GILL

Soleil un peu voilé et vent très léger, voilà pour la météo !
Sinon, hier au parc du grand Blottereau à Nantes a eu lieu le 1er pique-nique Babelio de l'Ouest.
Le sourire de Louise a embarqué tout le monde pour un après-midi très sympa.
Au programme des présentations, quelques rires, beaucoup de sourires, des quizz, une distribution de livres, des lots ... et la tendre gentillesse d'un tout jeune couple !
Nous étions un peu plus d'une vingtaine.
L'année prochaine nous serons plusieurs centaines !
Et ce sera la gloire pour Louise qui aura remis le métier sur l'ouvrage ...
En tout cas, cela m'a fait plaisir de mettre des visages sur quelques pseudos et de faire quelques belles rencontres.
C'était l'été, et comme à la fin de chaque colo, on s'est échangé nos adresses et promis de se revoir.
Hier, à Nantes, pour quelques membres de Babelio, ça a été une belle journée ...

Si pour nous, pauvres bibliophiles, l'enfer est de n'avoir aucune bonne page à tourner, le purgatoire est certainement d'avoir, un jour funeste, à déménager ...

Il me semblait que, parvenu à la vertigineuse altitude d'une 3000ème critique, fatalement je manquerai d'oxygène, d'envie ou de persévérance.
Comme ayant brusquement dévissé de la paroi, déjà, autour de moi, plusieurs de ces grimpeurs qui semblaient inlassables chroniqueurs, plusieurs de ceux dont j'aimais parcourir les petits billets ont disparu.
La reine, elle-même, emportée par sa colère, a jeté l'éponge.
Pourtant, le plaisir de lire et de partager ses lectures ne faiblit pas.
Babelio est vivant.
Babelio grandit.
Le succès, déjà depuis longtemps au rendez-vous, n'y faiblit pas.
Les cordées, toujours plus nombreuses, s'y bousculent.
Chaque lecteur y a sa propre motivation.
La mienne est la vieille édition, l'ouvrage jauni dont on ne sait plus, aujourd'hui, s'il est d'un auteur inconnu ou oublié, le livre abandonné sur l'étagère par on ne sait plus qui, et annoté d'étranges commentaires.
Car, hier, la plume se souciait plus de tremper son encre dans l'élégance que dans l'efficacité.
Elle savait prendre son temps dans d'aimables circonvolutions où le lecteur tirait alors une partie de son plaisir.
Ce que l'on nomme lenteur n'était encore que flânerie.
La littérature est un patrimoine dont on doit sauver les petits édifices perdus sous le lierre, cachés par la broussaille des temps nouveaux.
Babelio, j'en suis persuadé, a ici un rôle à jouer, une responsabilité à assumer.
Etre le plus beau des cercles littéraires de la toile n'est pas anodin.
Plébisciter la plume naissante, promouvoir l'édition nouvelle, aider au succès du livre récent et à sa diffusion sont autant de tâches vitales.
Mais, elles ne doivent pas faire oublier qu'aujourd'hui n'est que le lendemain d'hier.
Et, pour terminer ce plaidoyer d'un prix littéraire Babelio du "Vieux livre oublié", messieurs les jurés, il ne reste plus, au modeste avocat, qu'à souligner qu' une bibliothèque, lorsqu'elle ne sent pas un peu le papier jauni, ne me semble qu'un meuble un peu vain ...

Petite complainte,
Bancale et d'une poésie toute approximative,
D'un pauvre second-maître fourrier hors quart égaré
Dans un poste tenu de haute lutte,
Mais dont le rangement laisse à désirer,
Par quelques superbes détecteurs
Qui ont dû être autrefois de terrible flibustiers,
Et dont le titre bien trop long a été prestement résumé,
Le temps de quelques allers et retours au frigo du carré OM,
En :
"Lettre d'or du HQ"

Le présent règlement, en embarquant, tu liras
Et le respecter, tu t'imposeras.
Car de quart en mer point tu ne feras
Et à ton embarquement, d'avance tu jubileras.

Relève de quart jamais tu ne connaîtras,
Religion des horaires tu oublieras,
Au carré sans soucis tu te détendras.
Mais grosse note de bar tu craindras.

Des gars de la demi-bordée point ne te moqueras
Et casse-croûte point ne leur voleras
Leur mauvais caractère fièrement tu ignoreras.
A toute heure, tu te distrairas.

Faisant fi des relèves de quart
Rage et ire tu endureras.
Et des gars du tiers
Grise mine tu observeras.

