roman nous parle des bordures, du sentiment de colère face à aux injustices de la vie sans aucun cliché, ni caricature ni tabou sur les banlieues.



Mais en fait, le personnage central de Grand Frère , c'est la langue de Mahir Guven. Ultra vivante, métissée de parler banlieue, de verlan, d'arabe. Elle tourbillonne sous nos yeux, bouillonne, percute, crée. Si vraie, et pourtant, on la sent très travaillée, on sent que l'auteur a pesé les mots pour les agencer, pour leur insuffler un rythme fou.



Et que dire de la montée en puissance qui te pousse

à tourner frénétiquement les pages … un véritable thriller psychologique qui t'achève essoufflé là vers un final que tu n'attendais pas. L'histoire se termine au dernier mot.

Un récit puissant, actuel, profondément humain. Gros coup de coeur !
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Grand frère

La langue est séduisante mais elle ne fait pas tout.



Le portrait de ces deux frères est saisissant. Grand frère, le principal narrateur s’accommode de ses identités multiples, pratiquant le grand écart de la Bretagne à la Syrie, et prompt à mettre le focus sur ce qui arrange son interlocuteur. Pour lui, la vie, c’est conduire les gens, dans son Uber, au grand dam de son père qui se demande bien comment il va négocier sa licence de taxi, celle qui devait lui assurer une retraite confortable.



Au-delà des anecdotes du quotidien, Grand frère porte un fardeau qui le ronge, et ce fardeau c’est Petit frère, parti pour faire de l’humanitaire sur la terre de ces ancêtres, malgré la période qui n’est pas propice à ce genre d’initiative. Que raconter au flic qui le protège, lorsqu’il pense avoir aperçu Petit frère à la gare?



Le récit de la confidence tourne au thriller et on dévore les pages sans répit. Ecrit dans la langue des banlieues, mélange de verlan, d’argot, et d’arabe, c’est tout simplement scotchant. Le lexique proposé peut aider mais n’est pas indispensable tant on est emporté malgré soi dans le flot de la narration (et il ne faut pas dix pages pour comprendre ce qu’est un splif!).





Très belle découverte, avec cette histoire de fraternité indestructible, au coeur d’un récit ancré sur les dérives de notre monde du vingt-et-unième siècle.


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Grand frère

Je ne suis pas du genre à tomber en extase à tort et à travers. Mais là, avec Grand frère, j’ai été bluffé ! Bluffé par l’effervescence étourdissante de ce roman social et psychologique, dont la fin est aussi haletante qu’un thriller. Bluffé dès les premières pages, car ce qui frappe au premier abord dans ce livre, c’est la langue.



Une langue qui explose à la figure, qui coupe le souffle. Une langue brutale, mais émouvante, car on n’y trouve nulle haine. Juste de la colère et de l’amour au bord de l’ébullition. Une langue inspirée de celle des jeunes des banlieues, des cités, celles du neuf-trois, car c’est là qu’ont été élevés les deux narrateurs du roman, deux frères franco-syriens. Un univers social que connaît bien l’auteur, Mahir Guven, né apatride à Nantes d’une mère turque et d’un père kurde, tous deux réfugiés.



Une vie en HLM, ça n’était pas vraiment ce qu’envisageait le père de nos deux narrateurs, lorsqu’il avait quitté sa Syrie natale, dans les années quatre-vingt, pour terminer ses études à Paris. Dans le contexte socio-économique que nous connaissons, il a malheureusement dû se contenter d’une carrière d’artisan taxi. Le daron – comme on dit dans la langue de ses fils – est un homme entier, pénétré de certitudes, profondément laïque malgré une éducation musulmane. Maman, une femme douce originaire de Saint-Malo, est morte subitement devant ses fils encore enfants. Dix-huit ans plus tard, c’est comme si c’était hier. Ce qui reste d’elle, hormis le chagrin, c’est l’amour.



L’amour de la famille ! La famille importe avant tout, même si le daron ne comprend rien à ses fils. Et entre ceux-ci, Grand frère et Petit frère, c’est à la vie à la mort. Depuis que maman est partie, rien ne compte plus pour l’un que l’autre. Ils se comprennent et savent ce que l’autre ressent sans se parler, sans même se regarder.



Grand frère est chauffeur VTC affilié à une plateforme, une trahison pour le daron, un plan B acceptable pour ceux qui, dans les quartiers, n’ont pu réussir dans le foot ou la musique. Dans les chapitres dont il est le narrateur, au volant de sa japonaise noire, il commente avec un humour teinté d’amertume le quotidien de précarité, de trafics, de prêches islamiques et de menaces policières dans lequel il zigzague avec ses potes. Il finit par dévoiler, au compte-gouttes, les turpitudes les plus inavouables de son passé et les lésions probablement irréversibles résultant de son addiction au bédo, au cône, au pilon, à l’oinj, au sbah, au spliff, au tonton…



Vous ne comprenez pas ?... Mais moi non plus, je ne savais pas qu’il y avait autant de mots pour dire « un joint ».



