Hamadhânî

Biographie :

Ayn al-Quzat Hamadani (m. 1131) était un soufi iranien du 12éme siècle ; né à Hamadân (dans l'ouest de l'Iran actuel), en 1098 (comme Hildegarde de Bingen), enfant précoce, il devint qadî - juge religieux - à l'âge de 13 ans, et avait atteint une notoriété considérable en tant qu'auteur avant de frôler sa vingtaine solaire.

Appelé "le deuxième Hallâj", comme le "cardeur de laine" (ou d'âmes) - son maître indirect -, il mourra sous le coup de la Loi du fait de ses accès à des stations qu'il jugeait gnostiques, et les exotériques, quant à eux, foncièrement impies : écorché vif, crucifié, brûlé, il eût ensuite ses cendres réparties équitablement aux quatre points cardinaux... et ce, à l'âge de 33 ans, une fin peut-être plus "christique" - il cite abondamment Jésus - encore que l’enivré de Baghdad lui-même.

Il était aussi le disciple - direct - d'Ahmad Ghazalî (m. 1123), frère cadet de l'Imam al-Ghazali (Abu Hamid de fait, auteur de la somme du Ihya, qu'il a lu et médité), et qui est, surtout, premier théoricien majeur de l'Amour dans le soufisme.
Il faut aussi signaler que, né à l'apogée de la civilisation islamique, il maitrisait toutes les sciences de son temps (mathématiques, ...), alors que les maîtres précédents (Junaid, ...) plutôt s'arrêtent aux sciences dites de la religion (fîqh, hadith, ...).

Ses œuvres eurent un appréciable destin dans le tassawûf iranien, mais surtout turc et indien.