Le voyageur entra dans la boutique. “Avez-vous des friandises aux noix ?” Il avait l’intention de rapporter un souvenir. La jolie personne qui lui répondit portait l’épais chignon des femmes mariées, très lisse, orné de soie rose. “Oui, Monsieur.” Sa taille élancée semblait d’autant plus svelte qu’elle avait soigneusement arrangé son kimono… La fente des manches, tournée vers l’intérieur comme dans le costume des poupées, laissait à peine entrevoir le rouge vif du sous-kimono. Le col neuf, sans doute en mousseline de laine, à motifs de fleurs sur fond mauve, croisait très haut, ce qui lui donnait ce port fragile, et même mélancolique, particulier aux femmes nées dans les neiges.
(Les Noix glacées d'Izumi Kyôka)