Petit frère est infirmier. Soigner les gens est une vocation pour cet idéaliste. Il travaillait en salle d’opération dans un grand hôpital parisien. Il raconte comment, à l’insu et au grand dam du daron et de son grand frère, il s’est engagé dans une ONG humanitaire musulmane, qui l’a fait passer en Syrie, là où sont ses racines. Son vœu : apporter ses services de soignant aux populations civiles martyrisées par les troupes de Bachar el-Assad. Mais les ONG se font phagocyter par l’état islamique et les deux parties s’entretuent au même cri d’Allahou Akbar. Petit frère, plus idéaliste que jamais, est désorienté par ce qu’il découvre. Que faire ? Lui est-il possible de rentrer en France ? Et comment ?



Le fait est qu’il est rentré, et Grand frère – on ne se refait pas ! – fera tout pour l’aider… jusqu’au moment où un doute terrifiant le saisit…



Le roman vire au thriller, d’autant plus crispant et oppressant, que l’on ne le voit pas venir. Des retournements de situation à couper le souffle.



Et comment reprendre son souffle, si ce n’est en prenant conscience, dans les toutes dernières pages de ce livre génial, que tout est littérature ?


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Grand frère

Grand frère et Petit frère sont tous les deux nés en France d’un père syrien et d’une mère bretonne, maintenant décédée. Le père a fait tout ce qu’il a pu pour les élever le mieux possible, les laissant à l’écart de la religion car son idéal était le communisme. Jeunes adultes, Grand frère se retrouve chauffeur de VTC, faute de mieux, et Petit frère est parti en Syrie avec une ONG humanitaire musulmane, « Islam & Peace », tout en prétendant partir au Mali. Il ne donne plus aucune nouvelle, ce qui angoisse le père et le grand frère. ● Le style est ce qu’il y a de mieux dans ce roman inégal aux nombreuses longueurs. En effet, l’écriture, en prise directe avec la réalité de la cité (ou du moins ce que j’imagine qu’elle est), est incisive, savoureuse, dynamique, émaillée de mots arabes (un glossaire figure à la fin du roman). ● Cependant, l’alternance narrative entre Grand frère et Petit frère ne fonctionne pas très bien. Ce procédé, aujourd’hui fréquent, marche beaucoup mieux dans d’autres ouvrages. ● Et surtout, la fin est une véritable catastrophe qui entache rétrospectivement tout le roman.
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Grand frère

Un roman et deux témoignages. Celui du grand frère, qui raconte son parcours : son enfance, l’armée, où il a échoué, le deal, les démêlés avec la justice, sa vision de son daron aux idées bien arrêtées qui semble-t-il n’auront d’influence que sur l’aîné, des amours, une liaison « vite fait » comme il le laisse entendre, son lien avec Gwen, policier paternel non désintéressé, ses tourments au sujet du petit frère, infirmier, parti sans prévenir pour travail dans l’humanitaire... Tous ces propos sont d’une grande sincérité, ce personnage « nature » voit et juge le monde de façon très logique, conscient des ses faiblesses, mettant en doute sa façon de s’exprimer, ce langage qui immerge dans la réalité de vie des protagonistes et qui pimente agréablement la lecture.





Un grand frère émouvant qui accroche le lecteur avec ses inquiétudes, car à travers ses réflexions, on voit se profiler des soucis et on peut envisager de terribles épreuves pour ces deux frères et leur famille : un famille à la fois unie et désunie : la mère décédée, la grand-mère en maison de retraite, le père, conducteur de taxi en conflit avec son fils aîné, (l’auteur aborde alors le problème des VTC), un père aimant, à sa façon, capable de remuer ciel et terre à la recherche du cadet disparu, un grand frère qui crie sa colère face au comportement de ce jeune qui semble prendre le chemin de la radicalisation, sujet brûlant que l’auteur amène avec délicatesse, permettant au lecteur de découvrir lui-même l’ampleur du problème et la façon dont on peut le vivre quand on est dans une famille d’émigrés.





Un autre thème abordé : le déracinement et la quête d’une identité : qui sont-ils ces deux frères ? Mère Bretonne, père Syrien, impossibilité de lien avec le pays, les uns pratiquant une religion, les autres non, pas facile de prendre des repères pour un grand frère qui se cherche sans parvenir à répondre à toutes ses questions.





