Espaces & Signes

Ce petit ouvrage regroupe les lettres et les croquis d'un soldat inconnu de 39 ans, combattant sur la ligne du front des Vosges en 1915. On ne sait rien de lui si ce n'est qu'il est très doué avec un crayon et qu'il devient dessinateur officiel chargé de détailler les positions ennemies. A Rirette, son amie - inconnue elle aussi -, il raconte le quotidien de sa compagnie : les combats très violents et les temps d'accalmie, les camarades qui meurent, les boyaux et les tranchées, la forêt et les lacs.... le tout accompagné de croquis où, sous la rondeur sympathique et parfois poétique de la mine, se révèlent les paysages vosgiens et les compagnons pittoresques dont il nous parle.



Émouvant et touchant, ce témoignage graphique livré sur 6 mois, fait partager au lecteur une tranche de vie de l'un de ces soldats livré la Grande Guerre. Pouvait-il imaginer qu'un jour ses dessins et ses lettres se retrouveraient entre nos mains ?



Merci à Babélio et à l'éditeur Espaces et signes qui a bien eu raison d'éditer ce témoignage. On n'en aura jamais assez pour ne pas oublier ces hommes.

On ne saura jamais qui était ce poilu, qui a couvert des pages d'une belle écriture et de non moins sublimes croquis. On ne saura jamais qui était cette Rirette à qui ils étaient destinés.

Sur la ligne de front des Vosges, ce soldat, proche de la quarantaine (il fêtera ses 39 ans en cette année 1915) décrit son quotidien.

On peut dire qu'il a un sacré coup de crayon. Plus que de simples dessins, ce sont presque des photos qu'il livre là.

Un témoignage de plus, dans l'anonymat total.

Alors que je referme à l'instant ce petit carnet, compilation de ces moments d'une vie qui s'achèvera peut-être en ce mois de septembre 1915, j'ai une pensée émue pour ces deux êtres dont la correspondance restera à jamais inachevée.

Mais peut-être aussi, que ces écrits n'ont été que perdus lors d'un assaut, peut-être qu'il y a une histoire.... Après...

Je l'espère...

Quant à ce petit recueil, il va rejoindre dans ma bibliothèque les ouvrages consacrés à cette période de notre histoire, il y sera en bonne place.

Si je devais lui trouver un défaut, c'est de ne pas avoir retranscrit les textes dans leur intégralité, mais le but était, avant tout, de mettre en valeur les dessins.

Merci à ceux qui sont à l'origine de ce projet.

Plus de cent ans après, il ne faut pas oublier...



Merci à Babelio et aux Editions Espaces et Signes pour cette belle découverte.

La première guerre mondiale est une période de notre histoire qui m’a toujours vivement intéressée. Non pas que je sois amateur de militaria ou de récits guerriers mais l’idée que des millions d’hommes aient pu consentir le sacrifice de leur vie sans se révolter, qu’ils aient vécus presque sans broncher pendant cinq longues années dans des conditions atroces et que des familles entières aient été décimées au nom d’un pseudo idéal patriotique, tout cela m’a toujours laissé une impression profonde et le sentiment d’un gâchis irrémédiable. Pourtant, je ne connaissais jusqu’à présent de ce conflit que ce que j’en avais appris par le biais de mes lectures de romans sur la grande guerre (Les croix de bois, Capitaine Conan, L’adieu aux armes…) ou grâce à quelques reportages télévisés.

Ce petit livre d’à peine 80 pages nous fait pénétrer d’une façon originale et concrète dans le quotidien d’un soldat, peut-être un officier, en poste sur le front des Vosges en 1915. Il alterne les extraits de lettres avec des croquis qui illustrent différents aspects de sa vie sur le front, les combats, les tâches quotidiennes. On découvre ainsi les uniformes, les baraquements ou les paysages de montagne, mais aussi des moments plus intimes : un bain de pieds, une baignade dans un lac…

Les croquis sont vraiment très réalistes et précis et j’aime particulièrement ceux qui viennent se glisser en contrepoint de lettres. Le format du livre est peut-être un peu trop petit pour les mettre pleinement en valeur mais tels quels l’impression rendue est déjà très forte. Il s’en dégage un peu de joie et beaucoup de tristesse et la certitude que la vie triomphera toujours de la guerre.