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Citations de Miguel Zapata Garcia (86)


Il serait absurde de considérer notre propre religion comme la seule véritable et les autres comme fausses et erronées. La valeur d'une religion ne se mesure pas à la vérité historique et objective de ses textes fondateurs, mais au sens profond et religieux qu'ils renferment. La question de la vérité ou de la fausseté des religions, ne peut plus se poser aujourd'hui en termes d'une vérité exclusive, mais en ceux d'une vérité partagée, où la réalité "numineuse" que chaque religion nous transmet avec ses mots et sa culture, s'exprime en des formes diverses dans ses textes sacrés.
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Mais il y a un objet de croyance qui ne peut être transformée en savoir. Nous trouvons des objets de croyance incompréhensibles et inaccessibles à la raison. Objets qui échappent toujours à toutes les tentatives de rationalisation et qui ne peuvent pas s'exprimer par la parole humaine sans être diminués. Il s'agit de l'objet "numineux" qui est à la base de toute expérience sacrée. Né au plus profond de l'inconscient il s'exprime par le désir de se relier au "mystère suprême", désir omniprésent dans l'histoire des hommes et des peuples. Ces images archétypiques, présentes chez tous les peuples et à toutes les époques sont l'expérience permanente et continue d'une dynamique vitale qui existe dans l'inconscient collectif. (...)
C'est la croyance ayant comme objet l'être Absolu qui prend le nom de foi.
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Le vécu de Jung est complètement différent. Né dans un presbytère -son père y était le pasteur- il grandit bercé par la religion. Vivre dans un presbytère est surement lourd à supporter pour un enfant puisque de ce fait il se trouve confronté dès le plus jeune âge avec la vie et la mort. (...) Avoir un père comme pasteur c'est aussi avoir comme berceuses des cantiques spirituels. (...)
Devant ces souvenirs d'enfance si profonds et si vivants, on comprend mieux la position privilégiée que le religieux et le sacré ont eu dans l'oeuvre et la pensée jungienne. Si Freud considérait la religion comme un phénomène extérieur, Jung par contre pouvait écrire dans son livre de souvenirs cette phrase qui dit d'une façon simple et catégorique sa position sur le phénomène religieux : "Soudain il me devint clair que Dieu, pour moi du moins, était une expérience immédiate des plus sûres." Dieu était "une expérience immédiate". Voilà une affirmation que ne devra pas oublier celui qui veut étudier la position de Jung face à Dieu et à la religion. Si pour Freud la religion est le problème des autres, tout en étant le sien, ses livres en sont le témoin, pour Jung au contraire la religion est un problème personnel "de la plus haute importance".
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Jung a écrit que la forme la plus parfaite de la divinité se représentait par le cercle. C'est une image due à Nicolas de Cuse, ce dernier disait que Dieu est un cercle dont le centre n'est nulle part et la circonférence partout. La dualité monothéiste-polythéisme peut être résolue et comprise par l'intermédiaire du mandala oriental où le centre est l'unité divine représentée par le bouddha de diamant. De l'unité on passe, par multiples de quatre, aux différentes formes bouddhiques qui représentent les attributs de l'unité divine : la miséricorde, la justice, la bonté, la lumière etc. Le chemin du mandala va de la variété à l'unité et de l'unité à la variété. Ainsi il n'y a pas de monothéisme qui ne se décompose en un polythéisme symbolique, ni de polythéisme qui ne s'achève dans l'unité divine.
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L'énorme complexité du phénomène religieux nous amène en son "jeu" dans les profondeurs de l'inconscient collectif, ce monde fascinant où "vivent", comme jadis dans la "caverne platonicienne", les images archétypiques; il nous faudra les regarder et essayer de les comprendre pour pouvoir après, dans une promenade à travers l'histoire des religions, reconnaître les formes que ces images ont prises dans l'espace, le temps et l'histoire. Il faudra enfin, à travers les différents livres sacrés, voyager dans le temps et dans l'espace, remonter le fil des anciennes civilisations, étudier celles d'aujourd'hui et sans en privilégier aucune, observer les coincidences et les différences entre les unes et les autres, pour pouvoir séparer ce qui est permanent, c'est-à-dire essentiel et immuable, de ce qui est variable, propre à une époque ou une civilisation.
