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Critiques de Emem (42)
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Ils ont développé une poétique et une expression artistiques des plus subtiles.

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Ce tome est le premier d’une trilogie qui constitue le premier cycle de la série. La première édition date de 2018. Le scénario a été écrit par Fred Duval, les dessins et la mise en couleurs réalisés par Emem, et le design par Fred Blanchard. Il s’agit d’un tome en couleur comprenant cinquante-six planches. Il se termine avec deux pages d’études graphiques sur les chasseurs origames, les porteuses (des centres de production des machines et transport de troupes), un pick-up classique utilisé sur la planète Näkän, un glisseur destiné aux déplacements terrestres, une structure de combat intelligente terrienne, un véhicule tout-terrain intelligent terrien, la combinaison de combat des forestiers de Näkän, la combinaison des pompiers terriens, le scaphandre spatial des forestiers, un mâle du peuple Näkän. En toute fin, le lecteur découvre les deux premières planches du tome 2, en noir & blanc.



La Terre en 2084, la Tour Eiffel a les pieds dans l’eau, et quelqu’un est en train de pêcher alors qu’au fond de l’eau se trouve des carcasses de voitures, des arbres submergés, un banc, une chaussée. Un poisson s’avance intrigué par l’hameçon. Il est violemment tiré hors de l’eau par le pêcheur qui se trouve au premier étage de la tour. Des bateaux circulent sur le fleuve, un ponton permet d’accéder aux deux derniers étages d’un immeuble dont tous les autres sont sous l’eau, deux petits vaisseaux flottent dans les airs, une vingtaine sont amarrés à différents endroits de la tour. Iouri est en train de faire cuire son poisson sur un barbecue, pendant que sa femme Hélène écoute les nouvelles à la radio. Les gouvernements européens se cachant pour éviter les attentats, le Sahara déclaré zone invivable, les Italiens les pieds dans l’eau, la nouvelle crue de la Seine, les combats entre la Californie et l’Oregon, les bombardements des derniers puits de pétrole au Texas…



Hélène rejoint son mari et leur fille pour manger sur un banc. La fillette ne veut pas aller à la montagne parce qu’il y a sa cousine Chloé qu’elle n’aime pas, elle préfèrerait aller au Mali. Un homme arrive en courant : deux cas de fièvre au niveau du pilier Ouest, c’est la mise en quarantaine. Des bateaux arrivent pour arroser les piliers de flammes afin de les stériliser. Soudain tout le monde lève la tête pour découvrir ce qui génère une ombre gigantesque. Au Texas près de Fort Worth, Iouri Hamilton interrompt ses enfants dans leurs jeux car il est temps de partir. Leur mère Liz vient leur dire au revoir alors que leur père les installe dans la voiture. Elle est pompier et elle dirige une partie de l’équipe qui lutte contre les incendies qui ravagent le complexe de raffineries. Les incendies sont hors de contrôle, d’une ampleur inouïe. Trois énormes structures de combat approchent. Liz et ses collègues évaluent leurs chances : soit ce sont les nordistes et il sera possible de négocier avec eux, soit ce sont des machines qui quadrillent la région et qui n’ont plus d’empathie pour l’espèce humaine. Soudain tout le monde lève la tête pour savoir ce qui provoque une ombre gigantesque sur la zone.



Il existe plusieurs sortes de science-fiction entre celle qui n’est qu’action spectaculaire dans l’espace ou sur des planètes exotiques, et celle qui est plus une projection vers un avenir lointain construit avec soin, révélant d’autres facettes de l’humanité par le prisme de cette étrangeté. Le premier contact avec cette série s’opère par le truchement de la couverture : spectaculaire comme il se doit, mais aussi déconcertante avec cette silhouette qui avance vers le lecteur, sans arme, sans agressivité, avec une mise en couleurs très sophistiquée. Le lecteur découvre alors la première page : des dessins descriptifs avec un bon niveau de détail et une forme de réalisme qui permet d’identifier les éléments très concrets comme les arbres ou la voiture, avec une touche d’anticipation. La mise en page prend la forme de cases sagement alignées en bande, parfois avec une case pouvant mordre sur la bande du dessous ou du dessus, et régulièrement des cases de la largeur de la page pour une vision panoramique. La mise en couleurs s’avère riche, avec un parti pris naturaliste, rehaussé par des effets spéciaux mis en œuvre avec parcimonie et pertinence. Par exemple, la teinte verdâtre de l’eau dans la séquence immergée en première page, les flammes de l’incendie ravageant le complexe de raffineries, les masses nuageuses autour du globe terrestre vu de l’espace, quelques explosions, les effets de miroitement à la surface des masses liquides.



