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Citation de Charybde2


C’était un Mardi amer, plaintif, mauvais ; une fin de soirée morose ; et il pleuvait aux fenêtres ; des gens gris passaient quatre étages en dessous.
Mallarmé était debout devant le poêle de faïence blanc placé en angle dans le mur de la chambre, son châle frileusement jeté sur les épaules, la cigarette aux doigts. Il demandait encore des nouvelles de l’écrivain irlandais Oscar Wilde.
Son intérêt pour l’auteur du Portrait de Dorian Gray n’était pas que littéraire : il y avait les fauvettes, les fillettes, les souffreuses ; Mallarmé rejeta cette pensée. Il a rejeta comme on jetterait dans les flammes la photographie de son propre accouchement : notre mère ouverte qui hurle, qui pousse, et notre tête, tel un bout d’os blanc, qui pointe au milieu des chairs noires et ouvertes de notre mère, notre mère ouverte, et nous, qui sortons, l’horreur… Mallarmé secoua la tête. Il ne fallait pas songer aux affaires extérieures, pas en présence des écrivains Edmond de Goncourt et André Gide, ceux-là ne fréquentaient les Mardis de la rue de Rome que pour parler poésie – rien d’autre. Il y aurait bientôt d’autres Mardis, plus captivants, aux fréquentations plus décadentes. (Adorée Floupette & Raphaël Eymery, « L’effroyable affaire des souffreuses »)
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