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Ce livre est tout simplement un essai psychanalytique où la réflexion théorique se nourrit de l'expérience clinique. Du fait universel et nécessaire de la "croyance" en général, on passe au phénomène religieux, où elle se transforme en "foi". Dés le début du travail une série de questions s'ouvrent à nous : en quel endroit de la personne humaine prend racine le besoin de croire? Quelles sont ces racines inconscientes qui nourrissent la croyance avant de structurer dans les religions institutionnelles qui jalonnent l'histoire de l'humanité?
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Le voyageur qui arrive à la galerie Tetriakov de Moscou et monte à la salle des icônes, a la chance de se trouver devant une des oeuvres maîtresses de l'art iconographique : la Trinité de Saint Serge. Peinte au XVe siècle par le moine Andrei Rublev pour présider l'iconoclaste du célèbre monastère de Saint Serge, elle est sans doute, non seulement la plus belle des icônes, mais aussi une des pièces fondamentales de l'art universel. En l'arrachant à son iconoclaste, et la relogeant dans un musée, comme une simple pièce artistique parmi d'autres chefs-d'oeuvre, la révolution soviétique n'a pas pu détruire son caractère sacré. Le visiteur, même incroyant, se sent irrésistiblement attiré par la beauté infinie de l'oeuvre. Mais bientôt il se rend compte qu'il y a quelque chose de plus que la beauté artistique, en effet, de la sérénité des visages, de la beauté des couleurs, de l'austérité du paysage, se dégage une force mystérieuse qui le retient devant l'icône. (...)
Sans doute l'artiste était-il un grand mystique qui a exprimé, à l'égal de notre Fra Angelico, ses expériences "numineuses" dans sa peinture. Ce qui est certain, c'est que Rublev a dépassé l'art humain pour pouvoir exprimer l'indicible.
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Le phénomène "numineux" s'exprime et se réalise dans les religions, qui sont dans leurs formes et rites des créations de l'homme. Les religions naissent dans les sociétés humaines et sont conditionnées par la psychologie, la sociologie et l'histoire propre à chaque groupe social. La force de l'archétype de Dieu se manifeste et se symbolise dans la parole et dans les images archétypiques de la divinité, celles-ci sont conditionnées à leur tour par le temps, par l'espace social et par l'histoire humaine.
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Dieu, écrit Jung, est une expérience personnelle de la plus haute importance. Dieu, nous dit la théologie à son tour, est l'Etre transcendant et inacessible. Le fossé entre les deux conceptions paraît important. Comment peut-on avoir une expérience de quelque chose ou de quelqu'un qui soit par principe inaccessible? De quelle expérience nous parle Jung et de quelle transcendance la théologie?
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Un mystère aussi profond que La Trinité ne peut être réduit à un dogme ou seulement à une explication philosophique ou théologique sans être diminué. Il nous faut l'envisager aussi du point de vue psychanalytique et situer La Trinité dans l'évolution du phénomène religieux au long de l'histoire des religions. venant de l'intérieur de l'homme, cette image avant d'être une doctrine théologique, est une image archétypique qui naît d'une sensation mystérieuse et inconnue ressentie par l'homme, sensation qui est à l'origine du phénomène religieux. Un discours unique, si savant soit-il, ne peut exprimer dans sa totalité la complexité de la vie religieuse.
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La notion de "trinité" est devenue pour la plupart des hommes un concept exclusivement chrétien, il est considéré comme une invention ou une révélation propre à la religion chrétienne. Cependant la psychologie analytique et l'histoire des religions nous apprennent que la Trinité, loin d'être une forme purement chrétienne, est une forme universelle de l'inconscient collectif et que de nombreuses religions, avant le christianisme, ont adoré les formes trinitaires de la divinité.
