Citation de Woland
[...] ... PLAN SUR LE CHAPELIER ASSIS, DEGUSTANT UN THE. RAPPELONS QUE, LES CARTES AYANT ETE REDISTRIBUEES, SA RENCONTRE AVEC ALICE S'EST DEROULEE, DANS CE CYCLE, EN PLEINE FUSILLADE - DE LAQUELLE IL L'A MISE A L'ABRI. CE QUI EXPLIQUE LES DIALOGUES QUI SUIVENT.
BLOOD DUPRE (ton charmeur) : J'espère que je ne t'ai pas froissée ... ma belle ... (Encart sur les deux personnages, en plongeon, assis à la table où ils prennent le thé. Le Chapelier est tout de même un peu étonné) : Mais je ne m'attendais pas à croiser une étrangère dans un endroit pareil !
ALICE (devant sa tasse, où elle fait très "petite fille qui a fait une sottise") : C'est de ma faute ... J'étais au mauvais endroit au mauvais moment ...
GROS PLAN SUR LE PROFIL GAUCHE DU CHAPELIER.
ALICE (hors-cadre et naturellement curieuse) : D'ailleurs, où sont passés les autres ?
BLOOD (les yeux mi-clos, d'un ton courtois mais énigmatique) : Il leur restait deux ou trois choses à régler ...
PLAN SUR ALICE, TOUJOURS ASSISE. ON DIRAIT QU'ELLE N'OSE PAS REGARDER LE CHAPELIER DONT, POURTANT, JUSQUE LA, L'ATTITUDE A ETE EXEMPLAIRE, NOUS SOMMES PRÊTS A LE JURER.
ALICE (qui voudrait bien s'en aller, le lecteur le devine) : Vous aussi, vous devez être occupé ... Non ?
BLOOD (hors cadre et d'un ton naturel) : Ne t'inquiète pas ...
PLAN RAPPOCHE SUR LA TABLE DEVANT ALICE. ON DISTINGUE LA TASSE DE THE, LE BRAS GAUCHE DE LA JEUNE FILLE QUI PORTE UN BANDAGE CAR UNE BALLE L'A EFFLEUREE ET SA MAIN DROITE.
BLOOD (hors cadre et plein d'une sincère sollicitude) : Ton bras te fait encore souffrir ?
ALICE (hors cadre en un sens et en son for intrieur) : Je me sens mal à l'aise ... (Feignant l'indifférence) : Un peu ...
RETOUR SUR LE VISAGE DU CHAPELIER, DE TROIS-QUARTS.
ALICE (hors cadre et décidément bien pressée de partir, ce qui la fait sous-estimer l'incident) : Enfin ... je n'avais pas vraiment besoin d'un bandage !
BLOOD (légèrement préoccupé) : Tu as été touchée par une balle, ce n'est pas rien ...
RETOUR SUR ALICE, ASSISE ET CADREE A LA TAILLE.
BLOOD (tentant de lui expliquer quelque chose que, manifestement, elle a du mal à saisir) : Surtout pour une étrangère ! Tu n'es pas comme les Sans-Visages ... (D'un ton où l'on sent monter un intérêt par ailleurs jusque là soigneusement dissimulé) : Toi, tu es irremplaçable !
PLAN RESSERRE SUR ALICE.
ALICE (indignée et même en colère) : Comment pouvez-vous dire ça ... alors que certains d'entre eux figurent dans vos rangs ?
A GAUCHE, ALICE DONT ON NE VOIT QUE LE HAUT DU DOS ET DU BRAS. FACE A ELLE, ASSIS COMME ELLE, LE CHAPELIER, LES YEUX FIXES SUR SA TASSE.
BLOOD (qui se borne à constater et le lecteur ne sent pas vraiment de cynisme, chez lui : il est désabusé, c'est tout) : Serviteur ou ennemi, un Sans-Visage reste un Sans-Visage ... Sa vie ne vaut rien ... (Insistant) : Alors que la tienne est précieuse !
ALICE (en son for intérieur et qui ne veut voir que le cynisme apparent de son vis-à-vis) : Quel homme ignoble !
