Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui j'ai décidé de vous parler d'une nouveauté. En effet, voici un album paru en 1942 et qui est suffisamment plaisant pour avoir toujours été réédité depuis lors.
C'est probablement parce qu'il touche, avec justesse et sensibilité, une part intime de nous même. Ce sentiment d'enfance, d'appartenance à une famille, d'évolution et de temps qui passe, de nostalgie aussi, pour beaucoup d'entre nous, de cette période de l'enfance, du temps révolu et qui ne reviendra jamais.
Ici, un brave pionnier, chef de famille dans l'Amérique du XIXème siècle a construit une maison et y a mis toute son âme. Il veut léguer cela à sa famille, comme un sceptre dynastique. (Il faut garder présente à l'esprit l'idée que l'essentiel des habitants des États-Unis sont des immigrants qui se sont installé sur ce territoire avec rien d'autre dans les poches qu'une histoire à construire, et donc ce sentiment de legs aux générations futures a une grande importance dans la pensée familiale américaine.)
La petite maison, construite sur un terrain à la campagne va voir peu à peu, saison après saison, génération après génération, son environnement évoluer et se retrouver peu à peu engluée au beau milieu d'une ville noire et crasseuse et haute et polluante et pressée et pleine de mépris pour le petite maison qu'elle est et qui a subi les outrages du temps.
Sa place n'est plus ici... mais c'était une bonne petite maison. Celui qui l'avait bâtie y avait mis tout son cœur. Peut-être y aurait-il quelque chose à faire pour lui redonner souffle ? Qu'en dites-vous ?
Bref, une superbe fable, un superbe album et de superbes illustration toujours centrées sur la petite maison et que les enfants prennent plaisir à comparer entre elles.
Mais autant de " superbe " au mètre-carré, voilà qui n'est pas très objectif, ma chère Nastasia. Il est vrai, d'ailleurs, ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Une version dont les illustrations au charme désuet complètent bien l'histoire traditionnelle. Les ours peuvent être féroces, la curiosité de Boucle d'or est bien mise en scène.
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J'ai trouvé ce livre par hasard dans une bibliothèque. J'avais beaucoup aimé le premier opus et cet album est tout aussi bien construit. L'auteur reprend le même concept du zoom en jouant avec les détails. Cette fois-ci, il ajoute en plus de la notion d'espace celle du temps. En effet, plusieurs périodes historiques sont abordées à travers les différents points de vue des illustrations. Une belle réussite une nouvelle fois !
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C’est le deuxième livre de la trilogie, celui dont la couverture est bleue. D’où partirons-nous cette fois-ci ? Du début du livre ? Alors, c’est le détail d’un archer probablement tracé, jadis, sur la paroi d’une grotte qui vous ouvrira les portes de ce titre. De la fin, deux points rouges sur fond noir interrogent celui qui ouvre le livre par la dernière page ; que sont ces points, des yeux, des phares ou juste des points ? Que l’on dé zoome ou que l’on zoome, l’effet est toujours aussi déconcertant. Que l’on s’accroche à un détail dont on cherche la permanence et la localisation dans l’image suivante ou que l’on se demande de quel détail il s’agissait dans l’image précédente, c’est à un aller-retour constant, entre deux pages et deux dimensions contraires que l’enfant, amateur de détails, est convié. Plonger dans l’image, c’est se situer en permanence dans l’espace étroit qui s’étire entre les deux termes de couples antagonistes : avant-après, dedans-dehors, large ou rétréci. A ce jeu de poupées russes visuel et virtuel s’ajoute cette fois nombre de références, tous genres confondus et entremêlés : filmiques, historiques, culturels, picturaux. A quel lancement assistent ces gens, à Cap Canaveral ? Qui peint le tableau ? Qui est assis aux côtés du maharadjah ? Visite de Paris, les monuments s'enchaînent : obélisque de la Concorde, colonne Moris, Tour Eiffel. Multiples sont les sources documentaires, géographiques ou artistiques, comment les identifier toutes, comment les retouver toutes ? Ce n’est pas un livre, c’est un concept. Il n’y a rien à dire et tout à dire, c’est à l’enfant de chercher, trouver, penser, imaginer, se questionner, demander, regarder, observer en un mot, grandir !
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