En effet c'est un fait historique que les triades, les trilogies et les trinités ont existé de tout temps dans d'innombrables religions. Jung les considère comme des formes archétypiques présentes dans l'histoire religieuse de toute l'humanité.
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La question de l'existence réelle et objective d'un Etre Absolu n'est du ressort ni du philosophe ni du psychologue, mais d'une décision personnelle où le scientifiquement indémontrable se transforme en objet de croyance.
La philosophie nous aide dans notre interrogation sur l'absolu par une réponse rationnelle et logique. La psychanalyse par son travail sur l'inconscient, nous aide à comprendre les raisons cachées de nos actions et de nos omissions et ainsi ouvrant une fenêtre au symbolique, nous rends conscients de notre dimension spirituelle.
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Le phénomène "numineux" s'exprime et se réalise dans les religions, qui sont dans leurs formes et rites des créations de l'homme. Les religions naissent dans les sociétes humaines et sont conditionnées par la psychologie, la sociologie et l'histoire propre à chaque groupe social. La force de l'archétype de Dieu se manifeste et se symbolise dans la parole et dans les images archétypiques de la divinité, celles-ci sont conditionnées à leur tour par le temps, par l'espace social et par l'histoire humaine. (...)
L'unité qu'on perçoit à travers les différentes représentations religieuses, la grande diversité des noms divins, des rituels et des mythologies, nous amène à reconnaître l'existence d'un fond commun à toute l'humanité où se trouvent ces formes matricielles des idées que sont les archétypes.
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Il devrait être passionnant de s'introduire, si possible en cachette, dans le laboratoire d'un veil alchimiste et, pourquoi pas, dans le plus célèbre de tous, celui d'Albert le Grand, lui qui, pour pouvoir se consacrer entièrement à l'alchimie, comme chemin de découverte mystique du mystère divin, avait renoncé au riche évêché de Cologne. Dans la tour et les combles de son couvent dominicain, le frère vivait au milieu d'un désordre où tout se mélangeait avec tout, mais dans chaque choses, malgré le désordre désespérant pour le profane, pouvait se cacher une découverte fondamentale et essentielle.
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Jung comme la plupart des hommes, a reçu en héritage une image rassurante de Dieu, un Bon Dieu, père miséricordieux et providentiel, mais comment concilier cette image avec la présence d'Urie? Comment ne pas entendre les cris de l'innocent persécuté ét assassiné? L'espérance en un Dieu Bon, juste et providentiel, fait appel contre Dieu lui-même, quand nous découvrons dans la réalité quotidienne injustices et zones d'ombre qu'on ne peut expliquer à partir de l'image divine reçue. Croire en la bonté de Dieu nous oblige à entrer en conflit avec lui pour lui demander précisément "qu'il soit bon". C'est le procès éternel de l'homme contre une image de Dieu incompréhensible! La foi se manifeste sans doute dans la prière de celui qui crie son angoisse et sa souffrance devant Dieu, mais aussi dans l'audace, dans la protestation, dans la violence de celui qui se lève contre Dieu en lui demandant une réponse. Il y a donc des moments dans lesquels la foi est comme une provocation adressée à Dieu, un cri filial dans lequel nous lui disons que malgré son silence, malgré la douleur insupportable qui nous submerge, nous espérons encore en lui.
Peut-être cela expliquerait-il la phrase gravée par Jung à la porte de sa maison "Appelé ou non appelé, Dieu sera toujours présent". Mais à ce propos il écrivait à un de ces correspondants:
"Oui, Dieu sera présent, mais sous quelle forme et avec quelle intention?...J'ai fait graver cette inscription pour rappeler à mes patients et moi-même que : "Timor Dei initium sapientiae" (La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse.Psaumes 111, verset 10)
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Par ailleurs montrer les rapports de la psychologie avec la religion est quelque chose de banal pour un psychanalyste jungien si attentif par formation, à tout ce qui se passe dans l'âme humaine. Jung lui-même avait écrit à ce propos:
"La religion est sans contredit une des manifestations les plus anciennes et les plus générales de l'âme humaine ; il est évident, par conséquent, que toute psychologie préoccupée de la structure psychologique de la personnalité humaine se devra, à tout le moins de reconnaître que le religion n'est pas uniquement un phénomène social ou historique, mais qu'elle constitue aussi, pour bien des humains, une importante question personnelle."