Le lecteur constate que l’implication de l’artiste ne diminue pas au fil des pages : le niveau de détails descriptifs restant au même niveau de la première page à la dernière. Emem dessine des personnages normaux, à la physionomie variée, sans volonté de les embellir, ou de les affliger d’une trogne patibulaire. La direction d’acteur s’inscrit elle aussi dans un registre naturaliste, sans exagération de mouvement ou d’expression de visage. Les extraterrestres sont de type humanoïde, avec une stature un peu plus grande que celles des êtres humains, et des caractéristiques différentes qui se limitent essentiellement à la forme du crâne et à la couleur de peau. Sur la base du design de Fred Blanchard, le dessinateur montre un monde très familier rehaussé de quelques avancées technologiques d’anticipation, par exemple pour les véhicules. En ce qui concerne les extraterrestres, la forme des vaisseaux spatiaux est à la fois simple et originale, la faune et la flore de la planète Näkan sont exotiques, tout en permettant d’identifier sans aucune difficulté les zones terrestres, les zones aquatiques, et les constructions artificielles. Le lecteur ralenti sciemment son rythme à plusieurs reprises pour prendre le temps de savourer une vue impressionnante : la Tour Eiffel les pieds dans l’eau, l’avancée de trois structures de combat sur pattes, la découverte de l’immense vaisseau spatial, la faune et la flore d’une zone sauvage de Näkan, l’offrande des amphibes aux volatiles, les jardins suspendus de Känalä, les vaisseaux survolant Paris, la cellule d’Hélène, les deux créatures amphibies glissant dans les eaux de la banlieue parisienne.



Hélène est en train d’écouter la radio et les nouvelles donnent une image catastrophique de la situation : gouvernements en fuite, centrales nucléaires arrêtées ou éventrées, zone déclarée invivable, inondations, grippe chinoise, etc. La frontière est mince avec la réalité contemporaine, mais les conséquences sont plus concrètes : Paris inondé, feu de raffinerie incontrôlable, guerre civile localisée. Dans ce futur proche, les auteurs mettent en scène deux femmes, une Française et une Américaine, et un couple extraterrestre, affecté dans deux unités d’intervention différente. Les dessins donnent à voir les lieux et les personnages de manière tangible, permettant au lecteur de se projeter dans ce futur proche. Il prend le temps de regarder les vaisseaux spatiaux et d’apprécier leur forme et la logique sous-jacente, ainsi que les extraterrestres, la faune et la flore de la planète Näkan. La qualité de ces descriptions met également en évidence que lesdits extraterrestres sont humanoïdes, ce qui assure une compatibilité bien pratique pour leur évolution dans des constructions et des véhicules humains et réciproquement. Cela produit également l’effet d’ouvrir l’appétit du lecteur, un peu le revers de la médaille. À quoi ressemble les autres planètes de la Fédération ? Quelle est la situation dans d’autres régions de la Terre ? Comment la civilisation humaine a-t-elle pu développer des véhicules plus performants, et conserver des raffineries aussi datées ? Et puis, c’est quoi le sens de ces deux cases consacrées à une sorte de crabe qui brise une sorte de coque dans une de ses pinces, en planche 28 ?