Que dire de mon ressenti de lecteur quant du récit : une tension qui monte tout au long du roman, un inquiétude grandissante, une fin surprenante.





Un récit poignant, et surtout un roman ou transparaît un amour fraternel fort et sincère.



Une bonne réflexion sur le problème de l’émigration.



Je remercie les 68 premières fois pour ce partenariat.


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Grand frère

Disons qu'on l'appellera Grand frère. Moitié syrien, moitié breton, Grand frère est chauffeur de VTC en banlieue parisienne.



Il raconte.

Le taf, la cité, le père désenchanté, la mère décédée il y a longtemps, et aussi Petit frère, l'infirmier, parti sans laisser d'adresse voilà près de trois ans.



Vif et attachant, Grand frère se livre à travers l'intelligente poésie de son regard et de ses mots, arabe, verlan, argot des cités, mêlés au rythme d'un réjouissant sens de la formule (à noter que si t'es vénère pasque tu piges walou, un glossaire en fin d'ouvrage te permettra de tout capter quilletran).



En ce journal d'un slameur solitaire se glisse aussi parfois un autre monologue, celui de Petit frère que l'on retrouve en Syrie. Mission humanitaire parait-il…



Insensiblement le dialogue fraternel se musclera façon polar pour progresser vers un épilogue habile et désarmant, dénouement inattendu qui m'a définitivement attachée à ce roman très juste, unique et percutant.




Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Grand frère

Une vraie vie de schizo.



N'est-ce pas ce que le toubib des babtous a diagnostiqué à Grand Frère après son passage mouvementé dans l'armée?- surtout depuis que  Petit Frère, si brillant, si renfermé,  a disparu des écrans radars, sans un mot d'explication.



Schizo comme ce récit à deux voix,  celle de petit frère et celle de grand frère, en chants amoebées, comme pour renouer le fil brusquement coupé entre leurs deux existences.



 Un premier roman fort et sincère,  qui raconte l'immigration jamais finie, même une génération après,  la relégation en banlieue  ( subie?choisie ?) , l'intégration difficile, sans cesse remise en question pour un geste, un mot, un accent, un sweat à capuche, un costard trop neuf.

 .

La vie comme un parcours du combattant, une course d'orientation avec carrefours et bifurcations , une succession  de dilemmes :la  petite délinquance shiteuse ou les diplômes pas vraiment reconnus, la tentation du regroupement identitaire ou celle  de l'uberisation individualiste ,  l'islam qui sauve ou celui qui enrôle,  le départ pour le Cham ou la douce France et ses poulets aux grandes oreilles,   l'humanitaire ou  le jihad,  ici ou ailleurs?



 Sans fard, sans gants, sans détours, dans son parler savoureux, fait d'un mélange de verlan, de rebeu, d'argot des cités, Azad nous raconte sa vie coupée en deux.



On rit souvent- l'humour et l'image cocasse sauvent du désespoir- on tremble aussi, comme dans un polar, quand celui qu'on croyait parti fait irruption dans une réalité qui n'est jamais aussi lisse qu'il y paraît.



Il faut dire que la fusillade sanglante de Charlie, le massacre du Bataclan sont encore tout frais dans les mémoires. Et si Azad est un peu schizo , la France et les services de police sont particulièrement paranos...



Pris entre l'envie d'une vie tranquille, rangée, voire prospère - le VTC est la clé de ce paradis néo libéral pour les pauvres qui ne veulent pas le rester - et le sens de l'honneur et du clan qui lui souffle d'autres conduites, Azad est déchiré.



Schizo...

Un premier roman réussi, prenant et qui fait mouche: merci Archie!



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Grand frère

Un premier roman étonnamment vivant, et appréhendant de nombreux sujets de société, délicats et fortement d'actualité...:



"Pas de colonne vertébrale: ni vraiment français, ni vraiment syriens, ni vraiment autochtones, ni vraiment immigrés, ni chrétiens ni musulmans. Des métèques sans savoir pourquoi on l'est. (...) Comment retrouver son chemin quand on sait pas d'où l'on vient. "(p. 72)





l'émigration, le mal-être des jeunes de banlieue, qui ne trouvent pas leur place, le déracinement, les difficultés avec la langue française qui induit une aggravation de l'exclusion sociale...

Le besoin de se jeter dans une cause , pour se sentir exister (et parfois les choix proposés se révèlent plus dangereux et suicidaires, que le mal premier)....La radicalisation des jeunes, qui cherchent leurs racines, une identité...mais c'est aussi un très bel hommage aux liens fraternels. Là, le grand frère dit son exaspération, ses énervements envers son cadet,

mais aussi son amour inconditionnel, irremplaçable à son encontre !



