A travers les différents textes proposés, la morale sexuelle apparaît comme au coeur du projet féministe, et donc de ses divisions. Pour autant, le recul historique et l’analyse des débats sur la sexualité suggèrent que nous ne devrions pas chercher à résoudre ces tensions, mais plutôt reconnaître leur existence, car c’est à cette condition que les féministes peuvent prendre conscience des conséquences parfois non désirées de leurs revendications et de leurs actions pour « toutes » les femmes, et c’est également à cette condition que des alliances, et des changements radicaux, deviennent possibles
Ce numéro se propose de mettre en évidence la contribution originale, décisive et parfois aussi ambiguë des luttes féministes à la reconfiguration d’une « morale sexuelle » qui s’efforce, au-delà des normes religieuses traditionnelles, de définir les comportements acceptables, légitimés, valorisés ou au contraire répréhensibles ou stigmatisées