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Citation de SZRAMOWO


Les autres riaient, mais Barabino les reprenait, disant :
– Laissez-le tranquille !... Plus tard, je vous en préviens, ce petit-là sera des bons... Il est triste maintenant ; ça peut arriver à tout le monde d’être triste, surtout quand on quitte les bons dîners de la maison, pour entrer au collège de Sâarstadt ; ce n’est pas consolant d’avoir des haricots, des pois et des lentilles, des lentilles, des haricots et des pois sur la planche pour un an, avec de la friture sans beurre, de la salade sans huile et du vin aigre, enfin ce que M. le principal appelle dans ses prospectus « une nourriture saine, abondante et variée !... » Non, ce n’est pas gai du tout, on pourrait se chagriner à moins.
Ainsi parlait le gros Barabino, et les autres ne riaient plus.
Après le souper, en me promenant dans le grand corridor, où les camarades se racontaient joyeusement leurs vacances, j’aurais voulu fondre en larmes.
Enfin la nuit étant venue, la cloche se remit à tinter, et l’on se rassembla pour monter au dortoir. Tous ces pas grimpant quatre à quatre les vieux escaliers du cloître produisaient un bruit de tonnerre.
En haut, je reconnus mon lit à ma petite malle qui se trouvait à côté ; et, m’étant déshabillé, je me glissai dans l’étroite couchette, sans oublier de faire ma prière. La lanterne brillait au pilier du milieu ; M. Wolframm, le maître d’étude, faisait lentement son tour dans la salle, attendant que tous les élèves fussent couchés ; puis il éteignit la lampe et alla se reposer dans sa petite chambre, au coin du dortoir.
M. Rufin, sur le coup de dix heures, au moment où les trompettes sonnaient le couvre-feu à la caserne de cavalerie, passa comme une ombre. La lune brillait par les vitres, calme et silencieuse.
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