"Petit Frère

Tu sais , Frérot, je suis comme toi. J'ai deux moi. (...) Et y avait l'autre moi, celui qui voulait sauver la Terre. Parce que le monde m'appelait au secours. La nuit, j'entendais les pleurs des enfants palestiniens, maliens, soudanais, somaliens et syriens, et de tous les autres; Les bombes pleuvaient sur les

innocents, et moi, impuissant, je devenais fou; Il paraît qu'on vivait dans le pays de la liberté, des droits de l'homme, mais rien que l'Etat sponsorisait des bombardements sur les innocents. Je me suis longtemps demandé pourquoi j'étais parti. La vie, c'est complexe. Les choix qu'on fait, les routes que l'on emprunte dépendent du boy caché au fond de notre cerveau. De la manière dont il se construit. Dont il s'enrichit jour après jour. Et de l'état d'esprit du moment. Y a des routes où tu peux faire demi-tour

et d'autres où, quand tu y mets le pied, c'est fini. Et encore d'autres, où tu ne sais pas ce qu'il y aura au bout. "(p. 15)





Une fois passée la petite contrainte d'aller au glossaire final pour saisir certains mots, qui ne manquent pas de couleur, ni de pittoresque , on est entraîné dans un tourbillon : celui de l'histoire de cette famille franco-syrienne!!...



L'auteur , en effet, mélange à dessein, à la fois, le verlan, l'argot français, l'argot arabe ,le gitan, etc.... à l'image de cette société de jeunes, issus des communautés les plus diverses ! [ Comme il est précisé dans la présentation finale du glossaire: "Chers lecteurs, pour vous faciliter la lecture et vous faire découvrir le vocabulaire énergique et vivant d'une partie de la jeunesse, voici un glossaire " !]



Un roman des plus percutants sur les jeunesses des banlieues, leur mal-être , leur recherche d'une autre destinée que celle de leurs parents, la crise, le racisme, les dérives religieuses et quasi-sectaires, la famille, les copains...et le besoin universel de trouver une "Raison de vivre"...envers et contre tout !



"La seule vérité, c'est la mort. Le reste n'est qu'une liste de détails. Quoi qu'il vous arrive dans la vie, toutes les routes mènent à la tombe. Une fois que le constat est fait, faut juste trouver une raison de vivre." (p. 9)



Un premier roman que je trouve très réussi; une vraie pépite, qui aborde des sujets sociétaux préoccupants, avec une langue originale et un rythme vigoureux...Du sombre, de l'inquiétant...mais aussi la lumière incroyable résidant dans l'amour de ces deux frères, aussi dissemblables qu'inséparables , que complémentaires ! ...



"Mon frère, c'était un homme qui a trouvé sa voie en s'occupant de la vie des autres. Un coeur tendre, bousculé par la détresse du monde. Hier, il aurait prié pour l'abbé Pierre, aujourd'hui, c'est pour la Syrie et la Palestine, et après-demain, il aurait pu courir vers n'importe quelles larmes. Ainsi était mon frère. (...) Ma moitié. Mort ou vivant, il est avec moi, partout, tout le temps, à chaque instant, dans chaque geste, dans chaque mot.

(...) Il a pris une route. Une simple route. Et il aurait pu en prendre une autre. C'était son choix. (...) Ma plus grande leçon d'humanité, c'est lui. " (p. 264)
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Grand frère

Voilà un livre dont je n’avais pas entendu parler et que je n’aurais sûrement jamais lu sans l’insistance de ma bibliothécaire que je remercie.

Sous la plume de Mahir Guven, nous découvrons une famille franco-syrienne vivant en banlieue parisienne. Le père et le fils aîné déroulent leur triste quotidien sur le macadam. Ils sont chauffeurs, le premier de taxi, le second de VTC. Entre les deux, il y a l’absence du Petit frère, un infirmier parti en Syrie avec une organisation humanitaire musulmane. Lorsque ce dernier revient trois ans plus tard, il est transformé et sème le doute dans l’esprit du Grand frère.

Les chapitres alternent donnant la parole tantôt à Grand Frère qui parle de son quotidien, de ses galères de sa famille et des questions qu’il se pose au sujet du retour de Petit frère, lequel se souvient de son séjour en Syrie, de la guerre, de la peur, de son engagement pour sauver les autres, de ses motivations.

Cette fiction qui décrit de l’intérieur une réalité tragiquement actuelle est portée par un style très personnel. L’écriture de Mahir Guven est un savoureux mélange qui donne au langage des banlieues une musique toute particulière et me semble en parfaite adéquation avec l’histoire.