PLAN SERRE SUR LE PROFIL GAUCHE DE LA JEUNE FILLE.
ALICE (en son for intérieur, avec mépris mais ne s'y force-t-elle pas un peu ?) : Pas étonnant que ce soit un criminel ... (D'un ton un peu sec quoique prudent) : Je ne voudrais pas vous faire la morale mais ...
INVERSION DU PLAN. CE SONT LE DOS ET LE BRAS GAUCHE DU CHAPELIER. BIEN QUE SON VISAGE NE NOUS SOIT PAS VISIBLE, IL REGARDE MANIFESTEMENT EN DIRECTION D'ALICE, TOUTE RAIDIE SUR SA CHAISE.
ALICE (très droite et, pour sa part, s'obstinant à ne pas regarder le Chapelier) : Cette fusillade en pleine ville, était-ce réellement nécessaire ? J'ai bien vu ... que les passants tombaient comme des mouches ...
PLAN SUR LE PROFIL DROIT DU CHAPELIER. IL Y A, DANS CE PROFIL, QUELQUE CHOSE QUI EVOQUE LE REGRET.
BLOOD (cynique ou désabusé, au choix, mais qui commence à se demander pourquoi Alice s'attache à ne pas le regarder en face et voulant peut-être la pousser à bout, pour la première fois dans ce volume) : Que veux-tu que je te réponde ? Dans ce genre d'endroit ... on ne peut pas éviter tous les lambins !
RETOUR SUR ALICE, LES PAUPIERES BAISSEES, DE PROFIL.
ALICE (avec mépris) : Belle mentalité ... (Elle sursaute car la voix du Chapelier, dont on peut deviner le changement de ton car la bulle où il s'exprime est noire, lui répond, hors cadre) : Ça t'étonne ?
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU CHAPELIER, IMPASSIBLE.
BLOOD (qui constate là encore avec bon sens mais qui revient aux bulles blanches normales) : Tu ne vas quand même pas prétendre ... que les barons de la Pègre de ton monde sont doux comme des agneaux et qu'ils ne tuent jamais personne ?
PLAN SUR LES LEVRES D'ALICE QUI SE SERRENT : IL L'A COINCEE.
ALICE (interdite pour l'instant) : ...
PLAN RAPPROCHE SUR SA MAIN S'APPUYANT A LA TABLE, DEVANT SA TASSE. IL EST CLAIR QU'ELLE SE LEVE POUR PARTIR.
ALICE (hors cadre et pour elle-même) : C'est fou ce qu'il lui ressemble ... (D'un ton poli mais froid) : Je vois que nous n'allons pas nous entendre ...
BLOOD (hors cadre et d'un ton où s'allume définitivement l'ironie) : C'est bien dommage ...
PLAN SUR ALICE, CADREE A LA TAILLE, ET QUI LUI TOURNE LE DOS SANS PLUS DE FAÇONS.
ALICE (toujours froide mais toujours polie aussi, soulignons-le) : Je vous laisse ...
BLOOD (hors cadre et qui a trouvé le ton - un mélange d'ironie et d'accent protecteur - dont il ne cessera pratiquement plus de s'adresser à elle) : Déjà ? Inutile de te presser ...
PLAN SUR ALICE, DE DOS ET QUI S'ELOIGNE.
ALICE (voix froide, qu'elle a peut-être du mal à empêcher soit de trembler, soit de devenir coupante) : Je vous remercie de m'avoir aidée et d'avoir soigné ma blessure ... mais rien ne serait arrivé si vous n'aviez pas provoqué cette bataille ! (Catégorique ou, du moins, espérant l'être) : Je ne me considère en aucun cas comme redevable envers vous !
RETOUR SUR LE CHAPELIER, QUI REMET SON CHAPEAU POUR LA RACCOMPAGNER. IL LA FIXE DE L'AIR D'UN HOMME QUI PENSE, AU CONTRAIRE, QU'ELLE LUI EST REDEVABLE - DEJA DE NE PAS PERDRE PATIENCE DEVANT SON COMPORTEMENT.
