Certains se sont abandonnés à l'élan heureux qui les porte vers le désir de cette vie noble, mais, s'imaginant toucher à la perfection dès l'instant qu'ils l'ont choisie, ils ont, du fait de leur fol orgueil, trébuché dans une autre erreur, s'abusant en leur démence sur cette beauté vers laquelle inclinait leur pensée.
(De la virginité, XXIII, 3)
Mais que signifient d'autre part l'entrée de Moïse dans la ténèbre et la vision que dans celle-ci il eut de Dieu ? (...) Ayant laissé toutes les apparences, non seulement ce que perçoivent les sens, mais ce que l'intelligence croit voir, il tend toujours plus vers l'intérieur jusqu'à ce qu"il pénètre, par l'effort de l'esprit, jusqu'à l'invisible et à l'inconnaissable et que là il voie Dieu. C'est en cela que consiste en effet la vraie connaissance de celui qu'il cherche et la vraie vision, dans le fait de ne pas voir, parce que celui qu'il cherche transcende toute connaissance, séparé de toute part par son incompréhensibilité comme par une ténèbre.
p. 211, II-162-163.
Peut-être la raison en est-elle que le mal ne se présente jamais dans sa nudité, tel qu'il est réellement. Le vice serait sans efficacité, s'il ne se colorait de quelque beauté excitant le désir chez celui qui se laisse tromper. En tout cas, à nous, le mal se présente toujours sous forme de mélange : dans ses profondeurs, il tient la mort comme un piège caché ; mais par une apparence trompeuse, il fait paraître une image du bien : la belle couleur de l'argent semble un bien pour les avares, ce qui n'empêche pas l'avarice d'être la racine de tous les maux. Glisserait-on vers le bourbier infect de la licence, si le plaisir n'était un bien désirable pour celui qui par cet appât se laisse entraîner vers les passions [1] ? Ainsi des autres fautes : leur action corruptrice est cachée. Dès l'abord elles semblent désirables et sont recherchées comme un bien à la suite d'une tromperie par ceux qui n'y regardent pas de près.
28. et nous ne ferions pas volontairement l'expérience du mal, si la réalité n'était pas teintée d'une représentation mensongère du bien.
65. Une fois la nature passée à une condition plus divine, l'homme prend la forme que lui donnent ses traits moraux, sans que son essence soit différente de son apparence, mais il est connu tel qu'il est : tempérant, juste, doux, pur, aimant, pieux.
On peut dire à la fois en toute vérité et que « les cœurs purs voient Dieu », et que : nul n’a jamais vu Dieu.
En effet, ce qui est invisible par nature devient visible par les énergies, apparaissant ainsi autour de sa nature.
41-42. L’âme (...) est (...) immatérielle, invisible, intelligible et incorporelle.
IV. Ce caractère royal (...) l'âme spontanément le manifeste, par son autonomie et son indépendance et par ce fait que, dans sa conduite, elle est maîtresse de son propre vouloir.
XII. L'esprit tire sa perfection de sa ressemblance avec la beauté prototype (...) comme un miroir
48. Ici-bas l’âme est l’esclave d’un jugement extérieur sur l’idée supposée du bien.