L’humanité n’a pas su rectifier le tir dans sa manière d’habiter la Terre, et elle court à sa perte. Une coalition de planètes extraterrestres a décidé de lui venir en aide, mais sans la coloniser. Le scénariste et concepteur graphique ont choisi de faciliter les choses avec des races anthropomorphes, respirant le même air, et disposant de traducteurs universels. Pratique. Pour autant, le déroulement se fait de manière plus délicate. Ce n’est donc pas l’humanité triomphante qui va sauver des pauvres extraterrestres, mais l’inverse. Les êtres humains ne peuvent pas tous croire en la bienveillance désintéressée de ces sauveurs, même si les faits le prouvent. Les auteurs savent introduire un léger décalage entre la façon de se comporter des humains, et celles des militaires de la Fédération. Il se produit quelques escarmouches, avec quelques morts, en nombre maîtrisé, mais quand même des morts. Il y a le mystère de la disparition du mari et des enfants de Liz Hamilton. Le lecteur arrive à la fin de ce premier tome, et il constate que la coupure se produit sur un suspense, mais que le découpage n’est pas vraiment celui d’un chapitre ou d’une unité. La quatrième de couverture annonce une histoire en trois tomes, et le contenu du premier donne l’impression qu’elle a été conçue pour être racontée d’un seul tenant.



La couverture ne permet pas de se faire une idée de la branche de science-fiction dans laquelle s’inscrit le récit. Les auteurs savent donner corps à leur monde d’anticipation tout du long du récit, progressivement, sans assommer le lecteur par des lâchers d’exposition massifs. Fred Blanchard & Emem ont conçu et mettent en scène des décors et des véhicules détaillés, pour une narration descriptive tangible et palpable. Le scénariste inverse le schéma colonialiste de l’humanité exportant les bienfaits de sa civilisation vers d’autres mondes, ainsi que celui d’une race conquérante venant asservir une race moins évoluée. Il est très intrigant de voir l’humanité faire l’expérience d’être aidée, parce que moins mature et moins responsable que les visiteurs. Il est parfois un peu frustrant de ne pas pouvoir se faire une idée plus claire de la situation générale sur Terre.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Le graphisme est réaliste dans les premières pages, mais déjà dès la deuxième planche, la vision futuriste de la Tour Eiffel est assez impressionnante et laisse présager du très bon pour nos mirettes. Puis on va sur une autre planète, les décors, les couleurs sont magnifiques, c’est du grand spectacle, baroque, imaginatif. Le scénario est aussi assez solide : l’humanité en est à sa fin, guerre, maladies, catastrophes, des puissances extraterrestres décident d’intervenir pour sauver l’humanité. Ce premier tome met en place les différents protagonistes, cela laisse présager une suite de qualité.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Notre amie Fifrildi m’a suggéré de lire ce tome 1 alors que j’avais un trou dans mon agenda de lecture.

C’était plutôt une bonne idée. Ce n’est pas la première histoire que je lis (ou vois) où des extraterrestre viennent aider une humanité en proie à une apocalypse, mais c’est la première vue par les yeux des extraterrestres eux-mêmes.



La civilisation extraterrestre multi espèce présentée est un poil décevante dans la mesure où elle ressemble beaucoup à une société humaine. Il y manque un peu d’étrangeté à mon goût. On a cependant la vision d’un rituel de la planète Näkän, où le futur marié se doit d’abattre de ses mains trois bestiaux sauvages avant d’avoir le droit d’épouser sa bien-aimée. A côté de ça, leur technologie est exceptionnelle. On trouve aussi une beauté exotique formidable et étrange dans les décors naturels de cette planète.



La Terre et son humanité sont effectivement dans la panade, telle qu’on peut l’imaginer dans un futur proche : dérèglements climatiques et réduction des ressources entrainant toutes sortes de conflits et d’épidémies. J’ai adoré la vision de la tour Effel entourée d’eau.

Ces humains ont redéveloppé le goût de la violence et l’arrivée des extraterrestres ne va donc pas aller sans heurts. Il faut dire que ces derniers s’imposent. Leurs actes ressemblent à ceux d’une ONG qui auraient les moyens d’éliminer brutalement les menaces représentées par ceux qu’ils viennent sauver.



J’ai hâte de lire la suite des aventures des deux tourtereaux « Näkäniens » Swänn et Sätie. Mais malheureusement ce ne sera pas pour tout de suite.

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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Je ne suis pas très fan du genre post-apo mais le pitch de cette bande dessinée m’a bien accrochée.



Nous sommes en 2084, une expédition menée par une fédération de civilisations extraterrestres décide de mener une expédition sur Terre qui est menacée d’extinction.



Swänn et Sätie sont originaires de la planète Näkän, ils viennent de se marier et font partie de l’aventure. Ils vont être malheureusement séparés : Swänn doit aller au Texas et Sätie à Paris.



