Kafryne

Et puis, un matin, comme elle savait qu’il se réveillait tôt et allait courir, elle avait profité de son absence pour envahir la salle de bain, elle mettait du temps à se préparer. Lola avait cru qu’il était déjà sorti, mais en réalité, il était en train de se toucher. Elle s’empourpra dans l’obscurité en le revoyant, debout, le front appuyé contre le mur, les yeux fermés, majestueusement nu et les mains bougeant frénétiquement sur son pénis, avant de gémir son prénom. Elle n’avait pas réussi à détacher les yeux du spectacle qu’il lui offrait sans le savoir. Le feu aux joues, elle avait clairement entendu le petit cri rauque qu’il avait lâché lorsque sa semence avait giclée.

Il lui donnait l’impression d’être la plus belle femme de la planète ! Lorsqu’il posait ses yeux verts sur elle, elle oubliait complètement ses kilos en trop très mal placés ! Ses complexes disparaissaient et elle se prenait facilement pour Miss Monde !

C’était fou comme il la désirait… Cassie était le fruit défendu qu’il ne pourrait jamais cueillir. Rapide comme l’éclair, il arriva toutefois à lui voler un baiser.

C’est la plus belle chose qu’on ait jamais faite pour moi. J’ai l’impression d’être dans un rêve ou bien l’héroïne d’un film romantique.

Elle n’était pas du tout habituée à se faire séduire par des hommes tels que lui. À vrai dire, personne ne la draguait, sûrement à cause de son physique pas très avantageux. Toutes ses rondeurs qu’elle s’évertuait à camoufler sous ses tenues grandes tailles. Soudain, à l’idée de les exposer à cet homme qui incarnait la perfection, elle se sentit mal à l’aise.
Mais ses complexes furent vite oubliés à partir du moment où des lèvres fraîches et délicieuses se posèrent sur les siennes, sa barbe de dix jours la chatouillaient et un feu dévorant se répandit dans ses veines.

Ils venaient à peine de s’installer en tant que jeunes mariés et voilà qu’on les mettait déjà à l’épreuve. Ils avaient dû en surmonter tellement pour être ensemble ! Pourquoi le destin s’acharnait-il ainsi contre eux ?
Elle avait tout quitté pour le suivre, elle l’aimait passionnément et ne pouvait se résoudre à vivre sans lui. Que deviendrait-elle s’il lui était arrivé quelque chose ?

Elle avait choisi un immeuble par hasard et était montée sur le toit. Même si elle avait une pensée pour ceux qui l’aimaient et qu’elle chérissait, elle refusait de continuer à vivre de cette façon.
A cause de ce salopard, elle n’arrivait plus à dormir, elle était constamment sur ses gardes, ne supportait plus qu’on la touche, ni même qu’on la regarde. Et même s’il était mort le soir où on les avait délivrées, il continuait à lui faire du mal. Elle avait essayé, de tout son cœur, elle avait voulu s’en sortir, montrer qu’elle était forte, plus forte que ce monstre. Mais il était parvenu à la détruire. La lumière en elle s’était complètement éteinte. Elle pensait que rien ne pourrait la rallumer.

Il s’était juré de se montrer patient, d’attendre que ce soit elle qui fasse le premier pas vers lui. Il l’aimait. D’un amour si intense qu’il en souffrait. Il aurait voulu la protéger de ce sale type, il aurait voulu la rencontrer lorsque sa grand-mère était vivante et leur offrir tout ce qu’elles méritaient. Il aurait voulu porter la douleur qu’il lisait parfois dans ses petits yeux.
Mais tout ce qu’il pouvait faire, c’était l’aider et patienter. Jusqu’à ce qu’elle soit prête à l’accepter.

Il l’avait violée.
Il lui avait volé sa virginité, l’avait frappée et jetée comme un sac d’ordure au fond d’une cave sordide et il n’en avait pas fini avec elle. Elle avait lourdement atterri sur le sol, son dos avait pris un sacré choc puisqu’elle marchait courbée à cause de la douleur qui la tiraillait. Elle avait même de plus en plus de mal à respirer. L’ordure n’avait pas jugé nécessaire de l’attacher, la pensant trop faible pour se redresser.

Une chanson très romantique résonna dans l’habitacle de la voiture, créant une atmosphère sensuelle propice à l’imagination débordante de Cassie.
Elle imaginait qu’il arrête subitement la voiture, qu’il se penchait vers elle pour l’embrasser avec avidité, leurs langues joueraient l’une avec l’autre, savourant leurs retrouvailles.