(Jung, "Psychologie et religion")
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Le mythe est un besoin; le qualifier d'étape infantile de l'humanité et d'étape régressive du langage, serait en méconnaître l'importance. Dans la perspective analytique, au contraire, il prend ses racines dans les profondeurs de la vie psychique et ainsi se transforme en un facteur organisateur et déterminant de l'équilibre psychologique humain.
Si l'on se questionne sur la véracité historique et objective des récits mythiques on est forcé de répondre négativement, parce que les histoires mythologiques, même si elles ont un fond historique réel, sont essentiellement un produit de la psyché humaine. Mais si on se questionne sur la possibilité de croire en ces histoires, la réponse est affirmative. Les récits mythologiques contiennent, en effet, une double vérité : sur la dimension spirituelle de l'homme et sur le sens de sa vie. (....)
Un récit mythique ou religieux ne se trouve pas justifié par la réalité historique des faits qu'il raconte, mais par la signification symbolique qu'il contient. Une réalité psychologique plus nécessaire pour l'homme que la réalité historique même!
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Le trois apparaît en orient, surtout dans la théologie hindoue, sous la forme de "trimurtis", c'est-à-dire un seul dieu avec des formes et des aspects différents. Chaque Dieu a sa forme féminine et sa forme terrible ou "énergétique", où il est à la fois créateur et destructeur de l'univers. En réalité il s'agit des trois formes différentes de la même entité divine. Néanmoins la théologie hindoue a élaboré une vraie trinité avec trois personnes différentes, qui ont la même nature divine, qui exercent ensemble le pouvoir divin, mais chacune d'entre elles le fait d'une façon différenciée. Ainsi Brahma est le père, le créateur de l'univers; Vishnu est le conservateur et le rédempteur et dans les moments où la création est en péril, il entre dans l'histoire humaine sous la forme d'avatar; Shiva représente la force créatrice génétique, dans sa danse cosmique "Shiva Nataraja", il détruit et renouvelle incessamment la vie humaine.
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Jung comme tant d'autres intellectuels de son époque a connu et étudié les doctrines orientales de Ramakrishna, on sent l'influence de celui-ci dans ses articles sur l'orientalisme qui sont nombreux et intéressants, dépassant de beaucoup le phénomène de la mode orientaliste. On peut dire que sa connaissance de la philosophie orientale a été profonde et que ses travaux ont joué un rôle essentiel dans la connaissance de l'orient. Dans sa lettre à Walter Lewino il écrit:
"La pensée indienne (par exemple de Ramakrishna et de nombreux autres) est basée sur une mentalité encore contenue dans la mère de Kali...car l'humeur générale de l'Inde est matriarcale. Notre conscience occidentale a entrepris une différenciation des images parentales : nous avons pére et mère. Nous avons même dépossédé la mère, la faisant moins divine que le père...Il est très difficile de comparer la mentalité indienne avec la nôtre."
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La question de la vérité objective d'une religion déterminée, polythéiste ou monothéiste, ne nous appartient pas. La question en elle-même n'a pas de sens. Déjà au IIIe siècle avant JC, l'empereur Ashoka, celui qui introduisit d'une manière officielle le bouddhisme en Inde, érivait: "Celui qui par amour pour sa propre communauté religieuse exprime du mépris pour les autres croyances, fait un tort considérable à sa propre religion " et vingt-trois siècles plus tard un autre grand homme indien, le Mahatma Gandhi disait: "Je crois dans la Bible comme je crois dans la "Bhagavad-Gita". Je considère toutes les grandes confessions de foi existantes dans le monde, aussi véritables que la mienne. Je suis peiné chaque fois que je vois la déformation d'une d'entre elles, déformation souvent produite par ses propres adeptes."
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