Ce roman a reçu le Goncourt du premier roman, ce qui est amplement mérité.

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Grand frère



Récompensé notamment du Prix Goncourt du Premier roman et du Prix Régine Deforges 2018 Grand frère, premier roman de l'écrivain Mahir Guven publié en octobre 2017 par les éditions Philippe Rey.





Il frappe fort avec ce Grand frère, l’histoire de deux frères franco-syrien, tous les deux coincés entre deux cultures et à la recherche de leur identité.

À travers leurs témoignages croisés, Mahir Guven nous plonge dans des mondes parallèles, un peu marginaux, chacun à sa manière.



Le style de l’auteur est réellement percutant. :pas de clichés, pas de fausses notes (l’auteur parle de son vécu, et il possède un véritable sens de la formule qui fait mouche.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Grand frère

«Moi, c’était pas ma conception du djihad»



Pour «Grand frère» Mahir Guven a été couronné de nombreux prix et notamment le Goncourt du premier roman en 2018. Une récompense bien méritée pour ce récit à deux voix, celle du grand frère resté en France et celle du petit frère parti en Syrie.



C'est l'histoire de deux frères. L'aîné s'appelle Azad. Ça veut dire libre. Son cadet s'appelle Hakim. Ça veut dire le juste, le sage, l'équitable ou le médecin. Celui qui œuvre pour le bien.

Il y aurait mille façons de résumer leur histoire. D’abord familiale. Dire qu'ils ont grandi en région parisienne auprès d'un père syrien et d'une mère bretonne qui est morte trop jeune. Que l'autre et ultime membre de la famille est leur grand-mère qu'il a fallu placer dans une institution parce que son esprit commençait à vagabonder.

Puis sociale. On pourrait parler de leurs efforts d’intégration, raconter comment de jour en jour ils progressaient au football jusqu'à rêver de gloire jusqu'au jour où une agression, un tacle trop appuyé – le jours où les recruteurs du PSG les suivait – a eu raison de leurs ambitions sportives. Ils ont alors déprimé, passant des journées avec leur console. L’un cherchant refuge dans la religion, l’autre dans la drogue.

La religion, parlons-en aussi. De ces musulmans qui écument la cité pour enrôler de nouveaux adeptes en leur faisant miroiter non seulement la noble cause, mais aussi de nombreux avantages. S’ils se décident à suivre ces «frères», c’est plus désœuvrement et par manque de moyens financiers que par dévotion.

Enfin, il y aurait leur parcours professionnel. Car ils ont fini par se caser. Le grand frère est chauffeur VTC et le petit frère infirmier. Une petite main en lequel on place une grande confiance puisqu'il est l'encouragé à remplacer le chirurgien lors d'opérations chirurgicales à cœur ouvert.

Des destins ordinaires qui vont basculer le jour où une ONG va proposer à Hakim de partir en Syrie, le pays de son père qu'il voit tant souffrir, pour soigner les blessés.

Son absence va durer trois longues années.

Mahir Guven choisit de nous livrer d'une part la version d'Azad et d'autre part celle d'Hakim. Une manière subtile de nous faire comprendre à la fois le ressenti de l'un et de l'autre, de constater combien la réalité peut être distendue.

Et alors qu’en France, à la suite des attentats, tous les Syriens sont devenus suspects, en Syrie on essaie de sauver sa peau. Trois années de souffrance, trois années d’incompréhensions. Jusqu’à ces retrouvailles inattendues: « Il croit p’têt que la vie, c’est un film? Qu’on revient comme ça au milieu de la nuit sans prévenir? Pour qui y s’prend? Et il attend dans le couloir, trempé comme un chien errant. Mais moi, j’ai rien demandé, ça fait trois ans que je lui cours après et que je dors plus. Et Monsieur débarque comme ça, gratuitement. À lui de s’excuser. Petite merde. Il a pas changé, pas grandi. À présent ses doigts tremblent. Il les glisse dans sa poche pour me les cacher. C’est mon frère, l’homme que je déteste le plus au monde.

Il a lu tout ça dans mon regard. Tout ce que je veux lui dire depuis dix ans. […] C’est mon frère et je l’aime plus que tout. »

Ce face à face entre le grand et le petit frère de retour de Syrie est à la fois bouleversant, instructif et diablement bien construit. Avec un scénario digne du meilleur polar, avec des rebondissements qui vous ferons passer par toutes les émotions. Une belle réussite couronnée par le prix Goncourt du premier roman. Une récompense amplement méritée!




