Emmanuelle TZ

Seigneur ! Pourquoi me tenter ainsi  ? C’est comme si j’avais une crêpe au Nutella sous les yeux alors que je suis en plein régime. 

"La vie est pleine de surprises. Des bonnes et des moins bonnes. Elle heurte certains d'entre nous, nous laissant KO au fond d’un fossé, avec l’intime conviction que plus jamais nous ne pourrons remonter à la surface. Il arrive aussi qu’elle nous offre une seconde chance. Celle de nous relever, de revenir parmi les vivants, de nous reconstruire. "

— Ai-je le droit ?

Sa question me ferait presque rire. Est-il sérieusement en train de faire allusion à son statut de garde du corps ?

— De m’embrasser ?

Il rouvre les yeux et me fixe avant de me lancer : 
— De retomber amoureux...

Je ne m’attendais pas à cette réponse. Mon cœur s’emballe dans ma poitrine, mes mains tremblent et je m’accroche à lui pour ne pas tomber. Un sourire se dessine sur mes lèvres, trahissant mes pensées bien avant que je ne les lui exprime.

— Je crois que tu as tous les droits, oui. Que nous avons tous les droits. Celui de croire, d'espérer. Celui d’aimer. Celui de vivre, à nouveau. D’être heureux, tout simplement. 

Sans vraiment m’en apercevoir, ma main se dirige vers sa joue, s’y pose et en caresse la peau douce et fine. Je la vois frémir et je retire ma main, de peur de m'être aventuré trop loin sur ce territoire inconnu mais que je désire explorer de plus en plus.
 
— Bonne nuit. Je suis à côté, si besoin. 

Si j’ai l’air calme en apparence, je bous intérieurement. La suivre pendant qu’elle fait du shopping, d’accord. Entrer dans un magasin de lingerie, passe encore. Mais devoir tenir ses petites culottes ! Je ne suis pas sûr qu’elle ait bien compris le rôle d’un garde du corps.

J’ai la rage. Une rage muette, que je n’exprime pas mais qui me ronge depuis plus d’un mois. J’ai accepté leur demande, leur condition sans rien dire. Comme un pantin. J’ai beau savoir que je l’ai fait pour eux, pour être un fils modèle, pour l’honneur et la réputation de la famille, au fond, je me dégoûte.

Elle enchaîne :
— À mon tour. Tu attends quoi de moi ?
Merde.
J’ai promis d’être honnête, je le serai. Tant pis.
— Au vu des circonstances, de mon prochain départ et de nos situations respectives, je n’attends qu’une nuit. Que j’imagine fantastique.
Je vois bien que ses yeux se voilent. À quoi s’attendait-elle ? Elle boit une gorgée d’eau, me sourit et change de sujet de façon radicale. Je n’insiste pas.

Ce n’est qu’un simple mortel, Musa. Il nous est interdit de les fréquenter, tu le sais, notre secret doit être gardé. Tu nous as mis en danger Musa, la communauté tout entière. Nous devons réparer ton erreur.

Devant eux, un spectacle auquel ils n’avaient jamais assisté auparavant : des sorciers combattaient entre eux, et la violence jaillissait de toute part. Des éclairs zébraient le ciel, le bruit des armes retentissait et certains, dans un dernier espoir « luttaient même à mains nues. Soudain, le cœur de Gabriel s’arrêta. Il venait de voir Zoé, debout, entourée par d’autres sorciers. Il pointa la jeune femme du doigt en hurlant :
– Niko ! Zoé est là !
– C’est pas vrai ! Merde !
– On doit la sortir de là !