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Citation de babaude


Retenons, d'abord, une objection a priori, d'ordre numérologique : selon Sizi, la perfection du monde exigeait qu'il y eût exactement sept planètes dans le monde, ni plus ni moins, à cause de la signification symbolique de ce nombre. II n'y avait donc pas de place pour ces satellites dans le cosmos. Si le raisonnement peut sembler dérisoire à première vue, et si Galilée s'en moque effectivement, il importe pourtant de ne pas oublier que des considérations semblables intervenaient aussi chez d'autres. Rheticus, l'élève de Copernic, avait souligné que le monde héliocentrique comportait exactement six planètes et que six est le premier nombre parfait. Dans son premier ouvrage, Kepler avait soutenu qu'il y avait nécessairement six planètes, parce que ainsi le monde pouvait être construit en fonction des cinq polyèdres réguliers, les plus parfaits des corps géométriques. En un premier moment, ne sachant pas si Galilée avait découvert des planètes ou des satellites, Kepler avait d'ailleurs craint que Le Messager des étoiles ne vienne déranger cette belle ordonnance ; enduite, rassuré par le fait qu'il s'agissait de satellites, il tente d'adapter à leurs orbites un système de polyèdres semi-réguliers. À la fin de 1610, lorsqu'il apprend que Galilée a annoncé une nouvelle découverte dans une anagramme qui se rapporte en fait à l'aspect de Saturne, mais dont le sens n'a pas encore été dévoilé, sa première réaction est de penser que le Florentin a découvert deux satellites de Mars : cela lui paraissait plausible, puisque ainsi serait réalisée, entre les « lunes » de la Terre, de Mars et de Jupiter, une progression régulière : 1, 2, 4. Quarante ans plus tard, quand Huygens identifie le premier satellite de Saturne, il pense que tous les éléments du système solaire sont désormais connus, puisque aux six planètes s'ajoutent maintenant autant de satellites, l'ensemble correspondant au nombre de la totalité parfaite : douze.La disposition à recourir à des considérations d'ordre numérologique ne se situe donc pas uniquement du côté des adversaires des idées nouvelles.
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