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Grand frère

Alternance de chapitre de Petit frère et Grand frère (qui en a plus). Mère bretonne, père syrien, pas facile d’y trouver sa patrie. Grand frère s’est racheté une conduite en devenant chauffeur de taxi à son compte, tandis que Petit frère, infirmier, s’est fait embarquer au Cham (Syrie).

Le lecteur se sent vite happé dans ce monde que l’auteur maîtrise bien. À lire pour ce mélange de poésie, littérature, du parler de banlieue, verlan, argot, arabe. Prose unique !
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Grand frère

****



Dans une banlieue de Paris... Un homme, le daron de l'histoire, a perdu sa femme et tente autant qu'il peut, d'élever ses deux fils... L'aîné, Grand frère, est désormais chauffeur VTC. malgré son appart et son autonomie, tout n'a pas toujours été facile. Il a quitté l'école sans diplôme, s'est enrôlé dans l'armée pour en revenir perdu... Le plus jeune, Petit frère, est infirmier. Il est né pour soigner, pour venir en aide à son prochain. Il est tourné vers l'univers, vers Dieu, vers les religions. Plus calme et plus sérieux que son aîné, c'est pourtant de lui qui viendra leur fin à tous...



Sorti à la rentrée littéraire de 2017, je me souviens vaguement avoir entendu parler de ce roman. C'est grâce à la sélection anniversaire des 68 premières fois que je l'ai ouvert il y a quelques jours...



Et ce que je peux en dire, c'est que c'est une sacrée gifle... C'est un roman percutant, qui coupe le souffle, qui tord le ventre et vous submerge de questions.

C'est un roman qui sonne comme la banlieue, avec son rythme, ses mots, ses personnages emblématiques.

C'est un roman sur l'embrigadement, sur les bonnes volontés bafouées, sur les rêves piétinés et la dure réalité qui rattrape et casse tout.



C'est aussi une formidable déclaration d'amour fraternel. Le lien qui unit ces deux frères, l'incompréhension, la fidélité et la main tendue, à n'importe quel prix...



C'est enfin une histoire terriblement actuelle. Avec ces horreurs, ces blessures et ces pansements, qui tentent de masquer les douleurs et de sécher les larmes...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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Grand frère

La mère elle est allée sonner à la porte de Dieu un 8 septembre, il y a 18 ans, ses mains, son odeur, sa voix lui manquent. le père moitié arabe, moitié kurde, mais avant tout communiste est chauffeur de taxi, il rêve de monter une petite entreprise familiale avec ses deux fils. Mais le Petit frère, surnommé Pansement, car il est infirmier, veut partir de la France pour soigner dans son pays ceux qui en ont vraiment besoin. La vie est trop courte, il veut l’aventure, la vraie. Alors il est parti sur la terre des fous et des cinglés, en Syrie. Le Grand frère, surnommé Pilote, travaille pour les traites, il est chauffeur VTC chez Uber, son seul diplôme, le permis de conduire, sa seule maitresse, sa voiture. Mais trois ans après, Petit frère revient, on ne rentre pas de Syrie par hasard.



Ce qui fait la force de ce roman c’est que tout sonne juste, l’utilisation du langage imagé des jeunes où verlan, argot et Arabe se mélangent y est pour beaucoup et le glossaire à la fin du livre est le bienvenu. Un style particulier, vivant, rapide, avec deux narrateurs qui alternent dans le récit. L’auteur nous parle de deux mondes qui se côtoient sans jamais se rencontrer, la vie des banlieues, les trafics, les indics, la mosquée, les joints, les meufs qu’ont emmènent au formule 1, des jeunes qui ne peuvent trouver leur chemin, qui ne savent pas d’où ils viennent, qui n’ont pas de colonne vertébrale, ni vraiment français, ni vraiment arabe. L’histoire de jeunes perdus, qui partent combattre en Syrie, et qui reviennent en France se faire exploser.



Mahir Guven nous entraine avec Petit frère, dans un hôpital de fortune, à 30 km d’Alep, sous les tirs meurtriers des partisans de Bachar, opérer, soigner, recoudre, sans aucun matériel. Nous roulons dans la grosse voiture de Grand frère, la précarité des conducteurs de VTC qui sont soumis au diktat des plateformes et leur conflit avec les taxis.



Un livre puissant et percutant, qui traite de ce qui gangrène notre société, cela fait mal, mais c’est la vérité. Une immersion dans une jeunesse qui se sent rejetée et qui est tentée par le terrorisme seul moyen d’exister, avec une fin qui est loin de tout ce que le lecteur a pu imaginer tout au long du récit. Un premier roman de grande qualité, qui a déjà été salué par de nombreux prix dont le Goncourt du premier roman.



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La Réunion kely - L'histoire de Fabrice

Les médiathèques regorgent de trésors méconnus et je viens d'en avoir encore la confirmation.

