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Citation de SZRAMOWO


Les occupations ne me manqueront pas. Ensuite je retournerai tranquillement dans ma maison, me mettre à table avec ma fille Margrédel et mon neveu Kasper ; nous boirons un bon coup après le souper, et Kasper nous réjouira d’un air de clarinette. Au temps des vendanges, je soufrerai mes tonneaux, je surveillerai ma cuvée ; enfin, au lieu de me mêler de ce qui ne me regarde pas, j’aurai soin de veiller à ce qui me regarde. Il ne suffit pas, mes chers amis, de savoir acquérir, il faut encore savoir conserver ; combien de gens, à force de vouloir des honneurs et de la gloire, finissent par se ruiner de fond en comble ! Allons, allons, vous êtes de bons enfants ; vous avez voulu me faire plaisir, je le sais, mais vous avez pris un mauvais moyen. Ma place n’est pas au conseil municipal, elle est dans mes vignes : je ne veux rien être que Conrad Stavolo... et je le suis, par la grâce de Dieu.
Ainsi parla mon oncle, et tout le monde comprit qu’il avait raison.
Or, tout ce qu’il avait dit, il le fit exactement, et non seulement il soigna ses propres vignes, mais il mit encore les miennes en bon état.
Depuis la mort de ma mère, je vivais chez l’oncle Conrad en famille, et, pour vous dire franchement les choses comme elles sont, j’étais amoureux de ma cousine Margrédel : je trouvais ses cheveux blonds, ses joues roses à petites fossettes et ses grands yeux bleus les plus beaux qu’il soit possible de voir. Sa petite toque de taffetas noir, son corset à paillettes d’or et d’argent, sa robe rouge bordée de velours, tout ce qu’elle mettait, me semblait avoir une grâce surprenante, et je me disais : « Dans tout le pays, depuis Münster jusqu’à Saint-Hippolyte, il n’y a pas une jeune fille aussi belle, aussi bien faite, aussi riante, aussi gentille que Margrédel. »
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