On imagine bien que l’arrivée des aliens ne va pas être accueillie avec bienveillance. La montée des eaux, les guerres, les épidémies, … la Terre est une véritable poudrière. Tout le monde est à cran.



« N’ayez crainte, nous sommes Renaissance ! »



Je me pose des questions sur leurs intentions véritables…



Côté graphismes, les personnages ne me plaisent pas trop. J’imagine que les traits traduisent le stress et les conditions de vie dans un tel contexte.



Par contre, j’ai beaucoup aimé les dessins et les couleurs de la planète Näkän.



L’histoire ne fait que commencer, j’ai hâte de lire la suite.









Challenge BD 2024
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

A vrai dire, le scénario est assez intéressant avec ces extraterrestres qui décident afin de nous rendre visite en 2084 afin de sauver la Terre d'une destruction programmée à cause des guerres et de l'épuisement des ressources.



Il est vrai que la motivation des aliens ressemblent à s'y méprendre au film Premier contact réalisé par Denis Villeneuve. Par ailleurs, on est assez proche de Christophe Bec et de son Prométhée sur un thème finalement assez similaire avec une même mise en scène concernant l'apocalypse. Bref, aucune originalité à l'horizon ce qui est bien dommage.



Une bonne partie de l'album se passe sur la planète extraterrestre où l'on suit les aventures amoureuses de Swann et Satie. Oui, on est bien du côté de chez Swann et c'est plutôt exotique. On remarquera une touche à la Luc Besson et de son dernier bide Valérian concernant la planète plage. Encore une fois, on emprunte des univers par ci et par là.



Bref, je ne ferai pas dans la complaisance pour louanger ce qui est guère mon style. Il faudra vous y habituer. Reste néanmoins une couverture assez accrocheuse avec un graphisme assez convaincant.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Ce premier tome de Renaissance constitue pour moi une belle surprise. D'abord parce qu'en l'empruntant à la bibliothèque, je n'avais pas remarqué qu'il s'agissait de Fred Duval aux commandes.

Ensuite parce qu'il constitue une belle entrée en matière dans ce récit d'anticipation que propose l'auteur. Ce tome de présentation et d'exposition fait son boulot en présentant les personnages principaux et en exposant les enjeux principaux. Mais l'angle choisi par Duval pour présenter ses personnages est assez particulier pour le souligner. En effet, il décide de présenter les personnages humains à travers les yeux des Näkän, des extraterrestres qui semblent beaucoup plus évolués que les humains. Ceux sont vus comme de petits êtres sensibles qu'il faut protéger d'eux mêmes et cette perspective amène un léger sourire en coin au lecteur. Les précautions d'usage lorsque les Näkän débarquent sur Terre dans une vaste opération de sauvetage de la planète sont à l'image de cette sorte de "paternalisme" ou de surprotection, exagérée de leur part. Pour le coup, les humains passent pratiquement pour de petits animaux ou de jeunes enfants. Il ne faut pas les blesser alors que ceux ci ont provoqués leur propre extermination et qu'ils ont épuisés les ressources naturelles de la planète.

Le regard ainsi posé sur la race humaine donne un ton tout particulier à cette bd.

C'est dans ce contexte un peu étrange que Fred Duval nous emporte dans un récit certes d'anticipation, mais porteur d'un message écologique prononcé. L'introduction met en effet l'accent sur cette dimension, sur un ton un peu acerbe.

Ce premier tome donne réellement envie de connaître la suite...
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Imaginez un monde où la montée des eaux a inondé Paris, que des incendies géants ravagent les derniers gisements de pétroles, que l'Intelligence Artificielle s'en prend aux êtres humains, que des guerres civiles éclatent aux quatre coins du monde. Voilà vous êtes dans le tome 1 de Renaissance où un complexe de planètes extraterrestres très évoluées décide de venir sur Terre pour sauver la planète et les êtres humains.



Ce tome introductif est très réussi et nous sommes rapidement pris dans l'histoire en suivant un couple de jeunes mariés de Näkän (une des planètes du Complexe) qui sont mobilisés pour venir sauver la Terre. Les dessins sont beaux, surtout les planches de la planète Näkän.