Attirée par le titre de ce roman graphique, je me suis retrouvée à Madagascar et non à la Réunion, dans l'un des bidonvilles de Tananarive, avec l'histoire de Fabrice et sa famille, qui comme beaucoup, on quitté leur village, avec toutes leurs économies, dans l'espoir d'une vie meilleure.

Mais le destin, les mauvaises rencontres en décident souvent autrement et c'est ce que décrit très justement et simplement ce roman graphique.

Le plus remarquable : le coup de crayon de l'illustrateur: juste magnifique. Tout en noir et blanc, il apporte une touche supplémentaire de gravité au sujet. La precision des tracés donnent parfois l'impression qu'il s'agit de photographies.

Une pépite qui mérite d'être davantage connu!

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Grand frère

Histoire banale de deux frangins, une histoire qui ne fait jamais la "Une" des journaux, sauf le jour où....une histoire qui vous explose à la figure...

Azad, le Grand-frère est chauffeur Uber, il conduit 11 heures par jour une grosse berline étrangère, noire. Il aime conduire, c'est d'ailleurs pour cela qu'il fait ce boulot. Conduire vite, c'est pour ça qu'il n'a presque plus de points sur son permis et que Le Guen, un flic l'a dans le collimateur.

Hakim, Petit frère est quant à lui infirmier à l'hôpital Pompidou à Paris.

Maman, bretonne d'origine, est partie rejoindre les anges, et Papa quant à lui guérit sa solitude en conduisant un taxi depuis qu'il est arrivé en France. Il râle contre ce fils qui, avec sa grosse voiture noire, lui prend le travail...Le sien et celui de tous ses collègues.

Une famille banale de banlieue. Papa est venu de Syrie il y a longtemps, pour fuir Assad qu'il ne porte pas dans son cœur.

Petit-frère s'ennuie. Idéaliste et le cœur sur la main, il trouve peut d'intérêt dans son travail parisien. Il y a tant à faire pour aider le peuple syrien, calmer et soigner les souffrances dues à la guerre....alors il s'engage dans une organisation humanitaire musulmane et part vers cette Syrie qu'il ne connaît pas.

Il ne sait pas ce qui l'attend...on s'en doute un peu.

Grand frère est superficiel, il veut "tout niquer", ne se pose pas de questions. Sa bagnole est son monde, rouler, rouler, faire des heures..là est son plaisir. Cravate et mocassins sont de mise, bien éloignés de la casquette des copains de banlieue.

Opposition apparente de deux personnalités, des deux personnages.

Début d'un roman, qui bouscule le lecteur, à la fois par l'écriture et l'histoire. Ce premier roman fut couronné de prix littéraires. Et pourtant des puristes n'apprécieront peut être pas l'écriture, regretteront d'avoir à consulter le glossaire pour comprendre les mots des personnages de banlieue. Mais comment raconter ce monde de banlieue, ce monde d'immigrés de la première et de la deuxième génération autrement, sans en adopter les mots et les codes.

Cette vérité de la langue donne vie au roman, et plaisir au lecteur.

On s'en doute. On sait que Mahir Guven va nous bousculer, nous émouvoir. Mais comment ?

Chacun des trois personnages, le père, Grand frère, Petit frère m'a ému, même s'ils ne sont pas tous des anges, loin de là. Impossible de rester indifférent face à leurs histoires, face au drame.

Je pense avoir compris le destin de chacun des deux frères, ce qui ne veut pas dire excuser, loin de là. Ni pardonner.

Tous deux traversent la vie "hors des clous", chacun à leur façon.

Solitude et mal-être dans notre société, intégration, racisme...On se pose des questions sur le comportement des deux frères.

La faute à qui ? Peut-on espérer pardonner sans expliquer, sans tenter de comprendre ? Peut-on simplement pardonner ?

Tout l'intérêt de ce roman !

Nous retourner, nous bousculer...
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Grand frère

Un regard très intéressant sur le monde des banlieues défavorisées, des chauffeurs Uber, de la double culture et du djihad. Le vocabulaire n'est pas très académique, c'est celui des jeunes de ces banlieues, mais il sonne juste comme l'ensemble du récit, et l'ouverture sur le point de vue de ces deux frères est enrichissante. Qui plus est, l'intrigue est judicieusement distillée et la lecture est très agréable.

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Grand frère

Chauffeur de VTC et indic pour la police, Grand frère n’attend pas grand chose de la vie. Il essaie juste de garder son taff, son appart et sa grosse, il évite les conneries pour en pas aller à l’ombre, et passe le reste de son temps à se demander où peut bien être passé son petit frère. Il est partie en Syrie, sur un coup de tête, soi-disant pour aller jouer au toubib. Est-ce qu’il est vivant? Ou est-ce que le bled et la guerre ont eu raison de lui? Et s’il décidait de revenir en France un beau jour?



