L’Enfant-Jésus est né non seulement pour nous mais en nous. Nous avons à ‘concevoir’ Dieu en notre cœur.
[Sermon de la Nativité]
Chaque écrivain, chaque poète surtout, déploie aux yeux de son lecteur un univers imaginaire propre, caractérisé par le choix de ses mots, ses images récurrentes, son style, ses thèmes et autres éléments privilégiés qui s'ordonnent et se structurent pour donner cohérence à un monde original. Dans l'art musical, quelques notes suffisent à nous faire pénétrer dans le monde unique de Mozart, de Brahms ou de Chopin : ainsi en est-il de chaque oeuvre littéraire. Le lecteur s'avance dans un domaine qui l'accueille, il trouve plus ou moins grand plaisir à y déambuler, selon qu'il découvre des horizons qui dilatent et stimulent son existence. Un auteur me touche s'il m'ouvre un monde autre, plus large, qui parle à mon désir et rencontre en moi des attentes que peut-être j'ignorais. Dans ce maintenant où je lis (et cela est fonction des étapes de ma vie, de mes besoins du moment), il capte mon attention : à la fois, il me captive et me libère. Je n'en sors pas indemne : toute lecture transforme le lecteur qui s'est exposé au texte et s'est laissé atteindre par lui.