Le seul défaut de ce tome c'est qu'il se finit trop vite et nous laisse impatient de connaitre la suite.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Lire ce premier tome de Rennaissance fin 2020 provoque un choc au départ. On se dit "mais c'est une BD visionnaire"! Tout commence à Paris sous 20 mètres d'eau, et une épidémie menace la population humaine. On est en 2084, les dérèglements climatiques se sont accentués, des régions ou pays sont dévastés, le niveau de la mer a beaucoup monté. Des incendies gigantesques accentuent les dérèglements.

Alors forcément, j'ai pris cette lecture SF au sérieux, surtout avec l'arrivée de ces extras terrestres beaucoup plus évolués. Passionnant et le dessin est magnifique.

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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Magnifique BD.

Que ce soit pour le dessin ou pour le scénario, cet album est une vraie réussite.

Beaucoup d'originalité et d'ambition aussi dans l'approche de l'espèce humaine qui se retrouve avec le mauvais rôle. Entourée par des robots meurtriers et une espèce extra-terrestre qui tente de la sauver plus ou moins contre son gré et gangrenée par des conflits internes destructeurs, chaque protagoniste tente de survivre, ballotté par les événements....

C'est intelligent, pédagogique et nous emmène vers une autre dimension.

Début d'une trilogie qui pourrait bien marquer la science-fiction française d'une belle borne. En tout cas à mes yeux...
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Fred Duval est le grand Manitou de la SF d'anticipation. Depuis des années il propose régulièrement des ouvrages et des séries qui sont toujours rattachées à l'histoire ou au principe même de l'anticipation et de son "et si...". Uchronies, dystopies, anticipation sont des variantes d'un principe: utiliser des variations pour parler d'aujourd'hui.



C'est ce qu'il fait dans sa nouvelle série (courte) avec le dessinateur de la saga Carmen Mac Callum, le talentueux Emem (qui a remplacé Gess, dessinateur d'origine). La couverture vraiment réussie et intrigante a beaucoup fait parler d'elle et la communication efficace (avec une couverture au texte "extra-terrestre" par exemple) donne très envie de savoir ce que sont ces extra-terrestres.



Le travail de préparation graphique est conséquent. Ce n'est jamais évident en SF tant le mauvais goût et le déjà-vu peuvent très vite pointer le bout de leur nez... Ici pas de faute de goût même si le choix assez classique d'un univers E.T. très coloré peut paraître facile. Le projet étant une BD SF grand public les auteurs n'ont vraisemblablement pas cherché à déranger mais plutôt à assurer un design classieux, aidé par la jolie patte du dessinateur. Le plus intéressant visuellement repose sur la science des visiteurs et notamment les vaisseaux asymétriques.



Le grand intérêt de cet album est de nous proposer à la fois une inversion (les humains sont colonisés en tant qu'êtres inférieurs) et une projection de l’interventionnisme onusien et occidental sur notre monde actuel. Dans une Terre dévastée par les catastrophes climatiques issues (on ne suppose) de l'action débridée du capitalisme industriel et mercantile, une civilisation supérieure vote l'intervention (dans le cadre d'un protocole très stricte), afin de sauver la civilisation humaine car elle dispose d'un élément particulier qui pourrait enrichir toutes les espèces: la capacité artistique des humains. Ce premier tome est très linéaire bien qu'il superpose l'intrigue en cours avec un long flashback expliquant comment le protagoniste extra-terrestre en est venu à participer à ce corps expéditionnaire.



Le contexte planétaire est très proche de l'univers pessimiste et cynique de Travis/Carmen Mac Callum. Deux familles humaines seront les témoins de l'intervention et aux premières loges des écueils d'une préparation naïve. Duval touche là les déboires des interventions américaines mal préparées en mode "zéro morts" et où la violence basique à l'arme blanche peut remettre en cause l'armée la plus moderne en attaquant au moral. Malgré leur supériorité scientifique et technique absolue, les envahisseurs doutent de la pertinence de leur arrivée, de l'accueil sombre qui leur est réservé malgré leur pacifisme affiché... On ne peut forcer une population malheureuse à être secourue. C'est en substance cette constante que Fred Duval nous rappelle avec cet album hautement politique qui donne envie de connaître la suite.