Difficile pour moi d’entrer dans ce récit, j’en suis restée spectatrice, sans vraiment m’y jeter à corps perdu comme d’autres l’ont fait. Je suis restée admirative de cette plume atypique, tout en pestant dès que je devais aller chercher un mot dans le glossaire en fin d’ouvrage. J’ai aimé relire certains paragraphes en ayant l’impression d’avoir sous les yeux les paroles d’une chanson de rap – incroyable comme le texte peut prendre vie, se transformer en mélodie, juste avec quelques sons récurrents. Je n’avais jamais lu un livre comme celui-ci, sans caricatures, sans fioritures, où se mélangent tous les mots qui font notre langue française de tous les jours. Surprenant.



Pour autant, cet exercice de style m’a séduite de manière assez théorique – j’ai admiré la prouesse mais elle n’a pas su me prendre aux tripes, me mettre à la place du Grand frère, m’immerger dans cette histoire familiale difficile. Plusieurs indices m’ont mise sur la voie du dénouement, je n’ai pas été particulièrement surprise malgré les efforts de l’auteur pour ménager un certain suspense. Tout se passe à la fin, tout le reste n’est que description et contextualisation, et finalement, le plus intéressant n’est pas l’intrigue en soi, mais le portrait que dresse Mahir Guven de cette génération désabusée, ayant grandi en banlieue parisienne, avec un plafond de verre pour tout horizon, le béton pour toute référence et le Cham à porter comme seule identité dans une France en proie au terrorisme.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Grand frère

Waouw quel livre! Sur fond de djhiadisme, l'histoire de 2 frères issus d'un couple mixte (père syrien et mère française).Le père, taximan "légal" a tout fait pour "bien" élever ses 2 garçons après le décès de son épouse. Grand Frère , après une adolescence chaotique est devenu chauffeur VTC. Il mène une vie plus ou moins normale. Petit frère est devenu infirmier et travaille à l'hôpital tout proche. Il fréquente de plus en plus assidument la mosquée.Et puis un jour, il part en Syrie, officiellement en tant qu'infirmier. Qu'est-il vraiment devenu ? Il ne donne plus de nouvelles. Jusqu'au jour où ....

Le livre alterne le point de vue de Grand Frère et le point de vue de Petit frère. le style est dynamique, jeune (utilisation de mots d'argot pour lesquels on trouve un glossaire en fin de livre),poignant , captivant.

Ce roman (biographique ?) a reçu plusieurs prix bien mérités.
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Grand frère

On apprend leurs noms seulement en fin de roman mais cela n'a pas d'importance, ils restent pour nous « Grand frère » et « Petit frère ». le grand, resté seul, orphelin de son petit frère, désemparé, au volant de son VTC à bord duquel il passe de longues heures, à tourner dans la ville, avec à son bord des passagers qui, parfois, ne lui parlent pas. Ce qui l'agace. Tiens, j'ai toujours trouvé les chauffeurs de taxis bavards assez fatigants, j'apprends qu'ils ont besoin de s'occuper l'esprit et la langue...



Quant à Petit frère, ce qu'on sait c'est qu'un jour il a disparu, entraîné en Syrie par un membre d'une association humanitaire qui oeuvre au service des citoyens dans les zones de guerre contre Bachar el Assad. Disparu, envolé, sans un mot, sans même que sa famille puisse imaginer son projet ! D'infirmier le voilà promu médecin voire chirurgien à l'occasion, sous les tirs de kalachnikov.



Derrière lui, un père, taxi (donc totalement en désaccord avec le Grand frère, VTC), effondré, abasourdi, d'autant que la mère est décédée depuis longtemps et que sa vie ressemble à un long trajet triste. Où donc se trouve son jeune fils ?



Les textes alternent, sous la plume de l'un et de l'autre frères. Les sentiments et les émotions affleurent, discrets, bien réels, entre rancune, colère, ressentiment et tendresse ineffable, émergence des souvenirs doux de l'enfance.



Un joli texte, qui nous donne quelques clés pour comprendre ce qui se passe dans la tête de jeunes Arabes dont le pays est à feu et à sang, entre désir d'aider leurs frères et terreur de se faire engager quasi malgré eux dans des combats cruels.



Le dernier looping final vient déconcerter le lecteur et maintient l'intérêt jusqu'au bout de la lecture. Intéressant et sensible.



Merci à Archie dont la chronique m'a incitée à lire ce livre!

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