BLOOD (courtois et d'un ton d'ironie douce qui est déjà le prélude, nous le savons depuis treize volumes, à une nouvelle dispute entre eux deux) : Cela va de soi ... (Mentant avec son aplomb habituel et se disant que cette damnée petite insolente ne perd rien pour attendre) : Je n'attendais aucune contrepartie ! ... [...]
BLOOD DUPRE (ton charmeur) : J'espère que je ne t'ai pas froissée ... ma belle ... (Encart sur les deux personnages, en plongeon, assis à la table où ils prennent le thé. Le Chapelier est tout de même un peu étonné) : Mais je ne m'attendais pas à croiser une étrangère dans un endroit pareil !
ALICE (devant sa tasse, où elle fait très "petite fille qui a fait une sottise") : C'est de ma faute ... J'étais au mauvais endroit au mauvais moment ...
GROS PLAN SUR LE PROFIL GAUCHE DU CHAPELIER.
ALICE (hors-cadre et naturellement curieuse) : D'ailleurs, où sont passés les autres ?
BLOOD (les yeux mi-clos, d'un ton courtois mais énigmatique) : Il leur restait deux ou trois choses à régler ...
PLAN SUR ALICE, TOUJOURS ASSISE. ON DIRAIT QU'ELLE N'OSE PAS REGARDER LE CHAPELIER DONT, POURTANT, JUSQUE LA, L'ATTITUDE A ETE EXEMPLAIRE, NOUS SOMMES PRÊTS A LE JURER.
ALICE (qui voudrait bien s'en aller, le lecteur le devine) : Vous aussi, vous devez être occupé ... Non ?
BLOOD (hors cadre et d'un ton naturel) : Ne t'inquiète pas ...
PLAN RAPPOCHE SUR LA TABLE DEVANT ALICE. ON DISTINGUE LA TASSE DE THE, LE BRAS GAUCHE DE LA JEUNE FILLE QUI PORTE UN BANDAGE CAR UNE BALLE L'A EFFLEUREE ET SA MAIN DROITE.
BLOOD (hors cadre et plein d'une sincère sollicitude) : Ton bras te fait encore souffrir ?
ALICE (hors cadre en un sens et en son for intrieur) : Je me sens mal à l'aise ... (Feignant l'indifférence) : Un peu ...
RETOUR SUR LE VISAGE DU CHAPELIER, DE TROIS-QUARTS.
ALICE (hors cadre et décidément bien pressée de partir, ce qui la fait sous-estimer l'incident) : Enfin ... je n'avais pas vraiment besoin d'un bandage !
BLOOD (légèrement préoccupé) : Tu as été touchée par une balle, ce n'est pas rien ...
RETOUR SUR ALICE, ASSISE ET CADREE A LA TAILLE.
BLOOD (tentant de lui expliquer quelque chose que, manifestement, elle a du mal à saisir) : Surtout pour une étrangère ! Tu n'es pas comme les Sans-Visages ... (D'un ton où l'on sent monter un intérêt par ailleurs jusque là soigneusement dissimulé) : Toi, tu es irremplaçable !
PLAN RESSERRE SUR ALICE.
ALICE (indignée et même en colère) : Comment pouvez-vous dire ça ... alors que certains d'entre eux figurent dans vos rangs ?
A GAUCHE, ALICE DONT ON NE VOIT QUE LE HAUT DU DOS ET DU BRAS. FACE A ELLE, ASSIS COMME ELLE, LE CHAPELIER, LES YEUX FIXES SUR SA TASSE.
BLOOD (qui se borne à constater et le lecteur ne sent pas vraiment de cynisme, chez lui : il est désabusé, c'est tout) : Serviteur ou ennemi, un Sans-Visage reste un Sans-Visage ... Sa vie ne vaut rien ... (Insistant) : Alors que la tienne est précieuse !
ALICE (en son for intérieur et qui ne veut voir que le cynisme apparent de son vis-à-vis) : Quel homme ignoble !
PLAN SERRE SUR LE PROFIL GAUCHE DE LA JEUNE FILLE.
ALICE (en son for intérieur, avec mépris mais ne s'y force-t-elle pas un peu ?) : Pas étonnant que ce soit un criminel ... (D'un ton un peu sec quoique prudent) : Je ne voudrais pas vous faire la morale mais ...