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Carmen McCallum, tome 9 : Vendetta

Changements significatifs au niveau des graphismes et des couleurs, EMEM et Pierre Schelle reprennet les rênes pour un style sensiblement différent. Les couleurs sont beaucoup plus denses et un soin particulier est apporté aux jeux d'ombre et de lumière. Les graphismes sont plus fins, les visages sont plus expressifs et mieux caractérisés. Je ne sais pas si c'est là une volonté des auteurs d'origine que de faire correspondre ce changement de line up avec le début d'une nouvelle époque. Même si l'histoire s'inscrit dans la continuité des précédents tomes, on sent l'amorce d'un nouvel arc narratif, qui va s'articuler autour des conséquences de l'accident de Carmen Mc Callum. D'ailleurs la narration va dans ce sens là puisque Fred Duval joue la carte du tableau double, faisant progresser son scénario sur deux époques, "pré accident" et "post accident". Jouant ainsi, il créé une sorte de dualité et un jeu de mystère qui entoure cet accident, et l'identité de Mc Callum. C'est très étrange car certains éléments laissent croire à une intrigue sur cet identité alors que d'autres la contredisent.

Le scénario est essentiellement orienté sur la vengeance personnelle de l'héroïne. Tout l'aspect "humaniste" est laissé de côté, et Fred Duval s'attache aux conséquences de ses actes. Il s'agit là d'un axe intéressant qui permet de développer encore son personnage et le rendre plus complexe, et plus complet.

La dernière page amène une mise en bouche significative pour la suite mais n'en dit que très peu, laissant le lecteur dans une expectative intéressée.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Renaissance est donc une série de SF en 3 tomes scénarisés par Fred Duval et Frédéric Blanchard que je connais plus pour leur BD uchronique. Ici on n’est pas dans le hard-SF comme dans Crusader et ce tome ne contient pas spécialement d’explications scientifiques. Ca va pas non plus jusqu’au « ta gueule c’est magique », car l’univers est crédible et bien travaillé. On est donc propulser sur une terre en plein effondrement avec le changement climatique, la violence, les guerres pour les ressources… pas très joyeux, ça sent la fin du monde. Mais une fédération d’extraterrestres surveille la situation et décide d’intervenir pour nous remettre sur le droit chemin et nous faire arrêter nos conneries. Évidemment, malgré les bonnes intentions tout ne se passe pas comme prévu. Certains terriens pensent à une invasion en bonne et due forme ou une invasion sous couvert d’opération « humanitaire ». Les bonnes idées sont là et le scénario est bon sans être révolutionnaire, mais il est probable que les 2 tomes suivants nous réservent des surprises. Ce tome 1 est aussi un choc entre deux mondes : d’un côté les humains désespérés et désabusés, de l’autre des extraterrestres qui viennent d’un monde presque utopique (probablement bien moins parfait qu’il n’y parait) qui sont confrontés au fait que malgré leur supériorité technologique et morale ils ne peuvent pas tout maitriser. Un seul regret personnel, mais c’est un classique : les extraterrestres intelligents sont de forme humanoïde.



Sur le plan visuel, c’est top. Emem est un sacré dessinateur et son travail à la couleur et très efficace. Il y a quelques grandes cases et panoramas qui « claquent grave », notamment Fort Worth en flamme. Le travail de design de Frédéric Blanchard est globalement très bon. J’ai notamment adoré le design des « porteurs » et l’apparence des « forestiers » et leurs combinaisons. Petit bonus, ce tome 1 s’accompagne de quelques pages supplémentaires de « cahiers graphiques ». J’espère que les autres tomes auront le même genre de bonus, car moi j’aime bien.



« Les déracinés » est donc un tome d’ouverture classique, mais efficace dans son écriture avec un pan visuel de très bonne facture. L’aspect SF est très accessible et l’univers crédible. J’ai donc hâte de voir le reste de la trilogie et reste persuadé que les scénaristes nous réservent quelques belles surprises.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Dans un futur hypothétique pas si lointain, l’humanité est au bord du gouffre : montée des eaux et incendies géants, guerres intestines et révolte des algorithmes, pénurie de ressources et émergence d’une “fièvre” qui rappellerait presque notre actualité. En voilà assez pour décider la fédération extraterrestre du Complexe à envoyer une mission sur Terre pour tenter de sauver cette civilisation qu’ils croient aussi capables du meilleur.

