Crois-tu qu'on puisse vivre trois jours dans ce milieu et rester innocent ? à New York, j'étais enfermé dans mon petit boulot, je rêvais, je ne savais pas . je croyais que le travail était un moyen de mieux vivre. J'étais un mouton parmi les moutons, je les trouvais honnêtes, gentils. pauvres et gentils.. je n'avais jamais vu de près les loups à l'oeuvre !la curée!c'est à qui arrachera un morceau de viande à l'autre
Louis Goldman devait tellement d'argent à tellement de gens qu'il en était devenu intouchable. L'énormité même de ces dettes le protégeait de ses créanciers. En le faisant coffrer, aucun d'eux ne voulait prendre le risque de tarire la source d'où, un jour, peut-être, jaillirait le remboursement de son dû. Car il arrivait à Louis Goldman, au cours de ces bluffs gigantesques, de ces combines financières à donner le vertige, de gagner des sommes fabuleuses. Sur sept films produits 6 étaient des bides qui ruinaient ses commanditaires et contraignaient leurs vedettes au chômage ou à l'oubli. Mais le 7e, pour une mise de fonds identique, faisait un triomphe mondial qui lui permettait de multiplier par 100 les sommes investies. Grand seigneur, Goldman condescendait alors à se libérer de ses dettes les plus criardes, non sans avoir fait lourdement sentir à ses créanciers la magnanimité de son geste.
Sur le papier, Louis Goldman n'était même pas propriétaire de sa brosse à dents. Il n'avait jamais un sou sur lui, oubliait régulièrement son chéquier, signait parfois, au gré de son humeur, les notes qu'on avait le mauvais goût de lui présenter. Il était si célèbre que nul n'osait protester.
Tout doit être su facile quand on est riche...