Lire les poèmes d'Ho Chi-Minh est une sensation étrange, celle de vivre un moment d'histoire, au travers des mots et des vers de ce grand personnage historique. Cet homme au destin fabuleux, parsemé d'embûches, n'a jamais dévié de son seul objectif, libérer et unifier la nation vietnamienne. A la différence d'autres dirigeants communistes, l'Oncle Ho de ce surnom, n'a connu que la résistance à l'oppression et la guerre, à ce titre les historiens n'ont jamais pu le juger en tant que chef d'Etat par tant de paix, puisqu'il meurt avant la fin de la guerre du Vietnam. Mais revenons au recueil écrit en temps réel depuis sa prison en Chine, lorsqu'il était aux mains des fascistes chinois de Tchang Kai-Chek qui l'avait arrêté pour activités révolutionnaires durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il luttait contre l'occupation japonaise de son pays. Ho Chi-Minh, avec les paroles d'un sage, aux connotations bouddhistes évoque avec des métaphores et une ironie mordante, ses moments passés dans les prisons chinoises, plus dégoûtantes les unes que les autres ainsi que les brimades et vexations de la part de ses geôliers. Paradoxalement, il raconte avec une certaine tendresse et humour ses relations cocasses avec les autres détenus. Mais ce qui ressort en permanence dans ce recueil émouvant, c'est l'espoir indestructible de la lutte à continuer coûte que coûte, trouvant dans les éléments naturels des allégories l'illustrant avec brio. D'ailleurs, à peine libéré, il annonce la couleur en voulant retourner dans son pays afin de se battre, finalement, l'Oncle Ho fut peut-être plus le poète-soldat d'un éternel combat de libération nationale que le dirigeant politique communiste que l'on a voulu toujours décrire avec insistance.
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