J”ai mis un peu de temps mais après avoir tourné quelques dizaines de pages, j’ai fini par m’habituer au dessin des personnages. Le thème du déclin de l’humanité est ici traité avec originalité, faisant intervenir des extraterrestres qui nous semblent relativement pacifiques. Plutôt une bonne surprise !
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Je lis rarement des bandes dessinées, mais celle-ci m'a attirée par sa couverture et son sujet.

Je n'ai pas été déçue de ma découverte ! Les couleurs des planches sont très belles. L'histoire est prenante : nous suivons 3 couples (ou plutôt 3 protagonistes) dans leur lutte pour survivre en milieu hostile.



Les thèmes de la peur de l'autre (les extraterrestres) et de la méfiance envers l'inconnu sont abordés subtilement.

En suivant chaque personnage, on ne sait pas vraiment quel « camp » choisir.

On se demande même quel est le véritable but de ces extraterrestres : veulent-ils réellement sauver l'humanité ou bien sont-ils là pour la soumettre ?



La série étant en 3 tomes, j'ai hâte de lire la suite.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

J'avoue être restée un peu sur ma faim. Ce premier tome est prometteur mais malheureusement pas assez développé à mon goût. Il ne met en avant qu'une infime partie de ce que doit être cette histoire. Il s'arrête au moment où tout devrait commencer.

Néanmoins je dois aussi dire que j'ai beaucoup aimé découvrir Renaissance et leur approche pacifiste de la vie. Les planches proposée pour cette planète sont superbes, colorés et pleine de vie. Ce qui contraste énormément avec les planches sur notre planète Terre.

Renaissance est venu aider les humains mais ceux-ci restent réfractaires... bref, même face à une aide extérieure pacifiste les hommes montrent leur pire visage.

On passe beaucoup de temps à apprendre à connaître Renaissance mais peu à voir vraiment ce qui se passe sur Terre. Donc j'étais assez frustrée de me retrouver dans une énorme introduction!

C'est resté tout de même une lecture agréable bien que trop en surface!
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

En 2084, la Terre se trouve dans une situation catastrophique : en proie à la montée des eaux, aux guerres civiles et autres joyeusetés, elle est condamnée à voir, à brève échéance, s’éteindre toutes les espèces qui la peuplent. Face à un constat aussi alarmant, le Complexe, fédération de planètes situées dans un autre système solaire, se décide finalement à venir lui porter secours : c’est le début de l’opération « Renaissance ». Mais bien que les extraterrestres, à leur arrivée, s’affichent clairement comme pacifiques, ils ne peuvent empêcher les réactions humaines hostiles, facilitées par le chaos ambiant.

Sur place, on suit deux membres du corps expéditionnaire extraterrestre : Swänn, forestier combattant et Sätie, médecin militaire. Bien que tout juste mariés, ils sont affectés sur des théâtres d’opérations très éloignés l’un de l’autre. Swänn arrive au Texas, dans un endroit où sévissent de monstrueux incendies de champs pétrolifères. Il a affaire à Liz Hamilton, ingénieur chef du site, qui vient par sécurité d’éloigner son mari et ses enfants. Sätie atterrit à Paris et prend en charge Hélène, mystérieusement épargnée par le virus de la grippe …



Quand rien ne va plus, on peut rêver que des extraterrestres (tels des Dei ex machina), surgissent in extremis pour nous sauver la mise. L’idée n’est pas nouvelle mais son traitement ne manque pas d’originalité.

Le récit s’organise autour de trois couples. Il se focalise, un long moment, sur celui des extraterrestres (humanoïdes), ce qui nous permet de découvrir leur planète jumelle de la nôtre (avec de très belles planches) et leurs mœurs. Ce qui se passe sur Terre est aussi abordé par le biais d’histoires individuelles. On a un aperçu des forces en présence, humaines mais pas que (y compris celles qui ne se sont pas encore manifestées auprès des extraterrestres) et du contexte géopolitique.

