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Citation de SZRAMOWO


Mais, à dire la vérité, personne n’était encore sûr du déficit ; les gens en parlaient, et quelquefois aussi les gazettes, d’une façon détournée, quand le roi nomma pour ministre un marchand de Genève, qui s’appelait Necker. Cet homme, à la manière des marchands qui ne veulent pas faire banqueroute, eut l’idée de dresser le compte de toute la France : d’un côté les gains, et de l’autre les dépenses.
Les gazettes appelaient cela le compte rendu de M. Necker.
C’était la première fois, depuis des siècles, qu’on disait aux paysans où passait leur argent, parce que, de rendre des comptes à ceux qui payent, c’est une idée de marchand, et que les seigneurs, les abbés et les moines étaient trop fiers et trop saints pour avoir une idée pareille.
Quand je songe au compte rendu de M. Necker, c’est comme un rêve ! Tous les soirs, maître Jean en parlait ; la guerre d’Amérique, Washington, Rochambeau, Lafayette, les batailles sur la mer des Indes, tout était mis de côté pour ce compte rendu, qu’il épluchait en levant les mains et gémissant : « Maison du roi et de la reine, tant ! Maison des princes, tant ! Régiments suisses, tant ! Traitements des receveurs, fermiers, payeurs, régisseurs, tant ! Communautés, maisons, édifices de religion, tant ! Pensions sur la cassette, tant ! » – Et toujours par millions !
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