INVERSION DU PLAN. CE SONT LE DOS ET LE BRAS GAUCHE DU CHAPELIER. BIEN QUE SON VISAGE NE NOUS SOIT PAS VISIBLE, IL REGARDE MANIFESTEMENT EN DIRECTION D'ALICE, TOUTE RAIDIE SUR SA CHAISE.
ALICE (très droite et, pour sa part, s'obstinant à ne pas regarder le Chapelier) : Cette fusillade en pleine ville, était-ce réellement nécessaire ? J'ai bien vu ... que les passants tombaient comme des mouches ...
PLAN SUR LE PROFIL DROIT DU CHAPELIER. IL Y A, DANS CE PROFIL, QUELQUE CHOSE QUI EVOQUE LE REGRET.
BLOOD (cynique ou désabusé, au choix, mais qui commence à se demander pourquoi Alice s'attache à ne pas le regarder en face et voulant peut-être la pousser à bout, pour la première fois dans ce volume) : Que veux-tu que je te réponde ? Dans ce genre d'endroit ... on ne peut pas éviter tous les lambins !
RETOUR SUR ALICE, LES PAUPIERES BAISSEES, DE PROFIL.
ALICE (avec mépris) : Belle mentalité ... (Elle sursaute car la voix du Chapelier, dont on peut deviner le changement de ton car la bulle où il s'exprime est noire, lui répond, hors cadre) : Ça t'étonne ?
PLAN RAPPROCHE SUR LE VISAGE DU CHAPELIER, IMPASSIBLE.
BLOOD (qui constate là encore avec bon sens mais qui revient aux bulles blanches normales) : Tu ne vas quand même pas prétendre ... que les barons de la Pègre de ton monde sont doux comme des agneaux et qu'ils ne tuent jamais personne ?
PLAN SUR LES LEVRES D'ALICE QUI SE SERRENT : IL L'A COINCEE.
ALICE (interdite pour l'instant) : ...
PLAN RAPPROCHE SUR SA MAIN S'APPUYANT A LA TABLE, DEVANT SA TASSE. IL EST CLAIR QU'ELLE SE LEVE POUR PARTIR.
ALICE (hors cadre et pour elle-même) : C'est fou ce qu'il lui ressemble ... (D'un ton poli mais froid) : Je vois que nous n'allons pas nous entendre ...
BLOOD (hors cadre et d'un ton où s'allume définitivement l'ironie) : C'est bien dommage ...
PLAN SUR ALICE, CADREE A LA TAILLE, ET QUI LUI TOURNE LE DOS SANS PLUS DE FAÇONS.
ALICE (toujours froide mais toujours polie aussi, soulignons-le) : Je vous laisse ...
BLOOD (hors cadre et qui a trouvé le ton - un mélange d'ironie et d'accent protecteur - dont il ne cessera pratiquement plus de s'adresser à elle) : Déjà ? Inutile de te presser ...
PLAN SUR ALICE, DE DOS ET QUI S'ELOIGNE.
ALICE (voix froide, qu'elle a peut-être du mal à empêcher soit de trembler, soit de devenir coupante) : Je vous remercie de m'avoir aidée et d'avoir soigné ma blessure ... mais rien ne serait arrivé si vous n'aviez pas provoqué cette bataille ! (Catégorique ou, du moins, espérant l'être) : Je ne me considère en aucun cas comme redevable envers vous !
RETOUR SUR LE CHAPELIER, QUI REMET SON CHAPEAU POUR LA RACCOMPAGNER. IL LA FIXE DE L'AIR D'UN HOMME QUI PENSE, AU CONTRAIRE, QU'ELLE LUI EST REDEVABLE - DEJA DE NE PAS PERDRE PATIENCE DEVANT SON COMPORTEMENT.
BLOOD (courtois et d'un ton d'ironie douce qui est déjà le prélude, nous le savons depuis treize volumes, à une nouvelle dispute entre eux deux) : Cela va de soi ... (Mentant avec son aplomb habituel et se disant que cette damnée petite insolente ne perd rien pour attendre) : Je n'attendais aucune contrepartie ! ... [...]