La force de frappe des extraterrestres, basée sur une technologie supérieure à la nôtre, est impressionnante mais les Terriens sont agressifs et dangereux, car dotés d’armes puissantes. Les solutions non-violentes ne sont donc pas toujours possibles et l’éthique extraterrestre se trouvera mise à mal.

L’histoire démarre bien, elle nous plonge dans un avenir où se concrétisent nombre de nos peurs. Plusieurs personnages féminins forts (et souvent à des postes de commandement) et un attachant couple extraterrestre retiennent notre attention. On s’y intéresse beaucoup à l’humain/l’extraterrestre, avec le souci de comprendre ce qui nous distingue ou nous unit. Le graphisme est de belle facture et offre certaines vues spectaculaires. Bref, un premier tome que j’ai apprécié et je serai curieuse de lire la suite de cette trilogie (à paraître).
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Un premier tome de présentation plutôt bien ficelé. En quelques pages on se rend compte de la catastrophe qui attend l'humanité sur Terre et de l'autre côté les habitants de Näkän une planète lointaine décident de nous porter secours.

C'est gentillet, vraiment bien dessiné, on a envie de se plonger dans le second tome rapidement.



Petit détail qui m'a fait rire : les extra terrestres ont étudié la plaque de Pioneer pour se présenter à nous et j'ai tout de suite pensé à l'Exoconférence d'Alexandre Astier qui démontre l'absurdité et le ridicule de ce message. Alors quand je vois les extra terrestres qui se pointent en faisant ce signe ça a comme un air de sketch comique.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Renaissance présente une approche très intéressante qui est : Des extraterrestres viennent sauver la Terre. Une vision rarement défendue je trouve dans la science-fiction ou depuis quelques années, soit la SF se tourne vers des dystopies soit vers des invasions.

Ici, Fred Duval nous livre une histoire qui sera en 3 tomes et ce premier tome est indéniablement une mise en place du contexte sur ses 2 premiers tiers. On nous donne le contexte global, on nous présente les personnages et la fin permet de tout lancer, de nous mettre l'eau à la bouche.

Les dessins de EMEM sont une réussite avec un caracter design des "forestiers" que je trouve très intriguant. Il arrive à marquer les différents environnements avec beaucoup de variété et signe d'un potentiel pour la suite de la série.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

Tout ce que j’aime en BD. De la science-fiction, des dessins travaillés et une histoire intéressante. Je ne pouvais pas passer à côté de cet album. La Terre est au bord du désastre. Dérèglement climatique, conflits multiples un peu partout dans le monde, la fin est proche. Pourtant une race extraterrestre semble vouloir nous venir en aide. Sous le nom de Renaissance, ils débarquent sur notre planète et tentent difficilement de sauver l’humanité. Quelles sont leurs véritables intentions ? Quelle va être la réaction des pauvres humains ? J’ai hâte d’en apprendre plus dans le prochain épisode.
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Renaissance, tome 1 : Les déracinés

[Un grand merci Babelio et l'édition Dargaud pour le cadeau de cette BD ! C'est super ! :) ]



Grâce au Masse Critique j'ai pu embarquer pour l'aventure "Renaissance". Une histoire de science-fiction avec comme thème : le sauvetage de l'espèce humaine par une fédération de civilisations extraterrestres (venant de la planète Näkän). Avant la lecture, j'espérais ne pas "retomber" sur une BD de science-fiction classique : une fin du monde, des guerres, du sang, un univers sombre, etc. J'ai été plus que conquis par cette aventure qui met en avant la "non-violence" et l'altruisme (avec de belles planches pleines de couleurs). Bien sûr, la mise en application de ces vertus n'est pas facile face à l'espèce des hommes qui représente ici une espèce encore jeune mais malheureusement pas en état de poursuivre son évolution vers la sagesse faute d'avoir détruit leur propre environnement. L'arrivée de la confédération de civilisations extraterrestres va changer beaucoup de choses, ou pas...



Ce premier Tome est une belle découverte et donne vraiment envie de découvrir la suite de l'aventure. On s'attache rapidement aux civilisations extraterrestres et leur bienveillance envers les autres êtres, même ceux d'une autre planète. Hâte de découvrir la suite !



Encore Merci Babelio !



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