Cette invisibilité, présente dans les représentations du sens commun, et dans les luttes politiques, l’est aussi au sein des sciences sociales : de la même manière que les femmes en général ont largement été invisibilisées par le biais de l’androcentrisme, nombre d’enquêtes quantitatives qui avaient pour but de mesurer l’étendue des discriminations envers les personnes homosexuelles n’intégraient tout simplement pas, jusqu’à très récemment, les lesbiennes, comme si cette réalité ne concernait que les gais. Par ailleurs, ce processus a parfois entraîné l’idée que parce que moins visibles, les lesbiennes seraient également moins discriminées que les gais.