Abus de télévision tu ne feras
Trop dormir tu ne feras
Et te lever tôt tu pourras
Avoir des loisirs tu t'obligeras

Le nombre de tes amis diminuera
Afin d'y remédier, les détecteurs tu flatteras
auxquels TG pour retard tu imposeras.
Les traînards du dernier tiers tu sanctionneras.

Fumer à toute heure tu pourras.
Ta bonne humeur tu répandras.
Et tout le monde rigoler tu feras.
Y penser et le préparer tu feras !

Mon livre sent meilleur que ta tablette ...
(Marque-page Babelio)

Mais le sable coule sans arrêt dans le sablier, et l'on a toujours tant à faire ...
(A. Conan Doyle - "Ma vie aventureuse")

Si j'ai mis ton nom sur la porte
Avant de quitter la maison,
C'est que j'ai voulu, de la sorte,
Soulager de toi ma raison.

Dans la tempête qui l'emporte
Le navire en perdition,
Pour fuir le flux qui le déporte,
Abandonne sa cargaison :

A mesure que je m'allège,
Je veux, glissant hors du piège
Peu à peu, aller de l'avant ;

Et, secouant ton sortilège,
Me délivrer de ton cortège,
Pour être seul, - avec le vent !

(Claude Farrère - extrait de la nouvelle "le salut à César" - du recueil "Quatorze histoires de soldats" écrit en mer sur l'Atlantique, en mai 1916 -
Ce sonnet fut écrit le 5 novembre 1914 par un poète nommé André Puget, et qui est mort, tué à l'ennemi, le 9 mai 1915, dans sa trente-troisième année)

Exclusivité mondiale dans le pays de Vannes !
Le groupe des lectrices, Ô combien charmantes, et des les lecteurs, Ô combien charmés, de Vannes et de ses environs continue à vivre durant l'été.
Vendredi soir, la première pendaison de crémaillère Babelio a eu lieu.
La foule, au nombre de six irréductibles participants, est venue, nombreuse, motivée et souriante.
La soirée a été d'une haute tenue littéraire.
Et la gastronomie italienne était à l'honneur : pizza et rosé pour tout le monde !
A l'apogée de la soirée un toast a été porté au Gracieux Chevalier, fameux crémant de Bourgogne : "à Babelio", à ceux qui l'utilisent si bien (elle se reconnaîtra !) et plus modestement au nouvel occupant du lieu.
Merci aux cinq "amis" qui m'ont fait le plaisir de cette visite.
Généreux, ils ne sont pas venus les mains vides, ils ont apporté à boire, des livres, le dessert et de la bonne humeur.
Si vous habitez non loin de Vannes, et si le coeur vous en dit de vous joindre à nous, au mois de septembre reprend le cours habituel de nos petits rendez-vous littéraires.
A tous, à bientôt en septembre
Amicalement

Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience.
(René Char)

Pour moi ! Ce sera sans bulles !
Le chemin qui menait, ce samedi 29 octobre de l'an 17, au pied des remparts de la cité malouine était décidément semé de trop d'embûches !
Cave Canem !
Il m'a fallu d'abord prendre garde aux chiens.
Ensuite ma route a croisée une boutique, celle de l'unique bouquiniste du coin, et et celle de quelques navires norvégiens et belges en escale ...
Il faisait beau !
Tout ça pour finir par avouer :
je n'ai pas été au festival de la BD !
La file d'attente devant l'entrée du "Quai des bulles" m'a finalement porté jusqu'à la plage, où de honte je me suis caché les fesses dans le sable !
Mais lorsque la cloche a piqué la fin de l'après-midi, je me suis rendu, intramuros, le sabre entre les dents et un album sous le bras, à "la Fabrique" ... l'ancienne "rhumerie" du lieu ... c'est vous dire !
L'équipe de Babelio nous y avait donné rendez-vous pour un apéro.
Guillaume, l'un des trois grands-mâts*, était là accompagné de son fin et souriant équipage.
Tous assis sur un tonneau de rhum !
L'apéro a été très sympa, très animé.
Encore une belle rencontre à l'actif de l'équipe.
Et même si j'ai peu loupé le rendez-vous de la BD, je suis reparti avec quelques albums sous le bras.
Merci pour ça, merci pour le bon moment, pour la disponibilité et le boulot effectué et merci, encore une fois, d'élargir la toile, toujours plus éloquente d'être déclinée en vieilles pages ...

* capitaine du bord